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Habib El Malki : La meilleure façon de relever les défis est de mettre nos ressources et nos talents en commun

Tenue à Rabat de la réunion du Réseau parlementaire de l’APF de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme


Mercredi 22 Novembre 2017

Le Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme relevant de l'Assemblée
parlementaire de la Francophonie tient actuellement  une réunion  au siège du Parlement.
Cette rencontre a été  marquée par des interventions des coordinateurs du Réseau sur la situation actuelle au niveau national, le rôle des parlementaires dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, l'initiative 2 millions d'agents de santé communautaires en Afrique et la présentation des résultats du travail effectué par le Fonds mondial de lutte contre le Sida dans les pays francophones durant l'année 2017, souligne un communiqué du Parlement.
Dans ce cadre, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a adressé  un discours aux participants dont lecture a été donnée par Rachid El Abdi, deuxième vice-président de la Chambre des représentants.
En voici le texte intégral :


“Honorables députés,
Mesdames, Messieurs,

Je tiens d’abord à vous souhaiter la bienvenue au Parlement du Royaume du Maroc et vous confirmer que votre présence parmi nous aujourd’hui témoigne clairement que l’ensemble de l’espace francophone se mobilise dans la lutte contre les épidémies de VIH/Sida, de tuberculose et de paludisme.
Espace de solidarité entre les peuples et de dialogue des civilisations, la Francophonie n’est pas l’apanage d’une région du monde, c’est une idée du monde, c’est un ensemble de valeurs que nous portons, un maillage culturel qui nous est commun, en continuelle gestation et auquel chacun de nous apporte sa touche.
Ces valeurs, cette richesse culturelle se traduisent par une Francophonie portée par des figures d’hier et d’aujourd’hui, originaires des quatre coins de cet espace, et toutes mobilisées pour la promotion des valeurs de solidarité et d’ouverture. D’Aimé Césaire à Audrey Azoulay ; de Sony Labou Tansi à Leila Slimani ; toutes ces figures symbolisent aujourd’hui, plus que jamais, la nécessité d’un monde solidaire, ouvert, et ne cédant rien devant la tentation de l’identitarisme étroit, principal allié de l’extrémisme et immanquablement annonciateur de lendemains qui déchantent.
La Francophonie a toujours su être un espace d’ouverture, de solidarité et de dialogue entre les peuples. Ce sont cette mobilisation et cet engagement de l’ensemble des acteurs de la Francophonie, qui nous permettent aujourd’hui de placer cette réunion sous l’égide de l’optimisme, et délivrer, ensemble un message d’espoir au monde entier, et en particulier à notre espace francophone.
Troisième parmi les Objectifs de développement durable des Nations-unies, il vous revient aujourd’hui de prolonger l’élan et de donner corps à cette lutte pour, et au service de la vie de millions de personnes dans le monde.
A vous donc, de conserver les acquis et de participer à accélérer les progrès, car votre action au service de ce combat pourra :
•    sauver des millions de vies de plus;
•    appuyer les pays de la région pour qu’ils établissent des systèmes de santé résilients et durables;
•    contribuer à aider la poursuite des actions pour faire avancer les droits de la personne et l’égalité entre les sexes.
Notre monde aujourd’hui fait face à plusieurs défis.
Les crises et les conflits sont plus nombreux et s’installent dans la durée, les changements climatiques menacent l’accès à l’eau et posent un problème de santé mondiale.
Bien que nous vivions dans un monde où les murs s’érigent en lieu et place des ponts, où les frontières se ferment, il n’en demeure pas moins interdépendant et connecté dans son essence : les épidémies, comme tout ce qui nous menace, ne reconnaissent pas les frontières, ainsi, nous avons tous été témoins de la propagation du VIH-Sida, de la tuberculose, du coronavirus, et plus récemment des virus Ebola et Zika. Pays du Nord comme du Sud, nos défis sont communs.
Dès lors, nonobstant les considérations morales, nous nous devons d’assurer la santé publique à l’échelle planétaire, car cela est une mesure d’intérêt commun, qui contribue à notre sécurité collective et nécessite, de notre part, un engagement solidaire et concerté.
L’expérience a ainsi démontré que la meilleure façon de relever ces défis est de nous unir et de mettre nos ressources et nos talents en commun.
