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L'aviation d'affaires pour Chinois fortunés en phase de décollage


AFP
Jeudi 28 Août 2014

L'aviation d'affaires pour Chinois fortunés en phase de décollage
Quand son client chinois lui a demandé de tapisser l'intérieur de son jet privé, un Bombardier Challenger 850, d'une onéreuse couche de fibre de carbone noire le décorateur s'est montré surpris mais s'est empressé de s'exécuter.
"Tout ce que vous voulez, du moment que cela reste dans les normes de la certification" aéronautique, a déclaré Sean Gillespie, directeur adjoint des ventes de Flying Colours, une société américaine spécialisée dans l'aviation d'affaires.
Le marché chinois des jets privés est petit mais connaît une croissance rapide, alimentée par les nouvelles fortunes que génère l'insolent essor de la deuxième puissance mondiale.
Les premiers appareils de l'américain Gulfstream - numéro un du secteur - ne sont arrivés en Chine qu'en 2003. Mais une décennie plus tard, on compte 248 avions d'affaires dans le pays, avec un bond de 28% entre 2012 et 2013, selon le cabinet de conseil Asian Sky Group.
Avec entre autres propriétaires, Jack Ma, le fondateur d'Alibaba, géant chinois de la vente en ligne, et Wang Jianlin, PDG du groupe Wanda, numéro un mondial des salles de cinéma et classé en 2013 comme l'homme le plus riche de Chine par le magazine Forbes.
"Les acheteurs peuvent aussi bien avoir entre 20 et 30 ans que plus de 70. Venant de toute la Chine, ils peuvent être dans l'immobilier, la finance ou les hydrocarbures. Il n'y a pas de profil-type", raconte Jason Liao, patron de China Business Aviation Group, autre cabinet de conseil.
Mais tous partagent un point commun : ils possèdent les dizaines de millions de dollars nécessaires pour s'offrir un jet privé.
L'européen Airbus vient de mettre sur le marché chinois une nouvelle version de son ACJ-319 "corporate", baptisé "Elegance", avec salon, chambre et salle de bain, à 80 millions de dollars l'unité.
Dans le luxe, ce sont les petits détails qui font la différence. Ainsi, Gulfstream a prévu un autocuiseur de riz à bord, le brésilien Embraer un système pour régler la climatisation et les lumières à partir de son iPad, tandis qu'Airbus propose une table ronde pour les joueurs de mah-jong.
Les destinations les plus fréquentes des milliardaires chinois sont les grandes métropoles asiatiques voisines, telles Hong Kong, Macao et Singapour, où ils aiment se divertir. Mais même pour ces vols de durée limitée, ils préfèrent des appareils "long courrier" dotés d'"un habitacle spacieux", capables de traverser le Pacifique pour rejoindre les Etats-Unis, ont indiqué dans un rapport Airbus et le cabinet Ledbury Research.
De leur côté, les avionneurs ont à coeur de présenter leurs appareils comme un outil utile aux affaires, et pas simplement comme un caprice de riche.
Pourtant, le ciel n'est pas sans nuage pour ce marché chinois en plein essor : la croissance économique s'est nettement ralentie depuis l'an dernier, et alors que les couloirs aériens sont étroitement contrôlés par les autorités militaires, le pays manque cruellement d'infrastructures pour accueillir les jets privés.
La Chine dispose de seulement 286 sites d'atterrissage adaptés à ce type d'appareils, selon des médias d'Etat.
"Il y a des défis à relever, en ce qui concerne (les régulations de) l'espace aérien, les restrictions sur l'atterrissage et le décollage", reconnaît Scott Neal, vice-président senior de Gulfstream en charge des ventes et du marketing.
Enfin, les acheteurs potentiels se font plus discrets depuis le déclenchement d'une vaste campagne anticorruption par le président chinois Xi Jinping, à la tête du Parti communiste (PCC) depuis fin 2012.
"Il y a deux ans, ce marché explosait, il y avait quelque chose d'électrique dans l'air", se souvient Stephen Taylor, président de Boeing Business Jets.
"Mais le marché est devenu moins actif et plus monotone depuis l'arrivée de la nouvelle équipe de dirigeants et leur campagne contre les articles de luxe", a-t-il souligné.
"Ces jours-ci, les jets les plus imposants et les plus tape-à-l'oeil ne sont probablement pas la meilleure façon" de réaliser des ventes en Chine, a commenté de son côté Jeffrey Lowe, directeur du cabinet Asian Sky.
Tout en insistant : "Si on excepte ce genre de modèle, les Chinois ont clairement des besoins de jets privés, et la plupart trouvent un moyen de se les acheter".
 


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