La Marche Verte s'invite à “Harhoura ciné-plage”


“L'écharpe rouge” a également été projeté en ouverture

Libé
Vendredi 29 Juillet 2016


    

Le festival de cinéma en plein air a offert à son public, mercredi à Sidi Abed, une soirée très patriotique avec la projection du film de Youssef Britel "La Marche Verte" et celui de Mohammed Lyounssi "L'écharpe rouge", dans le cadre de la compétition officielle du long-métrage de la 1ère édition du Festi-plage de 
Harhoura.


Ponctuée d'innombrables salves d'applaudissements, la première soirée de cette manifestation s'est ouverte sur deux tubes à la gloire du Maroc et du Sahara marocain suivis de la projection de cette longue épopée marocaine ayant incarné la communion entre le glorieux Trône alaouite et le peuple marocain qui ont mené une lutte héroïque pour s'affranchir du joug du colonisateur et parachever l'intégrité territoriale du Royaume. Face à autant d'émotions et de patriotisme, le film retrace l'histoire de la Marche Verte du 6 novembre 1975. Après le célèbre discours de Feu Hassan II du 16 octobre de la même année, pour appeler les Marocains, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, à une marche pacifique pour l’intégrité territoriale du Maroc, près de 350 mille personnes ont répondu à l’appel de leur Monarque et marché à la reconquête du Royaume. Une histoire vécue à plusieurs et vue dans le film à travers les tranches de vie de six hommes et femmes ayant pour point commun de se battre pacifiquement pour la libération d’un territoire colonisé et de fouler la terre usurpée de leurs frères sahraouis. Un film où se croisent les destins d’une poignée d’hommes et de femmes, tous mus par un même rêve, celui de participer à la construction du Maroc moderne. C’est aussi l’histoire de Zhor qui risqua sa vie afin de marcher en souvenir de son époux décédé et mettre son enfant au monde sur la terre du Sahara marocain occupé, ou encore Mohamed et Youssef, deux frères attachants que tout oppose mais que leur marche et la maladie de l'un finiront par les unir. Le réalisateur du film, Youssef Britel, rejoint sur scène par une partie des membres de son équipe, a relevé que l’idée de faire un film sur la marche était toujours omniprésente et remontait à plusieurs années. "Ainsi elle mûrissait, jusqu’au jour où j’ai rencontré les bonnes personnes, Mehdi Belhaj et Othmane Benzakour (producteurs du film), qui partageaient avec moi la grandeur de l’idée et qui ont cru en moi", a-t-il souligné". “La Marche Verte” était un sujet qui m’a toujours tenu à cœur", a confié Britel à la MAP, rappelant qu'il a gagné le concours national organisé par le Centre cinématographique marocain (CCM) en 2004, avec son premier court métrage, qui racontait l’histoire d’un vieux monsieur, nommé "Sellam" ayant participé à cette grande aventure qu’est la Marche Verte. La fin de la projection a suscité une véritable standing ovation de la part du public, visiblement conquis par les scènes du film montrant des milliers de personnes traversant le désert, jusqu'au drapeau rouge et vert planté, le 6 novembre 1975, dans le sable du Sahara, face aux fusils espagnols.
La compétition s'est ensuite poursuivie avec la projection de "L'écharpe rouge", une histoire d'amour dépassant les frontières et les conflits politiques, du réalisateur Mohammed Lyounssi, qui raconte l’histoire d’un amour épique qui défie l’éloignement, la guerre et la tentation. Ce film, coécrit par Mohammed Lyounssi et Jilali Farhati, revisite l’épisode douloureux de l’expulsion en 1975 de familles marocaines de l’Algérie, à travers le destin d’un couple tristement séparé, mais uni à jamais par la force de l'amour, pour le meilleur et pour le pire. Il relate l’histoire de Lahbib, un Marocain résidant en Algérie qui attend avec sa femme algérienne, Louisa, leur premier enfant. 
S'exprimant à cette occasion, Lyounssi a affirmé que "ce film traite d'une question historique d'un point de vue humaniste", estimant que les protagonistes incarnent la souffrance et le déchirement de milliers de familles, séparées à cause d’un conflit politique. Concernant cette première édition de "Harhoura ciné-plage", le réalisateur a souligné que l’objectif est de rapprocher la culture du public vu la baisse de la fréquentation des salles de cinéma, ajoutant que ce genre d'initiative offre une belle évasion pour les estivants. Cette première journée du Festi-plage a été également marquée par l'organisation d'un atelier de scénario, animé par le monteur et scénariste Hicham Rafia et le réalisateur Rachid Zaki, au profit d'étudiants et de deux matchs de beach-volley. Le programme comprend, en outre, l’organisation du "Master class" en matière de production et de photographie, qui sera encadré par le réalisateur Jilali Ferhati, et un atelier d’écriture du scénario, encadré par le scénariste Mohamed Arious.  Lors de cet événement, un jury constitué de professionnels du cinéma sera chargé de départager les meilleurs longs-métrages en compétition et attribuer les meilleurs prix. Initié par l'Association marocaine des arts sans frontières (AMAF), "Harhoura ciné-plage" qui constitue une nouvelle aventure cinématographique permettra aux professionnels du 7ème art comme au public de cinéphiles de partager leur passion du cinéma le temps d'un festival, favorisant ainsi la protection, le développement, la promotion de la production artistique et culturelle (cinéma, théâtre, musique) à travers notamment la projection de films à la grande joie d'un public de cinéphiles et d'estivants.


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