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HRW accuse l'armée birmane de crimes contre l'humanité

Le Bangladesh assouplit l'accès des ONG


Mercredi 27 Septembre 2017

 Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi la Birmanie de commettre des crimes contre l'humanité dans sa campagne de répression contre les musulmans rohingyas.
L'organisation de défense des droits de l'Homme appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à imposer au pays dirigé par Aung San Suu Kyi des sanctions et un embargo sur les armes.
L'Onu a déjà accusé l'armée birmane de commettre un nettoyage ethnique contre la minorité musulmane en réponse aux attaques coordonnées menées le 25 août dans l'Etat d'Arakan (ouest) par des rebelles rohingyas contre les forces de sécurité.
Le gouvernement birman a rejeté ces accusations. Il dit combattre des terroristes.
Les violences depuis la fin août ont provoqué l'exode de près de 440.000 réfugiés rohingyas vers le Bangladesh voisin.
"L'armée birmane expulse brutalement les Rohingyas du nord de l'Etat d'Arakan", accuse James Ross, directeur des affaires juridiques et politiques à Human Rights Watch. "Les massacres de villageois et les incendies de masse qui chassent les habitants de leurs maisons sont des crimes contre l'humanité."
Selon la définition de la Cour pénale internationale, un crime contre l'humanité qualifie des actes tels que le meurtre, la réduction en esclavage, la torture, le viol ou la déportation lorsqu'ils sont "commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque".
Human Rights Watch affirme que ses recherches, appuyées notamment par l'analyse d'images satellite, lui ont permis de recenser des transferts forcés de population, des meurtres ou tentatives de meurtres, des viols et des actes de persécution.
"Coller une étiquette juridique à ces crimes épouvantables (...) peut sembler sans importance", déclare James Ross. "Mais le fait de reconnaître que des crimes contre l'humanité ont lieu devrait inciter l'Onu et les gouvernements concernés à agir."
Depuis dimanche, l'armée birmane dit avoir déterré les cadavres de 45 membres d'une petite communauté hindoue qui auraient été tués par des insurgés rohingyas après les attaques du mois d'août.
L'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan, qui a revendiqué les attaques contre les forces de sécurité en août et d'autres en octobre 2016, a démenti avoir tué ces villageois comme l'en accusent les autorités de Naypyidaw, la capitale birmane.
Les groupes de défense des droits de l'Homme ont rassemblé des éléments prouvant la commission d'abus par les rebelles, accusés notamment d'avoir incendié des maisons appartenant à des bouddhistes, mais sur une échelle beaucoup plus réduite que les abus commis par l'armée et les groupes d'autodéfense bouddhistes.
Par ailleurs, submergé par la crise humanitaire des Rohingyas, le Bangladesh a autorisé quelques dizaines d'ONG locales et internationales à intervenir dans les camps de réfugiés du sud du pays, a annoncé mardi un responsable gouvernemental.
Trente organisations ont déjà reçu le feu vert du Bureau des affaires des ONG pour répondre aux "besoins d'urgence" dans la région de Cox's Bazar (sud), où 435.000 réfugiés rohingyas ont trouvé abri depuis fin août pour fuir les violences en Birmanie, a indiqué Shahdat Hossain, le directeur de l'autorité.
D'autres autorisations devraient suivre.
"Ils peuvent travailler un maximum de deux mois dans les camps", a-t-il déclaré, précisant que les ONG se concentreraient principalement sur les soins de santé, la construction d'équipements sanitaires et d'abris.
Le Bangladesh verrouille de longue date l'accès des humanitaires aux camps de Rohingyas, où 300.000 personnes au moins se trouvaient avant même la nouvelle vague d'arrivées.
Les organisations bangladaises étaient interdites d'y opérer. Seules quatre organisations internationales, dont Médecins sans frontières (MSF) ou Action contre la faim (ACF), y étaient présentes.


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