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D’aucuns ont considéré cette nomination comme une insulte au peuple et aux institutions constitutionnelles du pays, vu le parcours et les idées rétrogrades et passéistes défendues par ce salafiste choisi par le PJD pour représenter la plus grande ville touristique au sein de l’institution parlementaire.
Un internaute de la ville ocre a comparé, dans un post sur sa page Facebook, la nomination de Kabbaj à celle de Adel Mohamed Al-Khayat en tant que gouverneur de Louxor, ville touristique située à 700 km au sud du Caire par l’ancien président égyptien, Mohammed Morsi. Adel Al Khayat est, pour rappel, un ex-dirigeant des Gamaa al-islamiya, groupe armé impliqué dans le meurtre de 62 personnes dont 58 étrangers en 1997.
Selon cet internaute, le choix porté par Benkirane sur Hammad Kabbaj est un message adressé à l’Etat, voire « un chantage ».
Certains médias marocains ont, pour leur part, estimé que le but de ce mariage entre le PJD et le courant « salafiste takfiriste » n’est autre que d’affronter « le projet moderniste de l’Etat ». A titre d’exemple, le quotidien Annahar Al Maghribia a écrit dans son édition d’hier que « la salafia light se ligue avec les salafia traditionnelle et jihadia pour porter un coup aux institutions de l’Etat ».
En revanche, le professeur de sciences politiques à l’Université de Rabat, Manar Selimi, a estimé que le message véhiculé à travers le choix de Kabbaj est adressé à l’étranger. Il n’est nullement destiné à une quelconque partie à l’intérieur du pays. Selon ce chercheur, le choix d’un salafiste à la tête d’une liste électorale n’est que la réponse aux exhortations de l’administration américaine pensant qu’elle pourrait encourager l’insertion dans la vie politique nationale de salafistes fussent-ils takfiristes ou dussent-ils avoir été détenus dans le cadre d’affaires liées au terrorisme.
Manar Selimi a, par ailleurs, estimé qu’il faut tracer une ligne de démarcation entre les partis politiques qui présentent des salafistes dans leurs listes pour profiter de leur popularité et le PJD qui, selon lui, présente les salafistes dans ses listes pour faire plaisir aux Américains.
Il convient de rappeler que c’est lors d’une réunion tenue à Rabat qu’un haut diplomate des Etats-Unis à Rabat (Kyle Spector, responsable des Affaires politiques) aurait exhorté des chefs des partis politiques marocains à présenter des salafistes aux prochaines élections législatives. C’est une énième preuve de l’ingérence des Etats-Unis dans les affaires internes du Maroc.
L’Administration américaine a des affinités avec les islamistes au Maroc. Tout le monde se rappelle la déclaration de Hillary Clinton en 2012 quand elle était secrétaire de département d’Etat américain. Elle avait tenu des propos vantant les islamistes du PJD et confirmant une fois de plus «l’idylle» entre les Etats-Unis et les islamistes. «Les USA continueront à les encourager à tenir leurs promesses électorales et à persister sur la voie de l’affinement des réformes», avait-elle dit dans une conférence organisée le vendredi 13 octobre 2012, par Centre of Strategic & International Studies (CSIS), sous le thème, « Maghreb in transition». En ce sens, il ne faudrait pas oublier la déclaration controversée de Hilary Clinton selon laquelle elle souhaiterait que Abdelilah Benkirane rempile pour un second mandat.