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Dix-huitième anniversaire de la disparition de Si Abderrahim : Le parcours et le testament d’un grand militant


L
Vendredi 8 Janvier 2010

Dix-huitième anniversaire de la disparition de Si Abderrahim : Le parcours et le testament d’un grand militant
J’ai l’ultime conviction que les tâches que nous nous sommes imposées, autant pour la défense de notre patrie que pour la réforme de ce qui le nécessite dans notre pays, sont notre destin commun. Et ce, pour que les principes de la démocratie et des Droits de l’Homme soient présents, en permanence, à l’esprit des militants qui doivent veiller et œuvrer pour leur instauration.Vous n’êtes pas sans savoir qu’assumer les tâches qui nous incombent nécessite patience et persévérance, car la voie n’est pas facile. Notre combat nécessite des efforts continus et plus de discemement et de clarté. Il nécessite aussi la conscience aiguë de ce que nous avons une mission à accomplir du mieux que nous pouvons, pour préparer la voie aux générations futures.Vous savez tous que la situation internationale, arabe et islamique s’est retournée de fond en comble. Ce ne sont pas seulement les évènements qui attestent de cela, mais nous assistons à la gestation d’un monde nouveau qui cherche à affirmer son règne.Il est aisé pour certains d’avancer que l’Histoire a statué et que tout est achevé. Je pense que l’Histoire statue à chaque étape historique et qu’elle continuera de le faire pour les périodes à venir. Notre responsabilité exige la conscience de l’importance de notre devoir envers notre peuple et du caractère sacré de notre mission historique qui ne s’arrête pas au niveau du Maroc et du peuple marocain. Celui-ci n’a cessé - depuis l’indépendance - de faire évoluer son acception des choses et continuera à en faire de même, de plus en plus amplement. En fait, notre mission s’étend à tout le Maghreb Arabe, à toute la Nation Arabe et à l’ensemble du monde musulman. Les confrontations ont, en effet, commencé et elles ne cesseront pas. Les données de ces confrontations peuvent rester immuables comme elles peuvent se transformer. Mais, l’important demeure que nous avons un patrimoine militant apte à nous faire rénover notre acception de /’environnement mondial et l’approche de nos rapports avec le monde. Cette rénovation doit se fonder sur une vision profonde et prospective de l’avenir immédiat qui modèle l’avenir lointain et influe sur lui. Nous avons fait le serment d’assumer cette noble tâche pour servir le pays, la vérité, l’humanité, la démocratie et la justice sociale.
Dans notre parti, nous avons tous été mis à l’épreuve dans notre persévérance et notre fidélité à cette responsabilité. C’est aussi une responsabilité qui continue à nous incomber et que nous devons assumer par la lutte militante... Telle est notre lutte. Une lutte pour le présent et l’avenir. Une lutte pour l’espoir dans la victoire finale du peuple. Aussi, soeurs et frères, que je continue à être parmi vous ou que les circonstances m’obligent à vous quitter, nous ne pouvons qu’être satisfaits de notre combat patriotique même si ce combat n’a pas atteint la perfection. Toujours est-il que notre modeste action émanait de notre ultime conviction, celle-ci a, toujours, été pure et noble, destinée au service du peuple et de la Nation, et à l’intérêt général.
Je voudrais que toutes ces tâches soient constamment présentes à nous. L’ordre du jour de cette session comprend des points qui nous permettent de poursuivre le combat et de poursuivre la voie militante tracée par nos frères, la voie qui jamais ne s’arrête.
Texte de l’allocution de Si Abderrahim Bouabid à la dernière session du Comité central de l’USFP à laquelle il a assisté avant son décès.

Une vie, un combat

1922:
• Naissance de Abderrahim Bouabid le 23 mars à Salé, 
 1932:
• Abderrahim Bouabid obtient le Certificat d’études primaires et s’inscrit au Collège Moulay Youssef de Rabat. 
1938:
• Abderrahim Bouabid obtient le Brevet (Certificat d’études secondaires).
• Abderrahim exerce comme instituteur à Fès et prépare les deux parties du Baccalauréat (section philosophie).
• Engagement de Abderrahim dans les cellules nationalistes. 
1944:
Présentation du Manifeste de l’Indépendance, le 11 janvier 1944, dont Abderrahim Bouabid est l’un des principaux architectes et l’un des signataires les plus jeunes• Le 28 janvier, les autorités coloniales procèdent à l’arrestation du Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, Ahmed Balafrej, et de son adjoint, Mohamed Yazidi. De grandes manifestations de protestation se déclenchent à Rabat, Salé, Fès, et dans d’autres villes du pays.
Abderrahim Bouabid conduit la manifestation populaire de Salé. La manifestation est réprimée dans le sang et Abderrahim est arrêté et transféré à la prison de Laâlou à Rabat. 
