“Jidar, toiles de rue” Rabat se pare d'atours artistiques

Rabat dans le circuit mondial des villes "Street Art Friendly"


A.A
Samedi 29 Avril 2017

Ville administrative du Royaume, Rabat confirme de plus en plus sa vocation de ville-lumière et capitale de la culture. Expositions, concerts, cinéma, conférences et happenings de "Street art", tous les ingrédients sont réunis pour égayer les résidents et charmer les visiteurs.
Métropole "verte" et propre, Rabat s’est inscrite également dans le circuit mondial des villes "Street Art Friendly", selon le site spécialisé dans l’actualité culturelle "Arsty" qui la référençait parmi les six villes où il fait bon s’adonner à l’art urbain, aux côtés de Los Angeles, Lisbonne ou encore Hong Kong. Le mérite revient en grande partie au jeune festival "Jidar, Toiles de Rue" qui met à l'honneur 20 artistes de rue en provenance du Maroc, d’Espagne, d’Allemagne, d’Italie, de Colombie, de Roumanie, d’Ukraine, d’Egypte et du Mexique. Dix jours durant, ces férus de "Street art" empruntent une dizaine de murs pour réaliser leurs plus belles fresques.
Dès le petit matin, ces artistes commencent leur besogne. Perchés dans une nacelle plusieurs mètres au-dessus du sol, et bardés de leurs pinceaux, rouleaux et sprays, ils s'attaquent à leur tâche, au grand bonheur des badauds. Chaleur suffocante de midi et hauteurs vertigineuses, rien ne semble dissuader ces artistes tellement déterminés à léguer une empreinte de géant aux façades blanches de la capitale. Comme par magie, les lignes de couleurs, nébuleuses au début, commencent peu à peu à prendre forme, pour se métamorphoser en de véritables chefs-d’œuvre, faisant preuve d’une créativité foisonnante. Entre symboles mayas, dessins d’inspiration byzantine, estampes médiévales ou personnages folkloriques ukrainiens, le circuit de "Jidar 2017" qui souffle sa troisième bougie, se veut un véritable hommage au multiculturalisme et aux cultures populaires, d’hier et aujourd'hui. Pour ses initiateurs au sein de l’Association Eac-L’boulvart, l’objectif de la manifestation "Jidar, toiles de rue" est non seulement d’orner les murs et de les embellir mais "d’explorer des formes artistiques nouvelles, interpeller les passants et les inviter à s’arrêter et à lever les yeux".
En vue de fédérer les artistes de différentes régions du Maroc et de favoriser les rencontres entre artistes nationaux et internationaux, une résidence artistique "Graffiti Connexion" a été organisée, où durant une semaine, trois jeunes artistes africains se sont regroupés autour d’une même création dans les rues de Rabat à savoir l’Egyptien Nofal O-one et les Marocains Mehdi Zemouri et Ayoub Afrofatcap.
La création collective va au-delà des murs, puisque c’est le sol du nouveau skatepark de la corniche de Rabat dans son intégralité, qui a été embelli par une demi-douzaine de semi-professionnels marocains, sous la houlette de l’artiste espagnol Antonyo Marest. Approché par la MAP, M. Marest s’est félicité du professionnalisme de ces jeunes artistes qui ont fait preuve de leur passion pour l’art de graffiti soulignant que "le niveau de ces artistes est parfait et ils ont manifesté une grande curiosité d’apprentissage".
Se remémorant ses débuts, l’artiste espagnol a fait savoir qu’il a toujours été fasciné par la peinture, l’architecture en général et le Street art en particulier, y voyant un meilleur moyen de communication avec les gens, reflétant ses sentiments, son multiculturalisme et surtout ses souvenirs de voyages entre l’Espagne et la France. Antonyo Marest, qui a également animé des "Master class" à l’Ecole nationale d’architecture a indiqué que ces conférences ouvertes aux initiés et au grand public ont été une opportunité pour ces jeunes étudiants de découvrir cet art eu égard au grand intérêt qu'ils dégagent. Regroupant le graffiti, le pochoir, le collage, les affiches et la mosaïque, le "Street art", est un mouvement né au cours de la dernière décennie, donnant ainsi un aspect légal aux œuvres de graveurs, longtemps considérées comme des actes de vandalisme. A l’origine, c’est un mouvement revendicatif. L’apparition du graffiti remonte aux années 70, où à New York, aux Etats-Unis, des jeunes issus de ghettos tentaient d’exister et de s’exprimer en imposant leurs noms sur les camions, les métros et les murs de la ville.


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