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L'excision, une pratique qui continue de sévir au Kenya


MAP
Vendredi 11 Mai 2012

L'excision, une pratique qui continue de sévir au Kenya
L'excision est encore une pratique courante dans certaines communautés du Kenya, malgré les campagnes lancées, de temps à autre, par des associations des droits de l'Homme pour sévir contre cette pratique traditionnelle, soulignent des analystes.
Dans la communauté Maasaï, la pratique se fait secrètement par crainte d'être arrêtée par les autorités, car elle a été interdite en raison des dangers qu'elle représente pour les jeunes filles innocentes, a déclaré à la MAP, David Mchuko, l'un des responsables de cette tribu.
Qualifiant de "farfelue" la croyance dans la communauté que les mutilations sont un rite de passage pour les jeunes filles à la féminité, il a indiqué que cette pratique "barbare" contribue seulement à provoquer des traumatismes chez les jeunes filles qui se soumettent à l'excision au cas où elles survivent à cette épreuve dure.
Incapables de se battre pour leurs droits, les jeunes filles âgées de moins de 15 ans, sont forcées de faire face au couteau, favorisant ainsi la propagation du VIH / Sida et autres infections en plus d'une hémorragie qui peut malheureusement conduire à la mort, a-t-il déploré.
Dans une déclaration similaire, le chef du Conseil des aînés Masaï, Emmanuel Maitai, a affirmé que les trois quarts des filles de la communauté subissent le rite, en particulier dans les régions reculées de Transmara et dans les districts de Loita Narok.
Il est regrettable qu'immédiatement qu’une fille se remet de la mutilation génitale féminine, elle est mariée à un homme soit assez jeune ou vieux, selon le choix des parents qui normalement optent pour ces mariages illégaux dans le but de s'assurer de percevoir la dote, a-t-il dit.
Racontant son calvaire à la MAP, une fille qui a échappé au couteau, Jane Ntoop, a affirmé que son père l'a retirée de l'école en 2008 à l'âge de sept ans. "Sur notre chemin du retour de l'école, nous nous sommes arrêtés au centre commercial Ntulele où mon père a acheté pour moi des Lesos et sakira (perles) pour la préparation à l'excision", a-t-elle confié.
Jane affirme s'être courageusement opposée à l'excision et avoir dit non à son père, tout en lui expliquant ce qu'elle savait sur les dangers de cette pratique, ajoutant qu'à la veille du jour J, sa mère l'a envoyée chez le coiffeur pour se faire couper les cheveux comme le veut la tradition.
"Je me suis alors exécutée sans aucune résistance et suis retournée à la maison pour être accueillie par un groupe de chanteurs et danseurs traditionnels qui entonnaient des chansons en mon honneur", dit-elle les larmes aux yeux.
Le lendemain aux alentours de 03H30, Jane a décidé de s'évader alors que tout le monde dormait pour se cacher dans un buisson avant de prendre une destination inconnue, sans se soucier au danger encouru en raison de la présence d'animaux sauvages rodant dans les lieux.  "Je préfère être tuée par des bêtes sauvages que d'affronter le couteau du circonciseur", a-t-elle lancé fièrement. "Je me suis sauvée de l'horreur de la mutilation génitale et je suis actuellement au Centre Tasaru pour la protection des jeunes filles où j'habite toujours", dit-elle.
Une étude publiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a montré que les femmes ayant subi l'excision ont sensiblement plus de risques d'éprouver des difficultés lors de l'accouchement et que leurs bébés sont davantage exposés à la mort. Parmi les complications graves de l'accouchement figurent notamment les risques de césarienne, de forte hémorragie après la naissance et une hospitalisation prolongée.
Chez les femmes qui ont subi la forme la plus extrême de mutilation (MGF III ), le risque de césarienne est en moyenne de 30% supérieur par rapport à celles n'ayant subi aucune mutilation, souligne l'étude.


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