“Elle” a une carrière impressionnante marquée par plus de 100 films
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La nuit a été belle pour le thriller transgressif «Elle» de Paul Verhoeven et son actrice
principale. Ils ont été sacrés vendredi
aux 42ème Césars.
“Elle", thriller du Néerlandais Paul Verhoeven, a continué d'engranger les récompenses des deux côtés de l'Atlantique en remportant vendredi à Paris deux Césars, les récompenses du cinéma français: meilleur film et meilleure actrice pour Isabelle Huppert. Avec 11 nominations, "Elle" et son actrice Isabelle Huppert faisaient figure de favoris. Cette histoire d'une femme violée qui traque son agresseur, adaptée du roman "Oh..." de l'écrivain français Philippe Djian, a déjà obtenu le Golden Globe du meilleur film étranger. "Isabelle Huppert, tu as ajouté un niveau supérieur à ce film, et c'est quelque chose que je n'avais pas à l'esprit quand j'ai commencé. C'est quelque chose qui s'est passé avec toi", a déclaré Paul Verhoeven en recevant son prix. "C'est un rôle extraordinaire, complet et complexe, et dans une carrière d'actrice, cela tient à cœur", a déclaré à l'AFP après la cérémonie, l’actrice audacieuse à la carrière impressionnante, marquée par plus de 100 films en France et à l'international. "Dans les films il n'y a pas beaucoup de choses qui me font peur", assure la comédienne, qui tourne actuellement "Eva" avec Benoît Jacquot, cinéaste qui l'a déjà dirigée cinq fois. Cette brillante actrice, qui n'hésite pas à interpréter des femmes antipathiques, frustrées ou guettées par la folie, se glisse aussi bien dans la peau d'une fausse ingénue, d'une garce, d'une pianiste sulfureuse ou d'une mère supérieure un peu trop affectueuse. Rousse énergique à la silhouette fine, elle est l'une des actrices françaises les plus prolifiques, récompensée par de nombreux prix en France comme à l'étranger, dont un Lion d'or pour sa carrière à la Mostra de Venise en 2005 et un César de meilleure actrice en 1996 pour "La cérémonie". En France, elle a tourné avec les plus grands réalisateurs, dont Claude Chabrol et Maurice Pialat. A l'étranger, elle a été dirigée notamment par l'Autrichien Michael Haneke, les Américains Michael Cimino et Otto Preminger, les Italiens Marco Bellocchio et Marco Ferreri, le Polonais Andrzej Wajda, le Coréen Hong Sang-soo ou le Philippin Brillante Mendoza. Née le 16 mars 1953 dans un milieu aisé, Isabelle Huppert a été formée au Conservatoire avant de débuter au théâtre avec Antoine Vitez ou Robert Hossein. Faussement sage dans "Les valseuses" (1974) de Bertrand Blier, elle est remarquée dans "Le juge et l'assassin" (1976) de Bertrand Tavernier, où elle joue la fiancée du juge manipulateur, puis dans "La dentellière" (1977) de Claude Goretta. Claude Chabrol devient l'un de ses réalisateurs fétiches, avec lequel elle tournera sept films, parmi lesquels "Violette Nozière" (1978), "Madame Bovary" (1991), "La cérémonie" (1995) et "L'ivresse du pouvoir" (2006). Au Festival de Cannes, dont elle est une habituée, elle a remporté deux prix d'interprétation, en 1978 pour "Violette Nozière" et en 2001 pour "La pianiste" de Michael Haneke, où elle est une professeure de piano au sadisme glaçant. L'actrice, dont le culot fait merveille, mais qui sait aussi varier les émotions et passer avec brio de la froideur au comique, sera à l'affiche cette année du prochain film d'Haneke, "Happy End". Au théâtre, elle a aussi travaillé sous la direction des plus grands, comme Bob Wilson ("Orlando", "Quartett"), Jacques Lassalle ("Médée") ou Luc Bondy ("Les fausses confidences"). Elle a été en 2016 sous la torture de l'amour dans "Phèdre(s)", mis en scène par le Polonais Krzysztof Warlikowski. Au cinéma, elle s'est illustrée également l'an dernier en professeure de philosophie quittée par son mari dans "L'avenir", de la Française Mia Hansen-Love, Ours d'argent de la meilleure réalisation à Berlin.