Autres articles
-
Colloque inaugural à Rabat de la 8ème Semaine de la langue espagnole au Maroc
-
Dix ans après sa disparition, le génie littéraire de Garcia Marquez perdure en Amérique latine
-
Le pianiste marocain Marouan Benabdallah enchante le public indien
-
De grosses pointures attendues à l’édition 2024
-
“Missa” : L'absurde dévoilé
Une ambiance bon enfant, un public discipliné et une organisation bien ficelée … autant de facteurs qui ont contribué au succès de la 2ème édition du Festival Izli N’ayt Warayn qui s’est déroulé du 28 au 30 août 2014, à El Kassart, une petite localité relevant de la province de Taza. Le manque de moyens et de matériels a été bien comblé par l’effort déployé par tous les membres de la localité ardemment engagés. Une véritable prise en main de cette manifestation culturelle. Un défi relevé et qui fait d’Izli un festival communautaire par excellence.
La fête, quant à elle, a été partagée avec les visiteurs de tous horizons qui ont vibré aux rythmes des ondulations de la danse Ahidous. La cérémonie de clôture avait aménagé un espace en faveur de deux grandes troupes qui se sont donné la réplique : Izli N’ayt Warayn et Aghbalou N’Sidi Mimoun de Dayt Aoua. Une célébration d’un art et d’une expression dans sa pluralité. Le moment fort de la prestation, c’est lorsque les deux troupes se sont alignées sur scène pour interpréter des chorégraphies artistiques ensorcelantes.
Un grand signe d’entente et d’union entre les artistes de cette région. Entre-temps, le groupe de Mohamed Hajjoui charmait le public avec les belles chansons modernes du Moyen Atlas.
« Notre but reste de contribuer à l’animation culturelle de notre région, mais aussi à la promotion de la culture amazighe à travers l’intérêt accordé à notre patrimoine culturel et artistique », a souligné Mohamed Talbi, directeur de cette édition. Dans ce sens, le public avait rendez-vous avec deux cérémonies principales : Le mariage traditionnel en vigueur dans la région, en l’occurrence l’habillage « Assirt » et « Taggacht moulay». Celle-ci consiste en la recherche par les jeunes filles de la tribu du marié caché parmi quelques jeunes de la tribu sous un burnous. Si elles arrivent à le retrouver au premier coup, les femmes crient victoire… sinon, la fête est masculine. Dans les deux cas, l’ambiance est festive.
Outre l’aspect spectacle, la culture amazighe a été mise en valeur à travers deux conférences. Animée par les chercheurs Fatima Rezaki, Mohamed Talbi et Zoubida Fdail, la première conférence a surtout débattu du thème des « Izerfan » (lois coutumières) et leur rôle dans la résolution des conflits locaux, la présence artistique de la femme dans la poésie des Ayt Warayn et la contribution de la femme amazighe dans la résistance. Un intérêt que souligne également la présence des femmes lors des activités de cette édition. La deuxième conférence, quant à elle, a permis aux chercheurs Abdelkader Amezian, Abid Mimoun et Layachi Amrani, de soumettre à la discussion des propositions autour du Tifinagh, des modes de gestion amazighs des ressources naturelles et des mouvements spatiaux des tribus Ayt Warayn au fil des siècles. Un moment d’échange fructueux sanctionné par des recommandations pratiques.
Et pour rester dans le même esprit de la préservation de la culture, les organisateurs ont programmé des ateliers d’apprentissage du Tifinagh et de la stylistique dans la phrase amazighe. Des workshops suivis par des enfants, des jeunes et mêmes des adultes. Signe d’une volonté collective pour impulser un nouveau souffle à cet important référentiel culturel. L’objectif reste la célébration d’un Maroc pluriel fier de son héritage culturel et civilisationnel.