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L’œuvre de Driss Chraibi est une preuve
absolue de l’impact qu’un
écrivain peut avoir sur la société
Depuis 63 ans, le Maroc a changé. Et pourtant, les écrits de Driss Chraibi sont toujours d’actualité. Ils évoquent : les conflits identitaires, les problèmes d’intégration, l’émancipation de la femme, la réalité des migrants… Un esprit d’avant-garde autrefois bafoué mais jamais oublié.
Il y a 63 ans que le jeune Driss, ingénieur chimiste, journaliste et écrivain, fit son entrée dans le monde de la littérature marocaine d’expression française. Une entrée, surprenante, détonante même, avec son premier roman « Le passé simple » en 1954 , infime partie d’une œuvre insolite. Il y dénonce le despotisme du système patriarcal, l’hypocrisie religieuse, la condition avilissante de la femme, tout cela exprimé dans un cocktail explosif d’ironie, de rébellion et de franc-parler, dont seul lui détient la formule.
Ces écrits, avant-gardistes, déchaînèrent les foudres de toutes les plumes nationalistes marocaines, en cette époque difficile, de pré-indépendance. Ils voyaient en lui « Le Traître », qui, par le poids de ses mots, dévoila à l’ennemi les fissures de la sacro-société marocaine.
Proscrit, censuré, l’enfant terrible de la littérature marocaine, comme on le surnomme, a pourtant une ambition : la liberté, celle qui passe par les mots. Il est celui qui a refusé de voir et se taire, sans doute sa fibre journalistique. Il choisit l’exil, de l’autre côté de la Méditerranée estimant que « la distance permettait plus de lucidité ».
Après l’indépendance, des écrivains marocains reprirent le flambeau ardent de Driss Chraibi, et levèrent à leur tour le voile sur les mêmes ambiguïtés, les mêmes défaillances socioculturelles du Maroc. Tout à coup, comme par « magie », une magie qui s’appelle « modernité », les cris, autrefois étouffés, de son œuvre, sont accueillis avec plus de souplesse, sa pensée pénétra l’esprit de toute la substance intellectuelle du Maroc, qui réhabilita D. Chraïbi en 1967, exprimé avec beaucoup de reconnaissance dans la fameuse revue « Souffles ».
Souvenez-vous, il est celui qui, à travers les personnages de son roman, «La Civilisation, ma Mère !...», s’est indigné de la condition de la femme soumise à la volonté de l’homme, celle dans la personnalité est anéantie, dépourvue de son être. Une condition qui a été chassée par l’entrée de la modernité. L’électricité illumina les foyers et les consciences par la même occasion. Ni le mal, ni l’injustice, ne pouvaient plus se cacher aussi bien dans les recoins les plus sombres des foyers que dans les esprits. Ainsi, on peut citer Najib, fils et précepteur de l’héroïne : «Petit à petit le nid fait son oiseau, lui dit Najib. T’en fais pas maman : on te prépare ton nid et un jour tu naîtras. Et nous la voyons naître». La femme retrouva son «être», son «moi» le plus profond, la conscience désormais en éveil, la révolution débuta et continue jusqu’à nos jours.
L’œuvre de Driss Chraibi est une preuve absolue de l’impact qu’un écrivain peut avoir sur les citoyens et leur façon de penser la vie. Elle a fait partie d’une grande articulation, un enchaînement d’événements, telle l’instruction des femmes, autrefois bridées par les hommes, l’extension du rôle de la femme au foyer vers l’extérieur, la rupture avec les traditions sociales...
Aujourd’hui, certaines situations sont résolues, révolues, d’autres toujours pas. Un nouveau Code de la famille a été institué, c’est-à-dire une nouvelle Moudawana, où les couples devraient se respecter et partager la responsabilité du foyer. Les mouvements féministes s’orientent de plus en plus vers l’autonomie des femmes. L’égalité religieuse pointe du nez, timidement, mais sûrement. Une Journée interntionale est consacrée à la femme, celle du 8 Mars.