1945:
• Libération de Abderrahim Bouabid.
• Réunions entre feu Mohammed V et les leaders de l’Istiqlal, qui ont recouvré leur liberté, dont Abderrahim Bouabid.
• Abderrahim Bouabid s’inscrit à l’Institut d’études politiques à Paris après avoir obtenu une licence en droit.
1948:
• Mehdi Ben Barka rejoint Abderrahim Bouabid à Paris pour préparer conjointement un rapport sur la situation au Maroc et le soumettre aux délégations devant participer aux travaux de l’Assemblée Générale de l’O.N.U. 
1949:
• Abderrahim Bouabid rentre au Maroc, s’inscrit au Barreau de Rabat et devient l’un des plus jeunes membres de la direction du Parti de l’Istiqlal.
• Abderrahim Bouabid publie l’hebdomadaire “L’indépendance”. 
1952:
• Le 8 décembre, à la suite de l’assassinat du leader syndicaliste tunisien Ferhat Hachad, Abderrahim Bouabid procède à l’organisation d’une grève générale en solidarité avec la classe ouvrière tunisienne.
Les autorités coloniales répriment avec violence le mouvement, arrêtent Bouabid et le transfèrent devant le Tribunal militaire. 
1953:
• Exil de Mohammed V. 
1954:
Le Cabinet de Pierre Mendès France remplace, à la Résidence générale, le Général Guillaume par F. Lacoste.
• Libération de Abderrahim Bouabid en octobre. 
1955:
Abderrahim Bouabid se réunit à Paris avec Edgar Faure qui a remplacé P. Mendès France à la tête du gouvernement français.
• Abderrahim Bouabid assiste, à Madrid, à la réunion élargie de la direction du Parti de l’Istiqlal qui prépare les négociations d’Aix-Les-Bains qui auront lieu en août. Abderrahim fait partie de la délégation qui assiste auxdites négociations.
• En septembre, une délégation du parti de l’Istiqlal composée de Abderrahim Bouabid et Omar Ben Abdel Jalil se rend à Madagascar pour rencontrer Mohammed V.
Le prince héritier Moulay Hassan et Abderrahim Bouabid étudient, le 5 novembre, les propositions du Quai d’Orsay et élaborent un texte de contre-propositions qui sera signé par Mohammed V et le ministre français des Affaires étrangères le lendemain (déclaration de la Selle Saint-Cloud).
• Mercredi 16 novembre, retour de Mohammed V au Maroc
• Abderrahim Bouabid présente le 2 décembre, le rapport politique du congrès extraordinaire du Parti de l’Istiqlal. Le rapport contient les positions du parti sur les différentes questions nationales et notamment l’indépendance du pays, les rapports avec la France et la participation au gouvernement de M’barek EL Bekkay au sein duquel Abderrahim Bouabid occupera le poste de ministre d’Etat chargé des négociations.
• Abderrahim Bouabid fait partie de la délégation qui négocie avec le gouvernement de Guy Mollet les accords qui seront signés le 2 mars 1956 et qui consacreront l’abrogation du traité du protectorat. 
1956:
• Après les accords du 2 mars, Abderrahim Bouabid est nommé premier ambassadeur du Maroc à Paris pour continuer les négociations.
• Abderrahim Bouabid négocie avec l’Espagne les accords du 7 avril qui abrogeront le protectorat espagnol sur le nord du Maroc.
• A la fin mai, Abderrahim Bouabid échappe à une tentative d’assassinat à Salé.
• Abderrahim Bouabid est rappelé de ses fonctions d’ambassadeur à Paris pour protester contre le détournement par la France de l’avion des leaders algériens, en octobre.
• D’octobre 1956 à mai 1960, Abderrahim Bouabid occupe la responsabilité du ministère de l’Economie nationale et des Finances. Il cumule à cette responsabilité la fonction de vice-président du conseil et ministre de l’Agriculture (avril 1958 à décembre 1958) et la fonction de vice-président du conseil (gouvernement de Balafrej et de Abdellah Ibrahim). En tant que ministre de l’Economie nationale, Abderrahim Bouabid œuvre pour la libération de l’économie nationale et élabore le premier plan quinquennal de développement (1960-1964). 
1959:
• Création, le 25 janvier, des fédérations autonomes du Parti de l’Istiqlal. Au congrès constitutif de la Fédération de Rabat, Mehdi Ben Barka propose que Abderrahim Bouabid - absent - assume la fonction de secrétaire général de la fédération.
• Après 8 mois, Abderrahim Bouabid approuve la création de l’.U.N.F.P (actuelle U.S.F.P) qui tient son congrès constitutif le 6 septembre 1959 à Casablanca. 
