Festival international du film de Marrakech : Vibrant hommage à Paul Verhoeven

"Je suis très fier de recevoir, à l'âge de 78 ans, mon tout premier hommage au Maroc"


Marrakech : Mehdi Ouassat
Mercredi 7 Décembre 2016

Moments forts du Festival de Marrakech, les hommages sont une séquence qui illustre le rapport multidimensionnel que le festival entretient avec le cinéma. La 16ème édition a ainsi honoré, lundi soir, le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven. Il s'agit du  premier hommage de sa carrière. C'est l'actrice française Isabelle Huppert qui lui a remis le trophée du festival sous l’ovation d’un public composé essentiellement de cinéphiles et de stars nationales et internationales.
Dans son témoignage, l'actrice française, qui a déjà reçu un hommage au FIFM en 2012 et présidé son jury en 2014, a souligné que Paul Verhoeven est un réalisateur exceptionnel avec un imaginaire délirant, ajoutant que dès son premier film, il dévoila son esprit provocateur et son goût pour la présentation de la violence crue.
"Ses films attirent Steven Spielberg qu’il pressa de venir à Hollywood où il s’adapta avec insolence et brio à la machine hollywoodienne à laquelle il impose son fantasme et son ambiguïté", a-t-elle ajouté. Paul Verhoeven, lui, s’est dit fier de recevoir son premier hommage à l’âge de 78 ans au Maroc, notant qu’il a visité le Royaume il y a vingt ans avec Arnold Schwarzenegger pour la réalisation d’un film sur les croisades qui n’a pas pu aboutir faute de financement.
Le réalisateur de « Robocop » qui était également l’invité de la première Master classe a, par ailleurs, livré son expérience, ses choix cinématographiques, ses succès et déboires, dans son pays, les Pays-Bas, comme aux Etats-Unis et en France. Lors de son parcours remarquable, le cinéaste a su, a-t-il dit, relever plusieurs challenges, dont celui de tourner en langue étrangère. Le cinéaste néerlandais a également souligné qu'il ne cherchait pas la provocation dans ses films mais plutôt montrer la réalité de la vie humaine.  "Je ne cherche pas la provocation, mais il y a des choses cruelles dans la vie. C’est juste la réalité que j'essaye de montrer", a-t-il affirmé.
Né en 1938, à Amsterdam, Paul Verhoeven est l’auteur d’une œuvre éclectique, réalisée en Europe et aux Etats-Unis. Subversif et populaire, il aime appuyer là où ça fait mal. De «Robocop» à «Elle», en passant par «Basic Instinct», «Showgirls», «Starship Troopers» ou «Blackbook», le cinéaste néerlandais confirme son statut d’artiste majeur avec une filmographie aussi explosive que culte.
Notons enfin que cette soirée d'hommage, qui s'est déroulée au Palais des congrès de la cité ocre, a été marquée par la projection hors compétition du film de Paul Verhoeven "Elle". Ce long métrage raconte l’histoire de Michèle qui fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. A la tête d’une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale: d’une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

 


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