Karim Debbouz On aimerait organiser le Carnaval de Marrakech


Marrakech est la ville la plus appropriée pour inviter le plus grand nombre de personnes à un tel festival

ropos recueillis par Khalil Benmouya
Lundi 6 Juin 2016


 
Le Marrakech du rire (MDR) vient de prendre fin hier. A cette occasion, Karim Debbouz, directeur 
et co-fondateur du MDR a répondu à nos questions pour mettre toute la lumière sur cet événement 
devenu rendez-vous incontournable pour les
 humoristes les plus célèbres de la planète. 


Libération : Pour sa 6e édition, peut-on dire que le Marrakech du rire a atteint sa maturité ?
Karim Debbouz : Effectivement, je peux confirmer que le MDR a atteint sa maturité du fait que c’est la première fois que le public réserve sa place un an à l’avance, sans savoir qui sera sur scène. C’est un signe qui en dit long, ceci grâce bien sûr à la confiance des gens et au succès de l’édition précédente. Ce constat constitue pour nous un point fort et nous pousse à faire plus.
Sur quels critères choisissez-vous les humoristes ? 
C’est en grande partie en fonction de leur actualité. Certains humoristes ne sont pas programmés sur scène à cause de leur indisponibilité. Ils sont en tournage de films ou en tournée. Nous, nous essayons de faire le tour des spectacles pour inviter le maximum d’humoristes. On fait appel même aux footballeurs et ceci pour répondre aux attentes de notre public et faire de beaux spectacles. 
Certains humoristes d’ici se disent marginalisés par le MDR. Qu’en pensez-vous ?
Je ne suis pas du tout d’accord avec eux, la preuve c’est qu’il y a un gala arabophone qui a ouvert cette 6ème édition avec Eko. Il aura à ses côtés, sur la plus grande scène du festival, celle du Palais Badie, une panoplie d’humoristes essentiellement marocains, chose qui n’était pas possible il y a deux ans faute de ressources nécessaires, car il n’ y avait pas assez d’humoristes nationaux pour monter sur scène. Aujourd’hui, par contre, ils sont là et nous sommes à leur disposition. Nous les invitons à venir participer au festival et à monter sur scène.
Est-ce qu’il est facile de faire rire les Marocains ? 
Ce sont eux qui nous font rire ; ils sont plus drôles que nous, les Marocains sont de vrais humoristes par nature. Depuis quelques mois que je suis installé à Marrakech avec ma petite famille, c’est surprenant ce que je vois tous les jours; parfois c’est plus comique que sur scène. Je discute de cela souvent avec Jamal et parfois on s’inspire de ce  qui se passe au quotidien et on essaye de le transcrire au mieux sur scène. 
Pourquoi  avez-vous choisi 
Marrakech pour ce festival ?
Pour nous, Marrakech est la ville la plus appropriée pour inviter le plus grand nombre de personnes à un tel festival. Elle est à trois heures de Paris, c’est l’équivalent d’un Paris-Marseille en TGV. C’est le meilleur lieu pour se dépayser ; le cadre est magnifique, et on n’a pas  beaucoup de mal à convaincre les gens à venir. Marrakech est un label, elle n’a pas besoin du festival pour être connue ; on est contents d’apporter notre pierre à l’édifice.
Est-ce que vous rencontrez des problèmes ?
Pour être sincère, ce n’est pas un problème financier, mais on a tout de même du mal à convaincre des annonceurs, vu que le festival vit encore de sponsors et de partenaires. On doit leur prouver que le festival a besoin d’eux, malgré les chiffres qu’on fait et la notoriété du festival aujourd’hui, et comme il grandit d’année en année, on a besoin d’eux. 
Quel objectif visez-vous encore après six éditions ?
Le MDR est encore un petit festival, un enfant de six ans, quand on voit que le festival de Montreux a vingt ans et que d’autres ont trente ans et plus, on a énormément de projets. Cette année, on a fait venir une délégation brésilienne car on souhaite se rapprocher du Festival de Rio. «Une exclusivité», on aimerait organiser un carnaval à Marrakech à l’image de celui de Rio, en gardant bien sûr notre culture. J’aimerais aussi ouvrir une partie anglophone dans ce festival. Avoir des humoristes des USA, de l’Angleterre est un plus pour le MDR. Pour finir, je dois vous dire que cette année, on a pris le risque, ou plutôt le pari de programmer la scène africaine au théâtre Royal qui fait pratiquement mille places. C’est une scène constituée essentiellement d’humoristes africains, qui ont un potentiel énorme. Si cette partie africaine prend forme, on finira par programmer un gala africain, tel qu’on le fait au Maroc et en France.
 


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