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Familly School, l’éducation comme figure de proue


Chady Chaabi
Samedi 20 Juillet 2019

“Une société où chaque membre de la famille vit en sécurité, réalise ses objectifs aussi bien personnels que professionnels » C’est l’ambitieux mais néanmoins ardu objectif auquel s’attache l’Association Family School. Créée il y a un peu plus de deux ans, cette structure à but non lucratif s’assignait comme objectif de répondre à un vieux serpent de mer. Une cause qui remonte à la nuit des temps et qui met en scène la relation parent-enfant, avec l’éducation pour trait d’union. 
Aujourd’hui spécialiste des questions de la femme, de l’éducation et de l’autonomisation économique, Nada Diouri, présidente-fondatrice de Family School a été fortement impactée par ses expériences passées. Neuf ans d’observations au sein d’actions caritatives sur l’ensemble du territoire marocain, agrémentés d’une expérience en tant que « directrice, chargée de projets et consultante, dans le domaine du développement humanitaire au Maroc et dans la région MENA » nous a-t-elle précisé. 
Nul doute que tout un chacun est conscient de la relation de cause à effet qui régit l’éducation parentale et la destinée des enfants. Ce lien indéfectible qui mène vers l’échec ou la réussite. Idem pour Nada Diouri, jusqu’au jour où elle s’est rendu compte que le lien s’est distendu. « J’avoue que j’ai été marquée par une situation particulière », révèle-t-elle, « de parents surpris que leurs enfants rejoignent Daech du jour au lendemain sans qu’ils en aient le moindre doute » Autrement dit, ces parents n’ont rien vu venir. Ils n’ont pas su percevoir les signes avant-coureurs. La parfaite illustration d’un décalage générationnel et d’une difficulté des parents au moment de s’accorder avec l’air du temps. 
Cette nouvelle tendance fut l’une des principales raisons de la création de la Family School, au même titre qu’un « échange professionnel, financé par le département d’Etat américain, en immersion dans une association de droits humains à Washington en 2016, où il a été question d’élaborer la stratégie, les orientations et la vision de l’association qui aujourd’hui porte fièrement son nom », ajoute Nada Diouri. 
Pour expliquer cette tendance, notre interlocutrice a mis en avant une société en mutation « selon des études de chercheurs en discipline positive (lire entretien), il a été démontré que les enfants acceptent de moins en moins d’obéir aux parents, aux professeurs ». Et de comparer : «Alors que jadis, les enfants voyaient une mère, une grand-mère ou un grand frère comme un modèle. Ils obéissaient aux ordres avec une timidité ou des signes de respect marquants devant les aînés ».     
La fondatrice de l’association estime aussi que les nouvelles mutations sociales, et notamment celles symbolisées par « des femmes émancipées qui travaillent » débouchent sur des ordres sociaux mouvants. Du coup, « l’enfant imite et s’impose. Il forge une identité propre à lui. Ce qui pousse beaucoup de parents à se demander pourquoi l’éducation de nos enfants nous est difficile. La réponse est dans une structure de la société en mutation que nous, au sein de Family School, voulons avant tout accompagner en passant d’une démarche imposée ou incomprise vers une mutation sur des bases scientifiques par le jeu », argumente-t-elle. 
Influencée par le modèle d’éducation canadien, Nada Diouri ambitionne de « permettre un accès égal et généralisé pour tous à une éducation parentale afin d’aider les parents, tuteurs et éducateurs dans leur noble mission ». Un appui social que Family School espère concrétiser via un programme complet et varié. En effet, outre l’accompagnement de six femmes isolées, dont les maris ont quitté le foyer, Family School a développé des formations décrites comme « ludiques » et consacrées, d’une part, aux droits des enfants, et d’autre part, à l’empathie. Sans oublier des formations sur l’équité dans l’éducation au sein des familles, quatre formations pour les enfants de 3 à 6 ans autour des émotions de l’écoute, de la confiance en soi, ainsi que six autres pour les enfants de 6 à 12 avec les mêmes objectifs.  
Bref, autant d’efforts qui rappellent que « démocratiser l’accès à l’éducation parentale et de l’enfant en prévention des fléaux et problèmes d’aujourd’hui », c’est-à-dire la raison d’être de Family School, n’est pas chose aisée, mais pas utopique non plus. 
 


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