La capitale spirituelle se prépare à un long voyage des cultures

20ème édition du Festival des musiques sacrées du monde du 13 au 21 juin prochain à Fès


Alain Bouithy
Samedi 24 Mai 2014

La capitale spirituelle se prépare à un long voyage des cultures
«Conférences des oiseaux : lorsque les cultures voyagent...» Tel est la thématique de la 20ème édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde qui se déroulera, du 13 au 21 juin prochain, dans les différents lieux historiques de la capitale spirituelle.
Riche de révélations artistiques et de rencontres, cette édition comporte plusieurs activités qui promettent un long et très instructif voyage des cultures. Avec au programme, expositions de peinture, animations pédagogiques, soirées musicales, rencontres, conférences et projections de films. Ainsi que des «itinéraires vivants», un nouveau projet qui permettra «d’arpenter une Médina millénaire au rythme de chants soufis et de contes d’autrefois », souligne-t-on. 
Il faut dire que le Festival célèbre cette année deux décennies de découvertes et de réflexions qui témoignent des «vingt années d’un parcours exceptionnel, riche de communion et d’émotion autour des valeurs de tolérance, de culture, d’échange et d’ouverture sur l’Autre et le monde », souligne Abderrafih Zouitene, le nouveau président de la Fondation Esprit de Fès. Qui  a rendu hommage à son prédécesseur, Mohammed Kabbaj.
Comme toujours, le choix des thèmes accompagnant ce grand rendez-vous culturel et spirituel est le fruit d’un travail minutieux et d’une profonde inspiration. Comme chaque année, l’équipe d’organisation du Festival est allée encore plus loin pour trouver sa nouvelle thématique. 
En effet,  le thème de cette année «est inspiré du conte mystique du 13ème siècle de Farid Ud-din Attar qui s’intitule Mantiq at-Tayr (Le langage des oiseaux) et souvent traduit par la « Conférence des oiseaux », puisque les oiseaux parlementent dans chacune des vallées et discutent entre eux pour ensuite pouvoir trouver les motivations nécessaires pour aller plus loin. Jusqu’à parvenir au 7ème degré dans ce voyage poétique où ils vont aller à la découverte d’eux-mêmes», a confié à Libé Faouzi Skali, directeur du Festival, lors d’une rencontre avec la presse. 
«C’est ce que nous avons voulu utiliser cette année lorsque nous avons pris comme symbolique ces oiseaux-là; non pas comme symboles des âmes individuelles, comme c’est le cas dans le conte, mais des âmes collectives qui sont les cultures», ajoute-t-il.
A propos du programme, ce dernier rassure que le Festival propose à découvrir un florilège d’expressions  musicales des différentes traditions et cultures du monde que le public et les nombreux invités attendus à cet événement apprécieront tout au long de la semaine.
Des festivités dont le coup d’envoi sera donné vendredi 13 juin avec au programme la représentation à Bab Al Makina (21h) d’une création originale de la Fondation Esprit de Fès (également), intitulée «Conférences des oiseaux : lorsque les cultures voyagent...».
«Ce spectacle vivant est une rencontre musicale multiculturelle; une composition originale, mêlant les chants et danse traditionnels, le propos théâtral, l’art du cinéma, la chorégraphie, la poésie, afin d’illustrer un voyage culturel, celui de 7 oiseaux, empruntant le chemin ardu de la quête intérieure dans l’espoir de rencontrer leur roi, l’oiseau fabuleux, appelé simorgh», expliquent les organisateurs.
Il est à noter que des grands artistes tels que Roberto Alagna (Espagne), qui réalisera une création originale pour le Festival, «Tomatito», Rokia Traoré (Afrique), Kadem Saher (Moyen-Orient), Zakir Hussain (le plus  célèbre musicien indien dans l’art de la Tabla) et Luzmilla Carpio (Bolivie), seront du rendez-vous. Tout comme Youssou N’Dour (Sénégal) et Johnny Clegg (Angleterre), qui rendront hommage à Nelson Mandela, et Buddy Guy, la grande légende du Chicago blues (Amérique du Nord) qui viendra pour la première fois au Maroc.
Soulignons que «le Maroc sera représenté par un panel d’artistes, lors de la soirée inaugurale et par une soirée arabo-judéo-andalouse comptant les plus grands artistes marocains, de confession juive et musulmane et rendant ainsi compte d’un riche et beau patrimoine culturel et artistique», indiquent les organisateurs.
Rendez-vous incontournable du Festival, le Forum «Une âme pour la mondialisation» exprimera, cette année encore, cette conjonction entre l’art et la réflexion dans l’écrin des jardins andalous du Musée Batha. Du 14 au 18 juin, plusieurs personnalités issues d’horizons différents viendront des quatre coins du monde débattre et échanger sur des questions actuelles liées à une réflexion philosophique et spirituelle plus globale.
Sous le thème «Cultures et identités en transition», les différents intervenants croiseront leurs regards sur une personnalité bien connue de la sphère politique : Nelson Mandela. Pas seulement, puisqu’elles  partageront leurs avis sur les sociétés multiculturelles, s’interrogeront sur le défi du vivre ensemble, les enjeux de la diversité au Maroc et s’intéresseront également au lien entre spiritualité et entreprise.
 


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