L’appel de la Fondation du Haut Atlas

La Journée mondiale de l'environnement est célébrée chaque année le 5 juin sous l’égide des Nations Unies pour mettre en relief un sujet de préoccupation en matière d'environnement. L’accent est mis cette année sur les défis uniques que doivent relever les petites îles à travers le monde en se battant contre l'élévation du niveau des océans, ce qui pourrait sembler éloigné du travail de la Fondation du Haut Atlas au Maroc.

Cependant, deux messages fondamentaux peuvent être tirés de notre implication dans le développement durable : divers systèmes écologiques et sociaux sont liés et interdépendants et les connaissances appliquées à un type d’environnement peuvent – et doivent-être transposées à d’autres situations.

Le changement climatique est une question systémique environnementale et sociale et aucune mesure n’inversera son cours si alarmant. Comme dans toutes les initiatives dans le domaine de l’environnement et du développement, la lutte durable contre le changement climatique exige à la fois des actions locales déterminées et des politiques et des engagements nationaux et internationaux qui permettent aux individus et aux groupes de tous les secteurs de la société d’agir conformément tant à leurs intérêts qu’à ceux du monde.

Il ne s’agit pas de promouvoir la Fondation du Haut Atlas qui possède une approche modèle basée sur les résultats, mais nous nous consacrons jour après jour à réaliser les objectifs des communautés locales marocaines dans le domaine du développement et de l'environnement, ainsi que ceux des pays où nous sommes invités.

En outre, nous sommes déterminés à établir des partenariats aux niveaux national et international pour susciter une prise de conscience indispensable des politiques afin que les communautés locales puissent recueillir les fruits et entreprendre des activités d’intendance de leur milieu environnant, ce qu’ils sont en mesure de faire sans réserve.

Le Maroc est doté de longues côtes et de chaînes de montagnes qui sont admirées dans le monde entier. Néanmoins, dans beaucoup trop de régions, ses montagnes sont en train de s'éroder, forçant souvent les familles à abandonner leurs villages et à s’installer ailleurs. C’est également dans les zones montagneuses du Royaume que se concentre essentiellement l'extrême pauvreté.

Pour préserver l'environnement, il est donc impératif que ces régions soient transformées en greniers de prospérité, ce qui ne peut se faire qu'en les fortifiant sur le plan environnemental pour de nombreuses générations à venir. Dans la pratique, les tâches incontournables sont d‘aménager des terrasses sur les flancs des montagnes et des collines et de les planter. Pour favoriser la prospérité, il est indispensable de créer des coopératives, de planter des pépinières, d’obtenir la certification biologique, de dispenser des formations et de commercialiser les produits du terroir.

Même sans changement climatique et ce qu’il signifie pour le niveau des océans – ce qui nous est rappelé en cette importante Journée internationale – et même sans la question pertinente de la désertification qui menace l’environnement marocain – l’appel à protéger les montagnes de leur constant déclin devrait avoir une dimension nationale en raison de l’importance des populations et des lieux et parce que les montagnes sont la forteresse environnementale du pays.

Pour la Fondation du Haut Atlas, il s’agit d’un appel sincère et soutenu pour venir en aide à toutes les régions du Maroc et pour améliorer les conditions de tous ses habitants. C’est dans cette optique que nous œuvrons dans le contexte mondial, sachant que notre contribution peut faire la différence.

 

* Président de la Fondation 

du Haut Atlas