Entretien avec Meryem El Ouafi, ex-trésorière du Réseau de développement du tourisme rural : “Nous irons en justice pour rétablir l’image du RDTR enlisée dans la boue”


Propos recueillis par Mustapha Elouizi
Lundi 26 Novembre 2012

Entretien avec Meryem El Ouafi, ex-trésorière du Réseau de développement du tourisme rural : “Nous irons en justice pour rétablir l’image du RDTR enlisée dans la boue”
Jeune challenger, sérieuse et dynamique.
Dans son discours, sa conduite comme dans son comportement
quotidien, il n’y a pas de place à la confusion, à l’ambiguïté,
à l’approximatif et aux magouilles… Cela est fait pour poser
des problèmes quand l’environnement est dominé par quelque
entourage, non professionnel et aux objectifs flous. Entretien.


Libé: Vous êtes cinq vice-présidents et une secrétaire générale à vouloir saisir la justice sur l’affaire du RDTR, pourquoi ?

Meryem El Ouafi: A vrai dire, c’était notre dernier recours. Nous avons d’abord essayé des contacts professionnels et amicaux; nous avons par la suite appelé à une révision d’actes et conduites malséantes, mais quand nous avons découvert que nos interlocuteurs sont décidés à adopter la politique de la sourde oreille, nous avons eu recours à la justice… Les faits que nous remettons en cause sont flagrants et nous disposons de documents sérieux et tangibles. Donc notre doléance est claire : annuler l’assemblée générale extraordinaire. Défendre le tourisme rural, le tourisme en général dans la région nécessite une nouvelle politique et une approche qui s’éloigne de l’absurde.

Que s’est-il passé lors de la récente assemblée générale du RDTR ?

Nous sommes cinq vice-présidents représentant les provinces de Sidi Ifni, Chtouka-Ait Baha, Taroudant, Zagora et Ouarzazate, en plus de la secrétaire générale représentant la province d’Inzegane-Ait Melloul à se retirer de l’AGE tenue au siège du Conseil régional. Et pour cause, l’illégalité de l’assemblée générale extraordinaire d’abord, et puis son objet visant principalement à vider le réseau des fondements de sa constitution. Pour ce qui est de l’aspect illégal de l’AGE, nous avons observé que les convocations à l’AGE étaient envoyées par le biais d’emails, ce qui est à l’opposé des statuts et de la législation en vigueur qui exige que l’envoi se fasse par lettre recommandée avec accusé de réception ou au moins par fax.

Y a-t-il eu d’autres violations des lois régissant votre association ?

Nous avons également contesté l’ordre du jour établi solennellement par le président, visant à changer radicalement les statuts du RDTR s’écartant de la  mission principale de ce dernier en favorisant certaines provinces au détriment d’autres, en usant des pratiques de favoritisme et d’élitisme. Ainsi nous avons observé que le président a choisi trois pays d’accueil touristiques sur neuf provinces sans aucun fondement logique favorisant la discrimination sans scrupule avec une répartition inégale des  voix au sein du RDTR. Ainsi Chtouka-Ait Baha détient deux voix (représentant du PAT et le vice-président), Agadir-Idaoutanane détient trois voix (président, représentant du PAT, et vice-président), et la province de Tafraout détenant deux voix (PAT et vice-président), contre une voix seulement pour les autres provinces. En plus, le président a fait exprès d’écarter la province d’Inzegane-Aït Melloul, démontrant en plus son approche non équitable.
Deuxième illégalité constatée est la décision de changer le bureau du RDTR sans approbation des rapports moral et financier. Sachant qu’il est impossible de changer les administrateurs sans les acquitter de leurs responsabilités par l’AGO avec la présentation et la discussion desdits rapports.

Quelles étaient les conditions ayant régi la constitution du RDTR ?

En fin 2010, une quinzaine de personnes de différentes provinces  ont été convoquées au siège du Conseil régional de SMD, avec le pilotage de la région.  On nous a expliqué qu’après 5 ans du programme de financement  de la  micro-entreprise en tourisme par le Conseil régional, la région  a la volonté de soutenir ces projets et de maintenir leur pérennité surtout dans un contexte économique national si difficile en créant le RDTR.
En tant que porteurs de projets, l’objectif principal tel qu’a été fixé par le comité de constitution auquel nous appartenions était principalement de défendre nos intérêts et devenir une force de proposition mais surtout construire un réseau de commercialisation fiable et fort pour permettre à ces projets à fort impact social dans leur territoire, de trouver des clients et de pérenniser leurs entreprises. Une initiative louable concrétisée grâce au  Conseil régional de Souss-Massa-Drâa que nous remercions en cette occasion.

Avez-vous atteint les objectifs tracés par le RDTR ?

