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Fruits et légumes marocains dans une mauvaise passe

Bruxelles veut modifier les prix d’entrée et Rabat exprime son étonnement de cette décision unilatérale


Mohamed Taleb
Samedi 12 Avril 2014

Fruits et légumes marocains dans une mauvaise passe
Dans une action en parfaite contradiction avec les dispositions de l’Accord d’association liant le Maroc à l’Union européenne (UE), la commission de l’agriculture au sein du Parlement européen a adopté, lundi, une proposition de règlement (un acte délégué) portant sur la réforme de l’organisation commune des marchés des produits agricoles, qui prévoit   la modification du régime des prix d’accès des fruits et légumes marocains aux marchés européens.
 L’éventuelle adoption finale de cette décision ne sera, certainement pas sans conséquences néfastes, voire désastreuses, pour les exportations marocaines des produits agricoles, en particulier, celles des tomates, dont les recettes en devises ont dépassé 2,7 milliards de dirhams en 2011.
Une telle décision peut donc priver le Maroc d’une véritable manne financière durant les sept prochaines années. 
A titre d’exemple, les   exportations de tomates du Royaume en direction de l’Europe ont  enregistré une hausse de 123 % en moins de 10 ans. Le Maroc, qui avait exporté 163 millions de kilogrammes de tomates vers l’Union européenne (UE) en 2004 en a exporté vers ce marché 365,62 millions kilogrammes au cours de la saison précédente. Sur cette période, le prix du fruit a enregistré une insignifiante hausse en passant de 0,73 euros à 0,77 euros le kilogramme.
Ressentant le danger, la présidence du gouvernement ainsi que le ministère de tutelle, ont, dans une réaction plutôt tardive, exprimé leur inquiétude et leur  «grande préoccupation» quant à l’éventuelle mise en œuvre de ce projet de réforme de l’organisation des marchés.
Ainsi, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, a-t-il exprimé son étonnement de cette orientation vers la modification du système de prix d’entrée des fruits et légumes marocains sur le marché européen. Pour lui, cette démarche est aussi étonnante qu’incompréhensible de la part d’un partenaire historique tel que l’Union européenne». Et de souligner, dans une déclaration à la MAP, qu’elle constitue «un retour en arrière sur des négociations qui ont mobilisé pendant une longue période les responsables marocains et européens».
«Nous nous sommes réjouis de la signature d’un accord qui se distinguait par son équité et son équilibre (...) voilà qu’il risque aujourd’hui d’être déséquilibré, autant dire «confisqué» à cause d’une action en parfaite contradiction avec les conditions convenues», a-t-il noté.
Dans ce sens, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui a convoqué, jeudi, le chef de la délégation de l'UE à Rabat, Rupert Joy, a, au lieu d’objecter, demandé à l'UE de trouver rapidement des solutions concrètes pour préserver les acquis contractuels du Royaume et maintenir le flux traditionnel des exportations marocaines des fruits et légumes sur le marché européen, conformément aux dispositions de l'Accord agricole. 
Lors de cet entretien avec le  chef de la délégation de l'UE à Rabat, Benkirane a exprimé au responsable européen «la profonde préoccupation» du gouvernement quant à «l'impact négatif» de ces nouvelles dispositions, indique un communiqué de son département.
L'adoption de ce nouveau mécanisme, décidée «unilatéralement» par l'UE, est en contradiction effective avec les engagements de l'Union au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), car elle ignore totalement les dispositions pertinentes de l'Accord d'association liant le Maroc à l'Union européenne, ajoute le communiqué.
Dans ce sens, le communiqué note que l'article 20 de l'Accord d'association impose à la partie qui souhaite procéder à une modification de sa règlementation en matière de politique agricole, d'en informer, à l'avance, le Comité d'association. Un tel changement de régime constitue un recul majeur, voire une remise en cause des dispositions de l'Accord agricole, qui vient à peine d'entrer en vigueur, regrette la même source.
Notons que le Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat, a suivi un exposé du ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime concernant l'adoption, le 7 avril, a l’issue duquel le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a organisé un point de presse dans lequel il a indiqué que «le gouvernement estime que cette décision pourrait engendrer des «retombées catastrophiques» sur les conditions d'accès des producteurs de fruits et légumes marocains, notamment la tomate, aux marchés européens. 


