Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

"L'Amérique d'abord", le slogan de politique étrangère de Donald Trump

L'EI disparaîtra si je suis élu président


Libé
Vendredi 29 Avril 2016

Donald Trump a tenté mercredi de définir sa vision en matière de politique étrangère lors d'un discours aux accents isolationnistes mais par moments incohérent, sans détails au-delà du slogan "L'Amérique d'abord".
Le favori de l'investiture républicaine pour la Maison Blanche a prononcé un discours de près de 40 minutes dans un hôtel de Washington, auquel étaient conviés presse et experts en politique étrangère. S'aidant d'un prompteur, il a reformulé les thèmes qui ont fait son succès électoral: priorité aux intérêts américains, protectionnisme et rétablissement du prestige américain à l'étranger, afin que les Etats-Unis soient à la fois craints et respectés.
Il a commencé par son habituelle mise en garde aux alliés de Washington, notamment les pays de l'Otan. "Les pays que nous défendons doivent payer pour le coût de leur défense. Sinon, les Etats-Unis doivent être prêts à laisser ces pays se défendre eux-mêmes", a-t-il menacé.
Il a dénoncé, comme il l'a fait depuis son entrée en campagne, "l'arrogance" de la politique étrangère américaine en Irak, en Libye et en Egypte. "Tout a commencé avec l'idée dangereuse que nous pouvions transformer en démocratie occidentale des pays qui n'ont aucune expérience ou aucun intérêt à devenir des démocraties occidentales", a-t-il dit, en allusion à l'invasion de l'Irak en 2003.
Mais ce ton isolationniste était contredit par sa nostalgie apparente pour l'époque où les Etats-Unis avaient "sauvé le monde", lors de la Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide. Et il a accusé Barack Obama d'avoir abandonné certains alliés, comme Israël, et d'avoir lâché le président égyptien Hosni Moubarak en 2011.
"Nos amis doivent pouvoir compter sur les accords que nous avons passés avec eux", a-t-il dit. "L'Amérique va redevenir un ami et un allié fiable".
Par sa poigne personnelle, Donald Trump entend rétablir le respect de l'Amérique dans le monde. "Nos amis et nos ennemis doivent savoir que si je trace une ligne rouge, je respecterai cette ligne rouge", a-t-il dit.
Preuve de la perte d'influence américaine, selon lui, le milliardaire a feint d'être particulièrement vexé que le président cubain et le roi saoudien n'aient pas accueilli en personne le président américain lors de ses récentes visites à Cuba et en Arabie saoudite.
Donald Trump a aussi promis de renouer le lien avec la Russie et la Chine grâce à ses talents de négociateur. "Nous ne sommes pas condamnés à être adversaires", a-t-il dit de Moscou.
Tout en déplorant l'endettement public américain, il s'est engagé à "dépenser ce qu'il faut" pour augmenter le budget de la défense. Reprenant la ligne du parti républicain, il a défini "l'islam radical" comme l'ennemi numéro un du pays. Le milliardaire a promis d'annihiler le groupe Etat islamique (EI). "Leurs jours sont comptés", a-t-il dit.
"L'EI disparaîtra si je suis élu président, et ils disparaîtront rapidement. Très, très rapidement", a promis l'homme d'affaires. "Je ne vais pas leur dire où ni comment. Nous devons, en tant que pays, être plus imprévisibles".
Donald Trump n'a pas prononcé le mot d'isolationnisme, préférant dire qu'il rejette "les sirènes du globalisme".
Michael Pregent, ancien conseiller du général David Petraeus en Irak, a trouvé le discours "décousu". "Il dit à la fois à nos alliés que nous allons les aider, mais qu'ils devront payer", dit-il à l'AFP. "On dirait que le discours a été écrit dans la précipitation".
"Trump a présenté ses thèmes de façon plus douce et intelligente que d'habitude, mais de nombreuses questions restent en suspens", estime David Pollock, ancien diplomate aujourd'hui au centre de réflexion Washington Institute.
Les adversaires républicains de Donald Trump n'avaient quant à eux plus aucun doute.
"Ronald Reagan doit se retourner dans sa tombe", a écrit le sénateur Lindsey Graham sur Twitter.


Lu 1026 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dans la même rubrique :
< >

Dimanche 14 Avril 2024 - 14:10 Attaque de drones iraniens contre Israël

Dimanche 14 Avril 2024 - 14:08 Le Hamas a remis sa réponse sur la trêve

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile







L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          





Flux RSS
p