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La Turquie veut éviter toute escalade avec Moscou

L'armée russe confirme le sauvetage du second pilote


Jeudi 26 Novembre 2015

La Turquie veut éviter toute "escalade" avec la Russie après l'incident au cours duquel son aviation a abattu mardi un chasseur-bombardier russe qui, selon elle, a violé son espace aérien à la frontière syrienne, a déclaré mercredi son président Recep Tayyip Erdogan.
 "Nous n'avons absolument aucune intention de provoquer une escalade après cette affaire", a déclaré M. Erdogan devant un forum de pays musulmans réuni à Istanbul, "nous défendons seulement notre sécurité et le droit de notre peuple", a indiqué l’AFP.
 M. Erdogan a de nouveau justifié le recours à la force par les F-16 turcs en répétant que le Sukhoï Su-24 russe avait été sommé "10 fois en 5 minutes" de quitter la frontière. Il a également affirmé que les Turcs ignoraient la nationalité de l'avion au moment d'ouvrir le feu. "Nous avons été informés de la présence d'un avion à la nationalité inconnue", a indiqué le chef de l'Etat turc.
 M. Erdogan a toutefois dénoncé une nouvelle fois l'intervention militaire russe aux côtés du régime du président Bachar al-Assad, dont il a fait du départ immédiat une condition sine qua non de toute solution politique au conflit syrien.
 "Personne n'est dupe", a-t-il lancé. "Ils (les Russes) affirment vouloir viser Daech (acronyme arabe du groupe de l'Etat islamique), mais il n'y a pas de Daech dans cette zone. Ils frappent les Turkmènes de Bayirbucak", a insisté le président.
L'appareil russe abattu par la chasse turque s'est écrasé dans l'extrême nord-ouest du territoire syrien, au nord de Lattaquié, théâtre depuis plusieurs jours de violents combats entre l'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, et des groupes rebelles, dont ceux issus de la minorité turcophone de Syrie.
 M. Erdogan a enfin indiqué que deux citoyens turcs avaient été "blessés" par la chute sur le sol turc de débris de l'avion russe abattu.
Par ailleurs, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou a annoncé mercredi que le second pilote de l'avion russe Su-24 abattu mardi par la Turquie a été secouru après une opération spéciale menée conjointement par les forces syrienne et russe.
"L'opération a été un succès. Le pilote a été rapatrié sur notre base" de Hmeimim en Syrie, a déclaré M. Choïgou, cité par les agences russes, remerciant "tous nos hommes qui ont pris d'énormes risques toute la nuit" pour sauver le pilote. L'autre pilote de l'avion a été tué.
Pour leur part, les médias russes dénonçaient mercredi l'attitude d'Ankara après qu'un avion de chasse russe a été abattu par l'armée turque à la frontière avec la Syrie, s'inquiétant néanmoins des conséquences désastreuses d'une rupture des liens avec la Turquie.
La une des journaux était dominée par les photos du chasseur russe en flammes et par les mots du président Vladimir Poutine, qui a dénoncé "un coup de poignard dans le dos" de la part d'Ankara.
 "La Russie ne sera pas un bouc-émissaire", écrit le tabloïd pro-Kremlin Komsomolskaïa Pravda dans un billet d'opinion à la tonalité agressive.
 La gravité de l'incident a poussé les médias russes à mettre en garde contre une possible "nouvelle crise des missiles de Cuba", qui avaient amené les Etats-Unis et l'URSS au bord d'une confrontation nucléaire en 1962.
 "Il n'y a pas eu d'accrochage aussi direct entre la Russie et un pays de l'Otan depuis cet épisode", estime le site Internet indépendant Gazeta.ru.
"La question la plus importante désormais est de savoir comment la Russie peut apporter une réponse convenable au président turc Tayyip Erdogan sans lancer la Troisième guerre mondiale ni menacer ses intérêts et ses relations avec la Turquie", s'interroge pour sa part le quotidien Moskovski Komsomolets.
Les médias russes avertissent en outre qu'une rupture des relations avec Ankara aurait des conséquences dramatiques pour les tour-opérateurs du pays, dont la Turquie est l'une des destinations privilégiées, ainsi que pour les liens économiques, notamment dans le secteur de l'énergie.
 


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