“L’Échappée du temps” de Mehdi Melhaoui intrigue et attire

L’artiste aborde des problématiques liées aux flux migratoires


Mehdi Ouassat
Jeudi 15 Mai 2014

“L’Échappée du temps” de Mehdi Melhaoui intrigue et attire
La galerie Venise Cadre organise actuellement et jusqu’au 5 juin 2014, à Casablanca, une exposition du Franco-Maroco-Allemand,  Mehdi Melhaoui, intitulée “L’Échappée du temps”. 
La démarche de l’artiste dans cette exposition se situe au croisement de différentes pratiques, celles de la collecte, de la sculpture, de l’installation, ainsi que de la photographie dans une volonté certaine d’intégrer l’espace même. L’espace, ses frontières, ses mouvements, et ses conséquences sur la psyché humaine sont en effet présents tout au long de son cheminement. 
« Je propose des objets, installations, entre affect et percept, tout en tenant une position de résistance par rapport aux problématiques liées aux flux migratoires  qui ont fait l’histoire de la Méditerranée », déclare Mehdi Melhaoui. Intéressé par les origines, tant historiques qu’archaïques, l’artiste a su développer une pratique qui place la transhumance humaine et son histoire au cœur de ses préoccupations.
Né en 1983 à Casablanca, Mehdi Melhaoui a fait ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Montpellier ainsi qu’à l’Université Paul Valéry, cursus arts plastiques. Il est de ceux qui ont un certain sentiment de l’exil, dans toute son ambiguïté, mais il ne s’agit pas ici d’un exil destructeur, mais bien de partir d’une souffrance pour l’interroger, et devenir autre à partir d’elle, l’ouvrir à l’histoire collective et  soulever par ce biais des problèmes sociétaux. Aujourd’hui, il vit et travaille à Montpellier.
Pour Christian Gaussen, directeur de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Montpellier, Mehdi Melhaoui a eu la chance d’être traversé par deux cultures et déchiré dans le même instant par des racines si puissantes qu’il a dû se retirer en lui même pour examiner ce qu’il pouvait être de façon autonome, authentique, comprendre la part de vérité qui réside en lui et découvrir quel chemin emprunter pour ressembler à ses rêves. « Mehdi Melhaoui expérimente le  langage plus que des formes liées à une tradition connue ; la sculpture est un médium qu’il apprivoise pour pouvoir délier une histoire secrète faite sur les deux rives d’une même humanité. Perdre est le premier geste après l’innocence, voilà le voyage auquel nous convie Mehdi, traverser la mer qui nous réunit, emprunter des routes connues, parcourues depuis des millénaires et restées pourtant dangereuses », déclare-t-il. 
Anne Laurence Sowan, directrice de la galerie Venise Cadre, affirme, quant à elle, que la rencontre avec Mehdi Melhaoui s’est révélée être une évidence. Une compréhension naturelle s’est mutuellement imposée à eux et leur a permis de concevoir cette exposition monographique. « Ayant grandi au Maroc, dit-elle, Mehdi Melhaoui a très tôt pris conscience du phénomène appelé chez nous « Harragas » et l’a placé au cœur de sa réflexion artistique. Les œuvres produites à l’occasion  de cette exposition démontrent sa capacité à aborder avec son nouveau public marocain, une problématique à laquelle nous sommes tous confrontés quotidiennement et qui nous touche profondément. Les sculptures de Mehdi Melhaoui mêlent alors voyage, espoir, danger et inquiétude avec une rare maîtrise technique et artistique».  


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