1960:
• Le gouvernement Abdellah Ibrahim est démis le 22 avril. 
1961:
• Décès de Mohammed V le 26 février (10 Ramadan).
1962:
• Abderrahim Bouabid présente le rapport politique du 2ème congrès de l’U.N.F.P. Le congrès clôt ses travaux le 27 mai et dote le parti d’un secrétariat général composé notamment de Abderrahim Bouabid, Mehdi Ben Barka, Abderrahmane Youssoufi, Mohamed Basri, Abdellah Ibrahim, Mohamed Mansour, Mahjoub Ben Seddik.
• L’U.N.F.P décide de boycotter le référendum constitutionnel. Abderrahim participe activement à la campagne pour le boycottage et préside de nombreux meetings populaires. 
1963:
• Le 2 mai 1963, le secrétariat général de l’U.N.F.P. après une réunion présidée par Abderrahim Bouabid, Mehdi Ben Barka. Abderrahmane Youssoufi et Mohamed Basri, décide de la participation du parti aux élections législatives. Abderrahim Bouabid est élu en tant que député de Kénitra.
• Le 16 juillet, le Comité central de l’U.N.F.P décide le retrait de toutes les candidatures du parti aux élections communales et le boycott de ces élections. A l’issue de cette réunion, Abderrahim Bouabid et Abderrahmane  Youssoufi, qui l’ont présidée, sont menés, avec 105 membres du Comité central au commissariat de Maârif (Casablanca).
• Malgré la répression contre les cadres et les militaires de l’U.N.F.P,  Abderrahim Bouabid réunit les membres, encore en liberté, des instances de l’U.N.F.P qui décident de participer aux travaux du Parlement dont la session d’ouverture devait se tenir en novembre. 
1964:
Abderrahim Bouabid qui se rend à Paris pour rencontrer les leaders de l’U.N.F.P en exil et notamment Mehdi Ben Barka confie à Youssoufi la responsabilité du parti et de son groupe parlementaire qui devait présenter une motion de censure, la première dans l’histoire du Maroc. 
1965:
• A la suite des évènements de mars, S.M. le Roi reçoit Abderrahim Bouabid. Libération des militants de l’U.N.F.P.
• Enlèvement de Mehdi Ben Barka à Paris le 29 octobre. 
1966 :
• Procès des accusés dans l’enlèvement de Ben Barka. Le 23  février, le Secrétariat général de l’U.N.F.P publie un communiqué pour dénoncer les procédés de défense auxquels ont eu recours certains ministres marocains. Dans ce communiqué, Abderrahim Bouabid interpelle les responsables marocains en disant: “Si le gouvernement marocain ou le ministre de l’Intérieur disposent du “secret” de la vérité, ils ont l’obligation de la déclarer devant le monde entier en toute clarté”.  
1967:
Le 5 février, Abderrahim Bouabid préside une réunion des représentants des organes régionaux de l’U.N.F.P et présente un exposé sur l’état général du pays et la situation des instances dirigeantes du parti à la suite des campagnes de répression déclenchées depuis le 16 juillet 1963. 
1968:
• Sur initiative de Abdellah Ibrahim et Abderrahim Bouabid, la Commission administrative de l’U.N.F.P tient une réunion extraordinaire et décide  la création d’un Bureau politique composé de trois secrétaires généraux (Abderrahim Bouabid, Abdellah Ibrahim et Mahjoub Ben Seddik alors détenu à Kénitra) pour la préparation du 3ème congrès du parti. 
1969:
• Le Comité central décide, le 2  septembre, la non-participation de l’U.N.F.P aux élections communales du 3  octobre. 
1970:
• Arrestations au sein des militants de l’U.N.F.P.
• L’U.N.F.P et le Parti de l’Istiqlal appellent à voter “non” au référendum constitutionnel et créent “La Koutla”. 
1971:
•Une nouvelle année de la vie de “La Koutla” et de la répression contre l’U.N.F.P.
• Abderrahim Bouabid décline l’offre qui lui est faite pour occuper le poste de wali de la Banque du Maroc.  Il concentre ses efforts sur la réorganisation du parti. 
1972:
• Décisions historiques du 30  juillet par le biais desquelles la Commission administrative de l’U.N.F.P rompt avec la direction bureaucratique de l’Union marocaine du travail qui voulait imposer l’inertie au parti. Lors de cette réunion, Abderrahim Bouabid déclare: “Il est devenu évident, à la fin, que notre conception du parti et de la lutte ne pouvait converger avec la leur. Ils refusent que de nouveaux militants de la base accèdent aux responsabilités du parti. Ils s’opposent à la critique.  Les militants de notre parti (…) veulent qu’il soit un parti qui continue la lutte pour la libération, la démocratie et le socialisme”.