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1.Posté par lily le 12/04/2014 22:56 (depuis mobile)
Dans le cadre d''une tel disposition , de rupture unilateral de l''accord d''association, le Maroc devrait a son tour revoir les dispositions de l''accord de libre échange avec l''ue, qui plombe sa balance des paiements. le Maroc doit cesser d''acheter ue

2.Posté par Lahcen OUBELLA le 14/04/2014 16:56
L’impératif de « boycott des produits Européens ».

Alors même que l’UE alloue des milliards d’Euros de « subventions massives » à son agriculture (contraire aux règles de la libre concurrence), en s'attaquant « aux exportations marocaines de fruits et légumes » à travers un changement des règles du jeu en cours de parti ( fixation des prix à l’entrée pour les produits agricole marocains), l’Europe vient une nouvelle fois de montrer son vrai visage d’hégémoniste et son incapacité à supporter qu’un pays de sud tel que le Maroc puisse encore continuer à leur tenir tête.
L’une des volontés de l’Europe est de couper le Maroc de ses marges commerciales dans le secteur agricole (d’où des subventions massives très fortes dans filières clés tel que les tomates et les agrumes qui empêche l’augmentation des revenus des paysans et travailleurs agricoles marocains), afin de lui porter gravement préjudice jusqu’à le toucher dans sa chair (la décision irresponsable de l’Europe va priver des centaines de milliers de familles pauvres ou modestes de leurs revenus du quotidien).
Ainsi, alors même que des puissances telles que la Chine déversent quotidiennement des milliards d’euros de marchandises sur l’Europe, ce sont donc quelques camions de « tomates et fruits et légumes » arrivant du Maroc, qui approvisionnent ses marchés durant l’hiver, qui cristallise les frustrations des européens et qui les empêches de « dormir sur leurs deux oreilles ».
Derrière cette affaire, il y a bien entendu un anti-marocanisme primaire, porté par des députés européens dit altermondialistes complices de la tentative d’hégémonisme européen, pour qui bien entendu le Maroc est l’antithèse de leur vision ethnocentriste du monde : « eux les européens généreux au secours des pays africains affamés ».
Ainsi, est-on aujourd’hui en droit d’appeler, la société civile, ainsi que l'ensemble des acteurs économiques Marocain à boycotter les produits européens dont les produits industriels et les matières premières (allant des grandes marques industriels, aux produits stratégiques tels que les blés et céréales); l'idée étant de faire parvenir les grands opérateurs économiques à s’approvisionner sur d’autres marchés (ex : le marché Russe est nettement moins cher et de meilleures qualités sur les blés), ainsi qu’augmenter notre production nationale dans ces même secteurs clés.
Par ailleurs, le Maroc doit permettre à des puissances industrielles tel que la Chine, la Russie, le Japon, l’Inde ou la Corée du Sud, d'installer leurs industries à Tanger « porte de l'Europe, de l’Afrique et du monde », ainsi que dans la région du Souss (première touché par cette décision irresponsable de l’Europe), ce qui créera des milliers d’emplois nouveaux qui bénéficierons aux victimes de la politique de l’Europe, qui sont d’abord des travailleurs agricoles pauvres ou modestes en charge de leurs familles dont plus de 35.000 femmes dans la plaine du Souss.
« L'accord de libre échange » avec l'UE (qui déséquilibre fortement le Maroc), ainsi que « l'accord de pêche» (signé sous l’emprise du chantage Européen autour de questions de souveraineté, et qui n’a pas comporté « d’indexation aux prix mondiale des matières premières et des énergies » empêche l’existence réel d’une contrepartie dite de 40millions $ an) doivent être dénoncé. Ainsi, les navires européens doivent quitter les eaux territoriales nationales au large des provinces du sud.
Par ailleurs le Maroc n'est pas « le gendarme de l'Europe », la police marocaine n'a pas a empêcher les migrants de franchir s'il le souhaite les barrières des villes occupés de Sebta et Melilla. Ainsi, nous rappelons par là, que l’UE continue jusqu’à présent à occuper illégalement des territoires Marocains, et que cette situation est pour nous la pire.

« Boycottez les produits européens ».

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