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C’est un recueil de témoignages passionnants que l’écrivain marocain Mustapha Jmahri nous livre, avec son ouvrage intitulé «El Jadida, paroles de femmes» (2016), paru dans la série Les Cahiers d’El Jadida. Les formidables carrières que ces femmes ont réussies (pensons aux admirables Touria Serraj et Halima Embarek El Jadidi, parmi tant d’autres), l’ouverture d’esprit de la plupart des familles et des pères, la bonne entente entre les communautés et les confessions, si fragile à présent : tout cela apparaît à travers ces témoignages, qui révèlent une histoire dont je ne connaissais que les grandes lignes autour de l’Indépendance ; je n’avais jamais entendu les paroles des femmes sur leurs vies de jeunes filles prises dans les grands enjeux collectifs à la fin du Protectorat.
Les paroles des femmes dont l’auteur retranscrit le point de vue sur l’éducation, les basculements de l’histoire, les engagements politiques sont des plus précieuses, car elles montrent également la disparition d’un monde et l’avènement d’un autre que cette génération de femmes si courageuses et si pionnières ne comprend plus guère. En lisant les différents témoignages, on peut aussi reconstruire les réseaux d’amies et de pensées; et je note que le sport joua un rôle fédérateur important.
Les archives visuelles renforcent encore la valeur de ces paroles de femmes, nous montrant ces femmes en groupe, en société, dans un espace public qui est en train de se forger à l’aube d’une nouvelle ère pour le pays. Enfin, les témoignages de ces femmes pourront inspirer des recherches ultérieures et éclairer les chercheurs et chercheuses sur cette période marocaine et maghrébine.
Un travail à saluer à la croisée des récits de vie, de l’histoire et de la mémoire collective, qui nous montre aussi l’extraordinaire creuset que fut la ville cosmopolite d’El Jadida pour ses citadines et les liens qu’elles formèrent à travers les communautés.
Par Catherine Nesci
Professeur de littérature française et d’études féminines
Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques
Université de Californie, Santa Barbara
Les paroles des femmes dont l’auteur retranscrit le point de vue sur l’éducation, les basculements de l’histoire, les engagements politiques sont des plus précieuses, car elles montrent également la disparition d’un monde et l’avènement d’un autre que cette génération de femmes si courageuses et si pionnières ne comprend plus guère. En lisant les différents témoignages, on peut aussi reconstruire les réseaux d’amies et de pensées; et je note que le sport joua un rôle fédérateur important.
Les archives visuelles renforcent encore la valeur de ces paroles de femmes, nous montrant ces femmes en groupe, en société, dans un espace public qui est en train de se forger à l’aube d’une nouvelle ère pour le pays. Enfin, les témoignages de ces femmes pourront inspirer des recherches ultérieures et éclairer les chercheurs et chercheuses sur cette période marocaine et maghrébine.
Un travail à saluer à la croisée des récits de vie, de l’histoire et de la mémoire collective, qui nous montre aussi l’extraordinaire creuset que fut la ville cosmopolite d’El Jadida pour ses citadines et les liens qu’elles formèrent à travers les communautés.
Par Catherine Nesci
Professeur de littérature française et d’études féminines
Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques
Université de Californie, Santa Barbara