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Drame au quotidien


Mohamed BENARBIA
Lundi 6 Juillet 2009

Le drame qui a eu lieu il y a, de cela, moins d’un mois n’a pas été perçu en tant que tel, vu qu’il n’aura fait « que » deux morts, « quelques » brûlés à des degrés divers et moult dégâts qui ne devraient en aucun cas nous pousser à dramatiser, ne s’agissant que de biens appartenant à de vulgaires bidonvillois.
C’est qu’on avait l’esprit ailleurs, on était occupé à compter les sièges et à énumérer les inévitables fraudes et les inénarrables magouilles.
Au fait, la commune, les conseillers élus, parachutés ou fabriqués, à quoi devrait servir tout ce bazar, si aujourd’hui, en 2009, au 21ème siècle continuent d’exister dans ce quartier mythique qu’est Hay Mohammadi des baraques par centaines et des habitations insalubres par milliers ?
« Les Carrières Centrales » dites alors, et pour cause, « les Carrières de Mohammed V », n’ont pas fini, depuis le protectorat et plus d’un demi-siècle plus tard, de compter leurs incendies, leurs morts et blessés. Quant aux frustrés, ils sont à dénombrer à longueur d’année, de semaines et de journées. Des générations entières ont vu le Maroc « évoluer » et d’innombrables lotissements foisonner, des logements en dur pulluler et le béton dominer, sans qu’ils soient concernés, sans que les bienfaits de ce Maroc de la télé officielle, ce Maroc « en pleine évolution, en plein essor, en plein boum », ne leur soient étendus.
Que n’a-t-on parlé de projets mirifiques pour tout le quartier ! « Le projet Hassan II » était annoncé, à cet effet, comme étant épatant,  original et unique. Les chiffres annoncés alors et annonçant la résorption jusqu’à la dernière baraque et l’ultime chaumière pour des gîtes en bonne et due forme promettant confort inégalé et bien-être inespéré, faisaient rêver. Un peu trop malheureusement : les rapaces d’alors ont vite fait de flairer le coup et, tout aussi vite, de détourner les sommes destinées vers une « bien meilleure » destination. Tellement  futés lesdits vampires qu’ils continuent de profiter, au jour d’aujourd’hui, de ladite manne, du fruit de leur «labeur » donc, pendant que d’autres continuent de s’abriter sous de la tôle, subissant les affres du  froid et de la pluie l’hiver et suffocant le reste de l’année.



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