Au cours de son mandat qui a duré 1 an et 6 mois, le président n’a pas réussi à accomplir ni à mettre en œuvre un processus menant à la concrétisation des vrais objectifs du réseau. Sa seule réussite était d’accentuer encore plus les disparités qui existent dans le territoire du Souss-Massa-Draa en écartant du réseau toute bonne volonté et bonne compétence ayant l’esprit critique, le dynamisme, et l’audace pour exprimer son opinion même s’il va à l’encontre des intérêts de certains membres proches du pouvoir et notamment le président et les vices-présidents des provinces favorisées.
A titre d’exemple, notre plan d’action triennal du Réseau prévoit un  budget de 4144000 DH, et nous avons bénéficié d’un soutien financier de la région pour l’année 2012 s’élevant à 800000 DH. Toutefois, nous avons besoin de 1380000 DH annuellement pour réaliser nos objectifs.
En octobre 2012, un an et 5 mois après la création du RDTR, le président du réseau M. Aboutayeb annonce un total de dépense de 299 914 DH (dont plus de 100000 DH sont des dépenses liées à la conférence-forum), et présente un bilan des activités du moins satisfaisant, car il ne répond nullement aux objectifs principaux tracés par ses adhérents lors de l’Assemblée constitutive.

Le RDTR a-t-il pu fédérer tous les professionnels et porteurs de projets touristiques dans la région ?

Aucunement. Le président avait lui-même annoncé un nombre d’adhérents ne dépassant pas 42 personnes, sachant que le nombre de projets ayant ont bénéficié de la subvention de la Région et dont les membres assisté à l’assemblée constitutive est de 70, alors qu’il y a des centaines de projets dans notre territoire. Ce qui prouve l’incapacité du président à fédérer ces promoteurs, d’autant plus qu’à ce jour, il n’a pas réussi à apporter des réponses concrètes à leurs besoins. Ainsi, le RDTR, après 1 an et demi, avec un argent disponible de 800000 DH, ne possède aucune brochure ou guide à la hauteur du tourisme rural. Il n’a jamais participé à des salons, workshop au niveau national ou international, commercialisant ainsi les projets de la région de SMD, si ce n’est le projet du président lui-même, qui ne rate pas d’occasion pour commercialiser son propre projet au détriment des adhérents. C’est d’ailleurs l’argent retiré du Réseau payé en devises pour l’hébergement du président à Paris pour ce qu’il prétend assurer la participation du RDTR au Salon de Paris, qui a créé une frustration auprès des membres du bureau, car le président n’a présenté aucune brochure des membre adhérents lors de ce Salon, et il n’ a envoyé aucune base de données des contacts réalisés à cette occasion… oubliant que le réseau est fait pour la réussite du tourisme rural et non pour le président lui-même!

Y a-t-il d’autres dérapages mettant en cause ce genre de gestion ?

Effectivement, d’autres dérapages justifient la déception totale des choix et orientations du RDTR, notamment la décision du président d’organiser une conférence sur le tourisme et les changements climatiques à la première année de naissance du Réseau, au détriment des priorités absolues des adhérents liées aux problèmes et contraintes qu’ils rencontrent tous les jours et dont ils souffrent depuis déjà 5 ans. Ainsi cette conférence a immobilisé les ressources humaines du réseau pendant plus de 6 mois, et ont coûté au RDTR directement 60000 DH. Alors que nos membres souffrent toujours des mêmes problèmes inhérents à la promotion, la commercialisation, la main-d’œuvre qualifiée, la disponibilité suffisante d’eau et d’électricité,  l’infrastructure routière, le coût de la matière première souvent augmentée à cause du transport, et au remboursement des dettes bancaires…

Mais le président vous contredit en s’appuyant sur une AGE démocratique  

Le Maroc d’aujourd’hui ne peut tolérer de tels agissements,  ne peut accepter d’écarter les jeunes de ce pays du processus de décision, ne peut accepter le non-respect de la loi,  et des bonnes pratiques. Le Maroc d’aujourd’hui est un pays de démocratie, de transparence, d’écoute, de partage, et de développement. Si nous voulons développer un vrai tourisme rural, aidant ainsi la population la plus défavorisée, on ne peut accepter ni tolérer d’être soumis aux caprices d’une personne désagrégeant encore une fois l’union qui fera la force du tourisme rural dans la région du Souss-Massa-Drâa.


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1.Posté par مريم أمينــــــــاس le 27/11/2012 12:08
يومكم سعيـــد لتصحيح الخطأ الوارد في المقال سهوا _ مريم الوافي هي كاتية عامة سابقا بشبكة السياحة القروية لجهة سوس ماسة درعة وليس بأمينة المال

2.Posté par BENSAID BRAHIM le 06/12/2012 22:04
LE FORUM SUR LE TOURISME ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EST A JUSTE TITRE UN ÉLÉMENT D'ENRICHISSEMENTDU PRÉSIDENT DU RDTR. VIDE DE CONTENU SAUF UNE PETITE POIGNÉE DE SPÉCIALISTES ET ÉCARTEMENT DE CERTAINES COMPÉTENCES NATIONALES AUXQUELLES LE PETIT PRÉSIDENT A FAIT TOUT POUR REFUSER LEUR PARTICIPATION.

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