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L’OSFI appelle à lutter contre les velléités de régression


Mourad Tabet
Lundi 10 Mars 2014

L’OSFI appelle à lutter contre les velléités de régression
L’Organisation socialiste des femmes ittihadies (OSFI) a initié, vendredi dernier, l’une de ses premières manifestations publiques à Casablanca, en l’occurrence une conférence sur «L’égalité entre la législation nationale et les conventions internationales : le Code de la famille comme exemple de la réforme», et ce à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Le choix de la capitale économique du Royaume pour abriter cette conférence, n’était pas fortuit. Selon la présidente de l’OSFI, Khadouj Slassi, cette métropole symbolise non seulement la lutte contre l’occupant, la créativité libre, mais rappelle aussi la marche organisée en 2003 par les forces conservatrices contre le Plan d’intégration de la femme au développement conçu par Mohamed Said Saâdi, ex-ministre dans le gouvernement de l’Alternance présidé par Abderrahmane El Youssoufi. 
 
Khadouj Slassi
L’OSFI déterminée à poursuivre son plaidoyer en faveur des droits 
de la femme
 
Le 8 mars, pour Khadouj Slassi, est, certes, un jour où l’on célèbre les acquis qui ont été réalisés grâce à la lutte du mouvement féminin progressiste et moderniste national, mais cette date anniversaire appelle aussi à plus de vigilance et d’appui, notamment « dans le contexte politique actuel» marqué par la présence aux commandes d’un gouvernement à connotation conservatrice. Cette vigilance doit donc demeurer de mise  pour « contrer toute velléité de régression » qui peut porter atteinte aux acquis de la femme marocaine.
Dans cette optique, la présidente de l’OSFI a annoncé, lors de cette conférence modérée par Souad Chaguil, que son organisation « est déterminée à poursuivre son plaidoyer en faveur des droits des femmes tels qu’ils sont reconnus mondialement, mais en même temps, tout en réitérant son attachement à la culture nationale et aux composantes de la personnalité marocaine fondées sur l’unité dans la diversité ».
 
Mohamed Said Saâdi 
Le consensus étant 
impossible, il faut 
trancher
 
« Le consensus dans une question sociétale comme la question féminine est impossible. Il faut trancher dans le sens d’une société clairement moderniste », a souligné Mohamed Said Saâdi qui a parlé en connaissance de cause.
Il a expliqué que même après que la Plan d’intégration de la femme au développement a été mis en veilleuse après son départ du ministère de la Famille, de la Protection sociale et de l’Enfance, le consensus n’a jamais été réalisé à propos de la réforme du Code de la famille entre les tenants d’une vision moderniste de la société et ceux qui se drapent d’une vision conservatrice. 
Preuve à l’appui, il a démontré que ce texte de loi élaboré par la commission de réforme de la Moudawana présidée par l’ancien leader de l’Istiqlal, M'hamed Boucetta, n’était pas un texte consensuel. Car lorsque ce Code a été soumis au Parlement, le groupe du PJD avait  présenté plusieurs amendements allant dans le sens de sa vision rétrograde du rôle que la femme doit jouer au sein de la société. 

Hasna Abouzeid
Le gouvernement 
Benkirane veut 
dénaturer le concept d’égalité
 
Pour sa part, Hasna Abouzeid, membre du Groupe socialiste à la Chambre des représentants et du Bureau politique de l’USFP, a vigoureusement critiqué le gouvernement Benkirane qui veut dénaturer le concept d’égalité. « Tout le monde parle de l’égalité. Même le chef du gouvernement en parle alors que lui et son parti ne se sont pas encore reposés de la marche de Casablanca », a-t-elle ironisé en faisait allusion à la marche de 2003 contre le Plan d’intégration de la femme au développement. « Ils veulent imposer une égalité barbue », a-t-elle insisté. Et de préciser que l’égalité comme la démocratie doivent aller de pair.
La députée usfpéiste a, par ailleurs, tancé le Conseil supérieur des oulémas pour sa réplique à l’appel du Premier secrétaire de l’USFP visant l’ouverture d’un débat national sur l’héritage auquel devraient prendre part tous les acteurs de la société, oulémas, partis politiques,  société civile et institutions étatiques. «Qui freine l’émergence d’un Maroc empreint de modernité, de démocratie et d’égalité?», s’est-elle interrogée.
Pour sa part, le professeur de droit à l’Université Kadi Ayyad de Marrakech, Abderrahim El Allam, a abordé le sujet de l’harmonisation de la législation marocaine avec les conventions internationales. Il a estimé que la Constitution de 2011 a défini les conditions de cette harmonisation en stipulant qu’elle doit se faire dans le cadre des dispositions constitutionnelles et du respect de l’identité nationale immuable du Maroc; « un concept qui est à la fois large et flou». Dans le cas d’espèce, « ce sont les conventions internationales qui devront être en harmonie avec la législation nationale, alors que ce sont en réalité ces dernières qui doivent se mettre au diapason des conventions internationales », a-t-il tranché.
 
Fatima Belmoudden 
Nous défendrons nos droits et nos aspirations au progrès
 
Au début de cette conférence, Fatima Belmoudden a défendu dans une intervention au nom du Bureau politique de l’USFP, l’idée de la constitution d’un front national fort pour défendre la cause féminine. Elle a expliqué que les défis auxquels fait face la femme marocaine «nécessitent la conjugaison des efforts de toutes les forces sociétales pour imposer une réalité qui cadre avec les aspirations de la femme marocaine». Et d’ajouter sur un ton ferme: «Le silence n’est pas permis,  nous défendrons nos droits et nos aspirations au progrès».
Il convient de rappeler qu’après l’étape de Casablanca, l’OSFI organisera le samedi 15 mars à Agadir, le premier Forum régional des femmes ittihadies sous le thème «Les Ittihadies au cœur de la société». Tétouan abritera, quant à elle, la rencontre sur «La lutte de la femme marocaine pour une égalité  pleine et entière», et ce samedi 22 mars. Cette série d’activités sera couronnée par une rencontre sur le thème de «La participation politique des femmes comme prélude à l’Etat de droit».


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