Ils sont plusieurs à avoir marqué les esprits, par leurs écrits, leurs luttes, leurs déterminations, leurs actions, pour leur pays, pour une idée, pour un sentiment. Leurs cris se sont élevés plus haut que les étoiles et sont restés à jamais gravés dans nos mémoires. Driss Chraibi fait partie de ces esprits que nous garderons précieusement dans nos mémoires.
absolue de l’impact qu’un
écrivain peut avoir sur la société
Depuis 63 ans, le Maroc a changé. Et pourtant, les écrits de Driss Chraibi sont toujours d’actualité. Ils évoquent : les conflits identitaires, les problèmes d’intégration, l’émancipation de la femme, la réalité des migrants… Un esprit d’avant-garde autrefois bafoué mais jamais oublié.
Il y a 63 ans que le jeune Driss, ingénieur chimiste, journaliste et écrivain, fit son entrée dans le monde de la littérature marocaine d’expression française. Une entrée, surprenante, détonante même, avec son premier roman « Le passé simple » en 1954 , infime partie d’une œuvre insolite. Il y dénonce le despotisme du système patriarcal, l’hypocrisie religieuse, la condition avilissante de la femme, tout cela exprimé dans un cocktail explosif d’ironie, de rébellion et de franc-parler, dont seul lui détient la formule.
Ces écrits, avant-gardistes, déchaînèrent les foudres de toutes les plumes nationalistes marocaines, en cette époque difficile, de pré-indépendance. Ils voyaient en lui « Le Traître », qui, par le poids de ses mots, dévoila à l’ennemi les fissures de la sacro-société marocaine.
Proscrit, censuré, l’enfant terrible de la littérature marocaine, comme on le surnomme, a pourtant une ambition : la liberté, celle qui passe par les mots. Il est celui qui a refusé de voir et se taire, sans doute sa fibre journalistique. Il choisit l’exil, de l’autre côté de la Méditerranée estimant que « la distance permettait plus de lucidité ».
Après l’indépendance, des écrivains marocains reprirent le flambeau ardent de Driss Chraibi, et levèrent à leur tour le voile sur les mêmes ambiguïtés, les mêmes défaillances socioculturelles du Maroc. Tout à coup, comme par « magie », une magie qui s’appelle « modernité », les cris, autrefois étouffés, de son œuvre, sont accueillis avec plus de souplesse, sa pensée pénétra l’esprit de toute la substance intellectuelle du Maroc, qui réhabilita D. Chraïbi en 1967, exprimé avec beaucoup de reconnaissance dans la fameuse revue « Souffles ».
Souvenez-vous, il est celui qui, à travers les personnages de son roman, «La Civilisation, ma Mère !...», s’est indigné de la condition de la femme soumise à la volonté de l’homme, celle dans la personnalité est anéantie, dépourvue de son être. Une condition qui a été chassée par l’entrée de la modernité. L’électricité illumina les foyers et les consciences par la même occasion. Ni le mal, ni l’injustice, ne pouvaient plus se cacher aussi bien dans les recoins les plus sombres des foyers que dans les esprits. Ainsi, on peut citer Najib, fils et précepteur de l’héroïne : «Petit à petit le nid fait son oiseau, lui dit Najib. T’en fais pas maman : on te prépare ton nid et un jour tu naîtras. Et nous la voyons naître». La femme retrouva son «être», son «moi» le plus profond, la conscience désormais en éveil, la révolution débuta et continue jusqu’à nos jours.
L’œuvre de Driss Chraibi est une preuve absolue de l’impact qu’un écrivain peut avoir sur les citoyens et leur façon de penser la vie. Elle a fait partie d’une grande articulation, un enchaînement d’événements, telle l’instruction des femmes, autrefois bridées par les hommes, l’extension du rôle de la femme au foyer vers l’extérieur, la rupture avec les traditions sociales...
Aujourd’hui, certaines situations sont résolues, révolues, d’autres toujours pas. Un nouveau Code de la famille a été institué, c’est-à-dire une nouvelle Moudawana, où les couples devraient se respecter et partager la responsabilité du foyer. Les mouvements féministes s’orientent de plus en plus vers l’autonomie des femmes. L’égalité religieuse pointe du nez, timidement, mais sûrement. Une Journée interntionale est consacrée à la femme, celle du 8 Mars.
Ils sont plusieurs à avoir marqué les esprits, par leurs écrits, leurs luttes, leurs déterminations, leurs actions, pour leur pays, pour une idée, pour un sentiment. Leurs cris se sont élevés plus haut que les étoiles et sont restés à jamais gravés dans nos mémoires. Driss Chraibi fait partie de ces esprits que nous garderons précieusement dans nos mémoires.