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Economie inclusive : Le Maroc à la traîne


Hassan Bentaleb
Jeudi 19 Janvier 2017

Le Maroc occupe le ventre mou du classement des économies inclusives établi par le Forum économique mondial (FEM). Il a été classé parmi les pays qui réalisent un développement économique lent avec une moyenne de 3.89 et une avancée de 0,66% au cours des dernières années.
 En se basant sur un index qui repose sur trois piliers, à savoir la croissance et le développement, la participation de la main-d’œuvre et la productivité et l’espérance de vie, le Maroc a été classé à la 45ème place derrière la Tunisie et avant la Jordanie, l’Egypte et l’Algérie.  
Selon le Forum, le Maroc occupe la 64ème place en matière de croissance et de développement, la 35ème dans le domaine de l’inclusion et la 25ème en équité intergénérationnelle. Le document a révélé, par ailleurs, que notre pays se positionne à la 27ème place sur 34 en matière d’éducation et des compétences avec un score de 3.53,  26ème sur 37 en terme d’emploi avec un score de 3.89 et  23ème sur 37 dans le domaine de l’intermédiation financière et des investissements économiques réels.
« Ce classement du Maroc confirme la problématique du développement humain au Maroc et n’apporte rien de nouveau, puisque le dernier rapport des Nations unies sur le développement humain a positionné notre pays au même rang», nous a indiqué Mohamed Kerkab, enseignant-chercheur. Et d’ajouter : « Ceci d’autant plus que ledit rapport a été établi sur la base des statistiques officielles élaborées par des institutions nationales ». Même son de cloche de la part de Hicham Attouch, président du Forum des économistes marocains (FEM). « Il est difficile de se prononcer sur les rapports et études internationaux, car nombreuses sont les questions que suscitent ces derniers au niveau de la méthodologie, des critères et des définitions ainsi que de l’interprétation des chiffres. Pourtant, les résultats de l’étude du FEM demeurent identiques à ceux révélés par nombre de rapports nationaux et internationaux. En fait, tout le monde sait que la  croissance  au Maroc ne crée pas d’emploi et que la dette publique frôle les 80% », nous a-t-il expliqué.
Mais que signifie « croissance inclusive » ? Selon l’OCDE, ce terme renvoie à l’idée selon laquelle « la croissance économique est importante mais pas suffisante pour générer une augmentation durable du bien-être, qui suppose un partage équitable des dividendes de la croissance entre individus et groupes sociaux. Dans le même temps, il est de plus en plus largement admis qu’au-delà du revenu et de la richesse, le bien-être dépend aussi de facteurs non monétaires, comme la santé et le niveau d’instruction. Par conséquent, le niveau et la répartition de ces facteurs non liés au revenu sont des aspects fondamentaux de la croissance inclusive qui en font un concept multidimensionnel. En outre, pour être pertinente, la croissance inclusive doit se prêter à des initiatives concrètes, pour que les responsables publics puissent mieux comprendre les arbitrages et les complémentarités entre domaines d’action, et cerner les outils à employer pour obtenir des améliorations tant du niveau que de la distribution des résultats monétaires et non monétaires. C’est pourquoi il est important d’examiner simultanément, et non une par une, les différentes dimensions de la croissance inclusive ».
 Pour le président du FEM, ce concept renvoie dans le contexte marocain à une économie mêlant croissance et inclusion automatique des populations défavorisées et égalité des chances. « Au Maroc, le programme d’ajustement structurel  a été conçu et appliqué dans la perspective d’un léger retrait de l’Etat de la gestion des affaires publiques et de laisser le privé prendre le relais, mais cela n’a pas fonctionné. Pour s’en sortir, on a créé l’INDH mais les résultats sont les mêmes. En fait, l’ensemble des rapports du HCP surtout celui relatif aux inégalités et disparités montrent que malgré les avancées notables du taux de croissance, on reste encore loin de la mise en œuvre d’une véritable économie inclusive dans notre pays », a-t-il conclu.


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