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Evaluation de l'expérience marocaine en matière de libéralisation et d'ouverture du champ audiovisuel Journée mondiale de la radio


Mardi 14 Février 2017

La Journée mondiale de la radio, célébrée le 13 février de chaque année, est une occasion pour le Maroc d'évaluer son expérience en matière de libéralisation et d’ouverture du champ audiovisuel, avec l’entrée de nouvelles radios privées, qui ont enrichi et diversifié le paysage médiatique national.
Avec cette ouverture, le champ médiatique national a vu la naissance d’une dizaine de radios privées, à vocation aussi bien régionale que multi-régionale, locale ou nationale, qui ont réussi à développer une proximité inégalée avec les citoyens, dans toutes les régions.
Le secteur audiovisuel marocain a connu ces dix dernières années "un formidable essor grâce aux radios privées, puisque ce média est passé du monopole d’Etat à un espace ouvert, impliquant tous les acteurs, y compris les partis politiques, la société civile et les citoyens, entre autres", a déclaré à la MAP, le porte-parole de l'Association des radios et télévisions indépendantes (ARTI), Abderrahmane Eladaoui.
Dans ce contexte  riche en rebondissements, sont nées pas moins de dix radios privées (six radios régionales ou multi-régionales, deux radios locales et deux stations nationales), qui ont bénéficié du libre choix d’être généralistes ou thématiques, a-t-il ajouté.
En dix ans d’existence, les radios privées marocaines ont réussi à développer une proximité avec les citoyens, dans toutes les régions en tenant compte de la différence de leurs sensibilités culturelles, intellectuelles, sociales et politiques, a-t-il relevé.
Au fil des années, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a abordé divers thèmes pour célébrer la Journée mondiale de la radio, tels que l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes, la jeunesse, et la radio en situation d'urgence et de catastrophe.
Célébrée cette année sous le thème "La radio, c’est vous!", cette Journée constitue l’occasion pour l’UNESCO de plaider pour le développement du potentiel de la radio afin d’encourager les échanges et l’écoute nécessaires, pour mettre en place la coopération qui permettra de relever les défis auxquels l’humanité tout entière est aujourd’hui confrontée.
"En ces temps de troubles, la radio offre une plate-forme permanente qui rassemble les communautés. Sur le chemin du travail, dans les foyers, au bureau ou dans les champs, que ce soit en temps de paix ou dans les situations de conflit ou d’urgence, la radio reste une source essentielle d’information et de savoir, touchant toutes les générations et les cultures", a déclaré la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova.
De son côté, M'hamed Bhiri, de la SNRT, a indiqué dans une déclaration à la MAP que "la radio a sa magie propre, illustrée au début de son histoire par ce statut de meuble central dans les foyers", notant qu'il s'agit d'"une lampe magique comme un œil qui regarde le monde pour vous et vous le raconte avec des faits, des chants et des musiques".
"La radio vivra toujours et demeurera la mère des médias. Il faudra toutefois qu’elle préserve sa magie et ses mystères", souligne M. Bhiri, qui assure les Matinales radio de la Chaîne Inter.
Le vétéran des ondes marocaines note qu’actuellement "il y a une tendance à filmer la radio. Il est vrai qu’en termes d’archives la tentation est légitime. Mais il y a aussi celle du buzz qui est permanente", déplore-t-il.
En filmant la radio, "la part d’imagination et de rêve manque aux ondes … et on finit par regarder… la radio. Et alors elle ne l’est plus", regrette M. Bhiri, qui prévoit  le développement de ce concept et l’ouverture d’une nouvelle ère de la radio grâce aux nouvelles technologies.
La radio est devenue un média de masse, qui rallie de plus en plus d’auditeurs partout dans le monde, eu égard à ses différentes utilisations qui lui permettent de s’émanciper et d’être au service d'un public plus large, estime le directeur de l’information radio au sein de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), Abdellatif Lambaraa.
M. Lambaraa s’est montré rassurant quant à l’avenir de ce média, en dépit de la flopée de technologies modernes, notant que l’arrivée d’une nouvelle technologie, en l’occurrence la radio IP ou numérique, permettra une utilisation large, diversifiée et consistante de la radio.
"En écoutant son public et en répondant à ses besoins, la radio offre une diversité de points de vue et de voix nécessaires pour relever les défis auxquels les citoyens sont actuellement confrontés", s’est félicité M. Lambaraa.
Ce média permet d’écouter la musique et les informations, participer à des programmes de divertissement ou des débats, suivre des conseils pratiques des spécialistes et experts (juristes, économistes, érudits, sociologues, médecins, nutritionnistes ou psychologues), a-t-il souligné.
Le passage des fréquences short-wave et long-wave à la modulation de fréquence (FM) a permis, dans chaque pays, à la radio nationale et locale de s’émanciper et d’être plus écoutée au détriment des anciennes radios, a relevé ce responsable de la SNRT.
"Avant 2005, il n’y avait que les radios nationales et Medi1 en tant que première radio privée au Maroc, et ce n’est qu’après cette date que le champ médiatique marocain s’est libéralisé avec l’entrée de la première vague de radios privées au Maroc", a-t-il rappelé, mettant l’accent sur l’apport de ces radios au champ médiatique marocain, marqué par la multiplicité des médias, le pluralisme d’opinions et la promotion de la liberté d’expression.
Même son de cloche chez l’ex-directeur de la programmation, production et coordination avec les radios régionales au sein de la SNRT, M'hammed Azzaoui, qui a affirmé qu’une radio qui réussit bien est une radio attrayante, qui combine entre la qualité du son, la qualité des animateurs et le réseau de correspondants tant au niveau national qu’international, en vue de diffuser l’information d’une manière succincte, claire et précise.
La noble mission d’une radio est d’informer, d'éduquer et de distraire, a précisé M. Azzaoui, indiquant que c’est la grille des programmes qui crédibilise l’antenne pour être au service des citoyens. Actuellement, l’avenir de ce média repose sur les radios thématiques et régionales qui s’inscrivent dans le cadre de la proximité et la régionalisation avancée, permettant de diffuser des informations locales.
Parallèlement, il y a une nouvelle tendance, celle des radios amateurs, qui ont commencé à avoir le vent en poupe et à prendre de l’ampleur au Maroc, a-t-il fait observer, rappelant que lors des dernières échéances législatives, les partis politiques ont créé leurs propres radios en émettant les informations directement de leurs sièges.
Côté chiffres, les résultats publiés par le Centre interprofessionnel de mesure d'audience radio (CIRAD) font ressortir que le nombre d’auditeurs ayant écouté la radio chaque jour s’est élevé à 15 millions durant le premier trimestre 2016, soit 56,65% de Marocains.
Ces résultats indiquent également qu’un auditeur passe en moyenne 2h50 à l’écoute de la radio pendant un jour de la semaine.
Même si la maison (66,9%) reste largement le lieu d’écoute privilégié, l’écoute à l’extérieur (12,1%) prend de plus en plus d’importance et dépasse désormais l’écoute au bureau (10,9%), a relevé la même source, précisant que 3,2 millions d’auditeurs écoutent la radio en dehors de la maison, du bureau et de la voiture, soit une augmentation de 600.000 auditeurs en un trimestre.
S’agissant du téléphone mobile, il occupe la première place des supports numériques utilisés pour écouter la radio alors que l’écoute sur des postes radios traditionnels a reculé de 6%.
Hier comme aujourd'hui, la radio continue à occuper une place importante dans la vie quotidienne des Marocains, jeunes et moins jeunes, grâce à son caractère universel.


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