A ceux qui diront que l’éradication de ces épidémies est une douce utopie, souvenons-nous de l’an 2000, où le sida débouchait systématiquement sur la mort, et voyez aujourd’hui l’évolution de la situation, voire même de la perception de la maladie.
Pour le Sida, comme aujourd’hui pour le reste, le monde s’était réuni autour d’un objectif et a réaffirmé sa volonté de faire reculer l’épidémie. Ensemble, nous gagnons et nous poursuivons le combat.
En 2000, moins de 1% des personnes vivant avec le VIH/Sida dans les pays les plus pauvres avaient accès à un traitement. De nombreuses personnes sont décédées, parce qu’il n’y avait pas de traitement.
17 ans après, nous pouvons être fiers du chemin parcouru :
•    20 millions de vies ont été sauvées;
•    9,2 millions de personnes reçoivent un traitement antirétroviral;
•    le nombre de décès liés au sida a chuté de 45%;
•    le coût des médicaments et des moustiquaires de lit est en constante diminution.
C’est pourquoi aujourd’hui, il n’est pas imprudent de dire que s’il y a quelques années, nous pensions pouvoir faire reculer ces épidémies, aujourd’hui, nous pouvons les vaincre en les éradiquant d’ici 2030.
Et ainsi, délivrer à toutes les citoyennes et tous les citoyens de l’espace francophone, un message d’espoir – celui de notre volonté et notre capacité à nous attaquer au problème fondamental à l’origine de cette maladie et qui concernent directement notre travail de législateurs : la pauvreté et les inégalités.
Le Maroc en tant que membre de l’Organisation internationale de la Francophonie et compte tenu de ses profondes racines africaines est déterminé à soutenir les louables efforts déployés au niveau de cette Assemblée en partageant son expérience pour une meilleure lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme et en vue de juguler les maux qui les sous-tendent : la pauvreté et les inégalités.
Au Maroc, le Plan stratégique national de lutte contre le sida a permis de multiplier le nombre de bénéficiaires parmi les groupes clés de prévention de proximité par 100, alors que le nombre de personnes rejointes par les activités de dépistage a été multiplié par 300, passant de 2000 en 2003 à moins de 500.000 aujourd’hui. Permettant ainsi de juguler la progression de la maladie et d’amorcer sa régression.
Concernant le paludisme, le Programme national de lutte contre le paludisme a démarré au Maroc en 1965. Depuis cette date, la situation épidémiologique du paludisme autochtone a évolué favorablement : faisant passer le nombre de cas autochtones de 30 893 en 1963 à une neutralisation complète à partir de 2004, où le dernier cas autochtone a été enregistré dans la région de Chefchaouen au Nord du pays.
En revanche, la régression de l’incidence de la tuberculose est loin de satisfaire l’objectif fixé par le Programme national  de lutte contre la tuberculose. Et pour cause, la tuberculose continue à se propager dans les périphéries des zones urbaines, et ses liens sont indéniables avec l’habitat insalubre, la densité élevée de population, la promiscuité, la malnutrition, la précarité et la pauvreté.
Pour ce qui est de la lutte contre la pauvreté et les inégalités, l’INDH (Initiative nationale pour le développement humain), sans être une formule-miracle est un dispositif réaliste et pragmatique qui a permis au Maroc de lutter avec ses moyens propres contre la pauvreté et l’exclusion, et bien que beaucoup reste à faire, l’INDH a amorcé un changement de tendance qui promet de meilleurs lendemains.
Une telle expérience pourrait inspirer des initiatives similaires au niveau francophone.
Chers collègues,
La lutte contre ces épidémies ne peut uniquement être un combat national, à un mal mondial, notre réponse doit être unie, solidaire et résolument tournée vers l’éradication totale de ces épidémies. Les pays riches ont le devoir de manifester leur solidarité et leur générosité. Financer l’équipement et le fonctionnement d’un laboratoire de recherche en matière de lutte contre les épidermes précitées est à même de sauver des millions de vie. Les fonds, n’en manquent pas, j’en suis convaincu. Il nous faut la volonté, le retour aux valeurs et nous mettre à la place de celles et de ceux qui souffrent dans le silence. C’est l’un des messages de notre réunion en tant que représentants des peuples.
Je vous remercie.”


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