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L’esclavage moderne touche 2,5 millions de personnes

«Les réseaux de trafiquants prospèrent dans les pays où l’Etat de droit est précaire», selon Ban Ki-moon


Alain Bouithy
Mardi 28 Juillet 2015

«Dans le monde entier, des criminels vendent des êtres humains à des fins lucratives. La plupart des victimes de la traite, y compris de pratiques dégradantes d’exploitation sexuelle, sont des femmes et des filles vulnérables », a alerté Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains.
Faire connaître la situation des victimes de la traite humaine et promouvoir et protéger leurs droits. Tel est l’objectif de cette journée qui sera célébrée le jeudi 30 juillet à travers le monde.
Dans un message diffusé à cette occasion, le secrétaire général de l'ONU a déclaré que la traite d’êtres humains constitue une menace transnationale contre laquelle tous les pays doivent unir leurs efforts au nom de la justice et de la dignité.
Et pour cause, plus de 2,5 millions de personnes réparties sur la planète sont victimes de ce fléau qui touche, dans leur pays et à l’étranger, aussi bien les hommes que les femmes et les enfants.
Notons que le Maroc a décidé de remforcer son arsenal juridique contre ce fléau à travers un nouveau projet de Code pénal qui criminalise certes la traite des personnes mais ne fait pas l’unanimité.
Selon le nouveau texte, les trafiquants risqueront des peines d’incarcération allant jusqu’à 30 ans de prison et des amendes de 10 millions de  DH.  Comme nous l’avions indiqué en avril dernier à Libé, la nouvelle mouture indique que la sollicitation des mineurs est passible de 30 ans de prison et d’une amende de 20 millions de DH. Tout comme le trafic illégal de migrants sera puni de 30 ans de prison et de six millions de DH. Ajoutons que certains crimes en rapport avec la traite, comme le viol et le meurtre, seront lourdement punis.
Il est à rappeler qu’un rapport de la Fondation Walk Free sur l’esclavage moderne dans le monde, « The Global Slavery Index 2014 »,  indique que plus de 158.000 Marocains sont réduits à l’esclavage, soit 0,48% de la population estimée à 33.008.150 habitants.
Dans ce document, publié l’année dernière, l’organisation australienne avait relevé que « la réponse du gouvernement à l'esclavage moderne est insuffisante, les services de soutien aux victimes demeurent limités et le cadre juridique encore faible. Tout comme la coordination, ou la collaboration en la matière est faible, alors que peu est fait pour lutter contre la vulnérabilité ».
Si les principales causes sont connues, il reste néanmoins vrai que « les réseaux de trafiquants prospèrent dans les pays où l’Etat de droit est précaire et la coopération internationale difficile », a indiqué Ban Ki-moon. Dans son message, il a également relevé que la promesse d’un emploi bien rémunéré conduit souvent de nombreuses personnes à être réduites en servitude.
Faisant directement allusion à l’actualité, le secrétaire général a fait remarquer que « les migrants qui traversent des mers dangereuses et des déserts torrides pour échapper à des conflits, à la pauvreté ou à des persécutions sont aussi susceptibles d’être victimes de la traite. Ils peuvent se retrouver seuls dans un territoire étranger où ils se font confisquer leur passeport, sont condamnés à s’endetter et subissent l’exploitation par le travail ».
La situation est grave d’autant plus que «les enfants et les jeunes voient leurs vies volée, leur éducation interrompue et leur rêve s’envoler. Leurs droits les plus élémentaires et leurs libertés fondamentales sont bafoués», a-t-il ajouté.
Vu que tous les Etats sont affectés par la traite des êtres humains, que ce soit un pays d’origine, de transit ou de destination des victimes, les Nations Unies exhortent les gouvernements du monde à soutenir et protéger les victimes, à poursuivre les criminels et les traduire en justice. Mais surtout, à travailler davantage en commun en vue d’éradiquer ce phénomène. 
Dans ce combat, Ban Ki-moon incite tous les pays à lutter contre le blanchiment d’argent et à signer et ratifier la Convention des Nations unies contre la corruption, la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée et le Protocole relatif à la traite d’êtres humains se rapportant à cette dernière. Ce n’est pas tout. « Nous devons également apporter une aide substantielle à ceux qui sont dans le besoin, notamment en matière de protection, d’accès à la justice et de voies de recours », recommande-t-il.
Il est à rappeler que la Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains a été proclamée en 2013 par l’Assemblée générale en marge d’une réunion d’évaluation du Plan d’action mondial pour la lutte contre la traite des personnes.



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