L’électro à la conquête du Maroc


La troisième édition totalement gratuite et qui promeut un dialogue culturel et créatif aura lieu du 8 au 11 octobre prochain

Mehdi Ouassat
Vendredi 7 Août 2015

«Les Nuits sonores de Tanger»  investira le magnifique Palais  Moulay Hafid mais également  les rues, places, galeries  et lieux culturels de la ville.

Jamais deux sans trois. Du 8 au 11 octobre prochain et pour la troisième année consécutive, le Festival «Nuits sonores» investira les rues, places, galeries et lieux culturels de Tanger. «Nous préparons la 3ème édition de cette manifestation culturelle avec la même ambition des éditions précédentes: celle de développer dans la ville du Détroit un événement culturel généreux, collaboratif, co-construit entre les acteurs artistiques et culturels de Tanger et de Lyon», indiquent les organisateurs. «Cet événement est totalement gratuit et se veut porteur de convictions», ont-ils souligné avant de préciser: «On ambitionne de créer un dialogue culturel et créatif en favorisant la collaboration artistique, mettre en lumière le patrimoine historique et industriel de Tanger, construire avec humilité un événement ambitieux, développer un projet festivalier singulier en valorisant territoire et patrimoine, ainsi que de défendre la position des femmes et leur rôle professionnel dans le secteur des arts et de la culture».  
Pour cette édition, le festival et son forum mettent la lumière sur l’un des fleurons du patrimoine historique de Tanger : le magnifique Palais Moulay Hafid, également connu comme le Palais des Institutions italiennes, au sein du quartier central de Hasnouna. Ce Palais construit à la fin du XIXème siècle par le Sultan Moulay Hafid et souvent considéré comme le plus beau bâtiment de la ville marque les esprits par la beauté de ses jardins et ses intérieurs fascinants. 
Créé il y a douze ans, le Festival des Nuits sonores de Lyon s’est imposé comme une référence mondiale en matière de musique électronique. Véritable marque, le festival n’hésite pas à s’exporter et a posé pour la troisième fois consécutive ses valises au Maroc, à Tanger. «C’est une ville au patrimoine exceptionnel. On a vu la possibilité de l’utiliser et de le valoriser», explique Vincent Carry, le créateur des Nuits sonores, dans une déclaration au magazine «Jeune Afrique». Si la richesse du patrimoine culturel a évidemment joué un rôle dans le choix de Tanger, l’objectif est aussi de donner un coup de pouce à une scène "électro" marocaine émergente. «La scène au niveau marocain est assez importante et intéressante. Il y a plus de hip hop que d’électro mais globalement, il y a une attente forte de la jeunesse concernant les musiques actuelles et notamment l’électro», explique Vincent Carry. 
Au niveau du financement de ce projet tangérois, son initiateur explique que  «les Nuits sonores de Lyon sont mécènes à hauteur de 50%». «Depuis deux ou trois ans, dit-il, le festival est bénéficiaire et commence à bien marcher, même si on reste à plus de 80% d’autofinancement. On s’en sort bien malgré tout, ce qui nous permet de dégager un peu de ressources à investir dans le projet de Tanger. 
Les 50% restants sont assumés par cinq partenaires. Il n’y a donc pas de velléités à se faire de l’argent ni d’ambition stratégique. C’est une initiative qui nous tient à cœur. La seule intention est de faire un beau projet culturel qui fasse plaisir aux jeunes tangérois, aux artistes, aux pros qui viennent du Maroc et du monde entier», poursuit-il, avant de conclure : «Les Nuits sonores de Tanger sont très importantes pour notre équipe. C’est quelque chose qui les a énormément bousculés à la fois professionnellement et humainement. Ce qui a du sens puisqu’on travaille dans l’industrie de la culture».
Il est, par ailleurs, à noter que le programme de la prochaine édition sera riche et diversifié et regroupera un parterre d'artistes nord-africains, européens et internationaux. On en citera notamment le DJ résident du Morocco Club, Big Heir qui sera de la partie le soir de l’inauguration, le producteur tangérois Mino S, DJ Alban, créateur de «Rock Da Kasbah», la rappeuse Eva From Morocco, ou encore la star du mouvement électro-chaabi, Islam Chipsy Eek.



 


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