Iran et Russie refusent toute menace


Par Nejm-Eddine Mahla
Jeudi 30 Juillet 2015

«On ne menace pas l’Iran», «La Russie non plus», c’est par ces deux phrases sèches mais incisives qu’ont rétorqué presque de concert les ministres iranien et russe à l’intervention de Federica Mogherini  qu’ils ont jugée outrancière à l’égard de leurs pays respectifs. La réaction  du ministre iranien des Affaires étrangères a attiré mon attention pour la simple raison qu’il prend très au sérieux son rôle de représentant d’un pays de presque cent millions d’habitants, qu’il incarne à lui seul la politique et la volonté d’un Etat souverain qu’est l’Iran des Ayatollahs. La moindre incartade de la part de ses interlocuteurs, c’est tout le peuple iranien qui est touché, d’où l’intransigeance et la réaction directe dudit ministre. D’aucuns soutiennent que c’est par cette fermeté et cette intransigeance dans les pourparlers que l’Iran a gagné en estime et en respect de la part de ses ennemis d’hier, et qui lui ont fait  gagner des points lors de la signature de l’accord final avec les six pays qui ont participé aux négociations. Ceci m’amène à parler ou plutôt à rappeler un fait, je ne dirais pas similaire, mais où j’aurais aimé voir nos représentants du ministère des Affaires étrangères avoir la même fermeté et le même zèle quand il est question de défendre la dignité du Maroc. Vous l’avez certainement compris, je fais allusion à la première sortie à l’étranger de M. El Othmani, alors ministre des Affaires étrangères du premier gouvernement constitué par le PJD. Notre ministre des Affaires étrangères de l’époque a vite fait de se tourner pour sa première visite non pas vers la France ou l’Espagne selon les conjectures politiques  mais, tenez-vous bien, vers l’Algérie, le frère ennemi. Reçu par l’inamovible président algérien, notre ministre fut repu de promesses d’apaisement, de bon voisinage et surtout de réouverture prochaine des frontières fermées il y a plus de vingt ans. A entendre les réactions du ministre du PJD de l’époque, cette ouverture n’était qu’une question de temps, de quelques paperasseries à régler. C’était mal connaître nos voisins algériens. Déjà l’initiative du premier gouvernement Benkirane, donc marocain, est considérée par les Algériens comme une marque de faiblesse, une fuite en avant du Royaume qui était aux abois, selon eux. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le régime algérien ne cesse de noircir la situation économique et sociale du Maroc. Dans l’imaginaire de l’Algérien lambda, les Marocains vivent dans la misère totale, la famine fait des ravages depuis toujours chez nous. Pour vous dire que notre ex-ministre ne savait rien sur la mentalité de la soldatesque d’Alger. Et ses services n’ont rien vu venir. Résultat de cette visite ? Rien. 
Pire, elle a eu le résultat contraire de celui escompté par les décideurs marocains. Normalement, notre ministre aurait pris note et compris à quel point nos voisins étaient et sont vindicatifs  à notre égard. 
Mais malheureusement, l’Histoire va se répéter et de manière encore plus humiliante et surtout à un haut niveau. L’ex-président d’origine marocaine de l’Algérie Ahmed Ben Bella venait de tirer sa révérence et notre chef du gouvernement Abdelilah Benkirane cette fois-là de s’envoler pour Alger pour participer aux funérailles du défunt.  Vous connaissez la suite. Les responsables du protocole des autorités algériennes et par un coup de maître qu’on peut qualifier de machiavélique ont mis côte à côte et notre chef du gouvernement et le chef de la fantômatique RASD. On frôla l’épilepsie du côté marocain où on a vite fait d’éviter la confrontation. 
Pourquoi fallut-il deux bourdes diplomatiques à notre Exécutif pour se rendre à l’évidence de la mentalité des Algériens? Avons-nous besoin de l’ouverture des frontières jusqu’à faire des mains et des pieds pour complaire à nos encombrants voisins? Nos ministres sont-ils vraiment conscients de la tâche qui leur incombe, qu’ils représentent leur pays et non leurs partis? Dans le cas du PJD, cela m’étonnerait du moment qu’ils avaient à deux fois fait le premier faux pas avec l’intime conviction qu’ils ont besoin de ce pays qui ne cesse et ne cessera de mettre des pierres dans les chaussures de notre pays comme l’avait si bien imagé leur deuxième président depuis l’Indépendance de l’Algérie, feu M.Boukharrouba alias Houari Boumediène. Nous avons dans l’Histoire le meilleur maître. J’invite nos représentants à faire montre de plus de fermeté, de superbe et d’intransigeance quand il s’agit des intérêts du Maroc. 



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