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L’humanisme de la génération “Net native”


Par Moulay Hfid Hamidi *
Samedi 26 Juillet 2014

L’humanisme de la génération “Net native”
La deuxième décennie du 21ème siècle a commencé avec les générations net nées à l’ère du numérique et des révolutions printanières arabes. Dans la presse électronique, dans les journaux télévisés et chez les buralistes, on peut trouver une littérature abondante de tous les articles de la culture mondialiste et plus particulièrement ceux qui traitent des questions des droits de l’Homme.
Cependant, les problématiques des droits humains sont rarement traitées sous l’angle des droits fondamentaux dans les pays développés, étant donné que pour ces derniers, le temps des révolutions et des fondements démocratiques est un acquis depuis le 20ème siècle, alors que dans les pays en voie de développement, ces problématiques reviennent souvent au-devant de l'actualité sur les scènes internationales. Bien sûr, la prolifération des réseaux sociaux numériques a permis de faire de notre petit cosmos un laboratoire d’expérimentation et d’observation des phénomènes socio-dynamiques dont les analyses propres à chacun sont transmises en temps réel via les satellites et les canaux d’information.
Il s’agit ici de prendre du recul, de re-contextualiser les conceptions historiques des civilisations humaines en faisant table rase du retard pris par les pays en développement; pays auparavant sous domination coloniale, suite au manque de prise en compte de l’histoire de leurs apports à la civilisation et  à  l’humanisme. Il appartient maintenant aux générations "net natives" actuelles et futures de se ressourcer dans l’histoire du monde, tirer des leçons des épisodes historiques du colonialisme,  mettre fin aux dominations et dépendances financières dans les interdépendances économiques et géopolitiques, de mieux considérer les crises identitaires en opposition aux religions, pour en faire le socle d’une nouvelle ère en symbiose avec la biosphère et son humanité, pour un meilleur vivre ensemble.
Les propagandes numériques ségrégationnistes sont réduites aux cloisonnements identitaires; elles sont toujours en opposition radicale et guerrière, et de fait, contre la paix. Elles cultivent la haine et attisent les conflits. Elles s’opposent à la transversalité et à l’universalité. Ces agissements séparatistes adoptent des conceptions utopiques fermées qui aboutissent au terrorisme au nom de la liberté et du droit à l'autodétermination des minorités; ils transgressent l’ordre planétaire et deviennent l’œuvre de la chronophagie économique sans état d’âme. Cette économie en inadéquation temporelle avec le temps a eu un impact désastreux sur des esprits éclairés et plusieurs forces vives ont étés instrumentalisées et sont devenues incapables d’agir. Les penseurs, chercheurs, intellectuels et autres cerveaux avides de connaissance sont toujours actifs, mais leur portée  en vue  des changements scientifiques et techniques ainsi que des mutations innovantes est limitée. Quels que soient les courants humanistes  auxquels ils appartiennent, ils font face aux résistances dogmatiques d'esprits matérialistes bornés. Pis encore, certains sont devenus de simples matières organiques vivantes de consommation, le temps d’une vie pour les mieux lotis, aux dépens des plus démunis.
Il est réconfortant que les consciences des bons esprits soient toujours vivantes, rayonnantes sur terre, afin de conduire cette humanité à l’équilibre et au bien-être. Mais, en opposition aux bonnes volontés, on retrouve des paradoxes face à la purification de l’esprit et de son désengagement de son poids matériel. Ainsi, l’organisation sociale et ses juridictions ont su réguler relativement les manquements aux consciences et collectives, ceux du savoir-vivre.
Entre les organisations des Etats du monde et les ONG il y a des ponts « à double penchant » pour défendre ce bien-fondé de l’humanité, celui qui garantit les équilibres géopolitiques et géostratégiques de chaque être humain dans la biosphère. Notre petite planète qui flotte dans l’univers, comprend 197 pays et trois grandes puissances économiques continentales, à savoir les USA, l’Europe et l’Asie, mais l’Afrique reste en queue du peloton. Cette Afrique, berceau de l’humanité, est riche de son passé, mais pauvre de son présent. Elle est pourtant indispensable à l’équilibre de l’échiquier international. Sa jeunesse est pleine d’énergie pour agir dans cette configuration de quête des équilibres continentaux, de l’économie à l’ère du numérique. Les filières numériques, scientifiques et techniques qui y naissent avec peu de moyens, sont malheureusement, pour l’heure, suivistes des massacres de la force de l'intelligence cérébrale, au profit de l’éco-chronophagie. De ce paysage numérique présent, découle un enchevêtrement de rapports de domination intercontinentale et d’oppositions internationales entre plusieurs Etats, pour des raisons multiples. Cependant, face aux jurisprudences onusiennes, les rapports de force ne sont pas dégagées du poids matériel, car les instances internationales sont incapables de trancher sur des sujets de droit et n’ont pas d’efficience éminente.
Dans cette brèche du droit international, viennent s’engouffrer certaines ONG dites de droits de l’Homme en défense des intérêts des minorités (ethniques ou religieuses), de protection de l’environnement global, sans faire fi de celles qui sont préfabriquées sur mesure en soupape de sécurité diplomatique pour garantir une certaine continuité chrono-économique. Ainsi, sur la Toile, on trouve des articles de violations des droits de l’environnement d’un point de vue global, des causes du réchauffement climatique et des alertes d’un cataclysme probable, aux violations des droits de l’Homme les plus fondamentaux. Le plus souvent, ces constats de violations des droits de l'Homme accablent les pays.
L'on trouve sur des réseaux sociaux et africains des sites Internet des articles qui traitent des exemples d'atteinte aux droits de l’Homme qui mettent en exergue l’existence de prisonniers d’opinion, mais le lecteur non aguerri pourrait être pris au piège et prendre parti, soit par compassion soit par ignorance; il y adhère sans vérifier les sources, ou par excès de confiance en son journal (Le Monde, le New York Times, le Washington Post, Le Figaro, El Pais, Alwatan, Anahar, etc.); il prend note et se fait une certaine idée, rejoint des mouvements de "dénonciation"... alors que cela ne changera rien aux rapports de force de la mondialisation boursière et de la défense des intérêts économiques de l’hyper-puissance du lobbying.
Dans ce cadre, lorsqu'il s’agit des libertés individuelles et collectives, initiées par un État démocratique, celles des libertés d’opinion en font partie en référence à la Charte de l’organisation des Nations unies. Mais cette même institution transgresse l’action de l’urgence humanitaire, même face à une situation de massacre de milliers de civils par un pouvoir en place dans un pays géopolitiquement important, tel que la Syrie. Il n’y a pas lieu de droit d’ingérence, car l’instrument antidémocratique qu'est le droit de veto est utilisé pour ne pas agir. Ce qui permet d'une certaine manière de comprendre que ce sont les intérêts économiques et financiers qui prennent le dessus sur les questions géopolitiques...L’humain, quant à lui, reste le principal personnage de ces tragédies, incapable d’agir même s'il est à la tête de la première puissance mondiale.

* Ingénieur développement,  
enseignant chercheur, Réseau
agro-Paris tech



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