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Le peintre espagnol Salvador Dali a fait vendredi une brève ré-apparition digne de sa vie excentrique, lors de son exhumation en vue de prélèvements ADN pour une recherche de paternité... qui a permis de constater que sa célèbre moustache était intacte.
"J'étais très anxieux à l'idée de ce que je verrais, et j'étais absolument ébahi, comme si c'était un miracle (...) quand est apparue la moustache", a témoigné vendredi le médecin légiste Narcis Bardalet, peu après l'exhumation. "C'était Salvador Dali Domenech avec sa moustache à dix heures dix, et sa chevelure", a ajouté l'homme qui s'était chargé, il y a 28 ans, d'embaumer le cadavre.
"C'était un moment émouvant pour lui et pour nous aussi", a aussi déclaré à la presse le secrétaire général de la Fondation Dali, Lluis Peñuelas Reixach, en évoquant aussi cette moustache noire relevée "en croc", si caractéristique de Dali qui aimait s'en amuser en écarquillant les yeux. Comme pour prolonger la rocambolesque vie du peintre surréaliste marié à une moscovite, Gala, l'ancienne femme de Paul Eluard, une cartomancienne de 61 ans, Pilar Abel, a déposé devant la justice une demande de reconnaissance de paternité.
Presque trente ans après la mort de Salvador Dali le 23 janvier 1989 à 84 ans, la juge chargée du dossier a ordonné l'exhumation demandée par la voyante, originaire de Figueras comme lui. Jeudi soir, Figueras a revécu les accès de folie médiatique de Dali.
Un aréopage d'autorités, d'experts judiciaires et avocats a défilé, pour assister avec solennité à l'ouverture de la tombe du maître située sous la grande coupole du Théâtre-Musée Dali. L'exhumation a duré près de quatre heures à l'abri des regards. Les présents avaient dû déposer leur téléphone portable pour éviter toute photo volée du cadavre, a précisé Lluis Peñuelas.
Une lourde dalle de plus d'une tonne recouvrant sa tombe a été soulevée avant l'ouverture du cercueil en bois massif.
Les experts ont ensuite prélevé des échantillons de "cheveu, d'ongle, et deux os longs", a précisé Lluis Peñuelas en ajoutant qu'ils seront restitués à l'issue de la procédure.
Si la filiation était démontrée, Pilar Abel, une femme aux grands yeux noirs et aux cheveux sombres, serait la seule descendante de Salvador Dali et pourrait prétendre à un quart de son héritage, entièrement légué à l'Etat espagnol.
Si en revanche elle était écartée, la cartomancienne pourrait s'attendre à de gros ennuis.
"Si Pilar Abel n'est pas la fille de Dali et bien nous devrons demander à cette dame le remboursement des coûts que l'exhumation a générés", a déclaré l'avocat de la Fondation, Albert Segura.