• Le Comité central de l’U.N.F.P se réunit le 8 octobre à Casablanca et adopte, après le rapport présenté par Abderrahim Bouabid et les interventions des représentants régionaux du parti une déclaration sur la situation du pays qui demande, notamment, “la mise en vigueur d’un plan national pour la libération du Sahara marocain et de Sebta et Mellilia”.
• Abderrahim Bouabid répond, au nom de la Commission administrative de l’U.N.F.P à une lettre Royale  datée du 23  septembre. Dans cette réponse Abderrahim Bouabid formule la position de l’U.N.F.P pour le dépassement de la situation politique du pays.  Il y propose,  notamment, l’élection au suffrage universel d’une assemblée nationale constituante dotée, également, d’un pouvoir législatif.  
1973:
Le 13  janvier, le Comité central de l’U.N.F.P tient une session ordinaire à Fès, une semaine après l’envoi à Mohamed Elyazghi et à Omar Ben Jelloun de colis piégés.  A l’issue de cette réunion, le Conseil central a publié une déclaration où il souligne que “les vagues d’arrestations et d’enlèvements qui ont repris et se sont élargies pendant les dernières  semaines  et les derniers mois ne peuvent ébranler la volonté des masses et ne peuvent détourner les militants progressistes et nationaux de la continuation de la lutte”.
• Dans le cadre de l’affaire dite d’atteinte à la sécurité de l’Etat, les militants de l’U.N.F.P sont traduits devant le tribunal militaire de Kénitra. Pour empêcher Abderrahim Bouabid de défendre les accusés, il est cité comme témoin dans le procès.
• A l’issue du procès, les responsables du parti innocentés sont enlevés. 
1974:
• Après une audience  Royale accordée à Abderrahim Bouabid, certains militants de l’U.N.F.P recouvrent leur liberté.
• Le 15  septembre, le comité central tient une importante session à Rabat pour étudier la situation du parti.  Il décide, pour mettre fin à tout amalgame, de changer le nom du parti en l’U.S.F.P (Union socialiste des forces populaires). Il institue, en outre, la règle du centralisme démocratique et délimite les responsabilités des instances du parti. Le Comité central souligne, aussi, le fait que l’U.S.F.P agit dans le cadre de la légalité en vue de l’élargir et que c’est la politique de répression et d’étouffement des libertés qui constitue une violation de la légalité.
•  En octobre, Abderrahim Bouabid suit, à New York, la session de l’Assemblée générale de l’O.N.U qui avait inscrit à son ordre du jour la question du Sahara. Il relève, en marge des travaux de la session et de ceux de la 4ème commission, qu’un axe anti-marocain peut se constituer entre l’Espagne, l’Algérie et la Mauritanie. Pour déjouer ce plan, il prône et œuvre pour le rapprochement maroco-mauritanien  
1975:
• Le 10 janvier se sont ouvertes, à Casablanca, les assises du congrès extraordinaire de l’USFP. Le congrès définit, clairement, les options de l’USFP et fait liaison entre les trois volets de sa lutte: la libération, la démocratie et le socialisme. Abderrahim Bouabid présente le rapport politique du Congrès qui l’élit à la responsabilité de premier secrétaire de l’USFP. Cette élection sera renouvelée lors des trois  congrès suivants du parti des forces populaires. 
• Le 5 juin:
Abderrahim Bouabid et M’hammed Boucetta (secrétaire général du Parti de l’Istiqlal) tiennent une conférence de presse commune. Lors de cette conférence, Abderrahim déclare que: “Le Sahara est marocain et le Maroc doit y  entrer”. Dans cette même période, il a formulé la proposition que la question soit portée devant la Cour internationale de justice. 
• 18 décembre:
Assassinat  à Casablanca du martyr Omar Ben Jelloun. 
1976:
Lors de la session ordinaire du comité central, tenue à Béni-Mellal, Abderrahim Bouabid déclare:
“La participation aux élections n’est pas mue par des considérations électoralistes pour avoir tel ou tel résultat et faire élire telle ou telle personne (…). Pour nous, ceci est secondaire. Le plus important lors des élections c’est que les cadres du parti ouvrent  un large débat avec les masses sur toutes les questions nationales et locales”. 
• 17 mai:
Abderrahim Bouabid rentre au Maroc après une longue tournée d’explication - en Europe et en Asie - sur la question du Sahara et de l’intégrité territoriale du Maroc. Il fera  également partie, dans ce même cadre, de la délégation marocaine au Somment des non-alignés tenu à Colombo en août.
Novembre:
• Abderrahim Bouabid déploie une grande activité lors de la campagne  pour les élections communale. Les pratiques frauduleuses de l’administration sont flagrantes mais la campagne permet la mesure de la large implantation de l’USFP.
1977
3 juin:
 Ont lieu les élections législatives. Abderrahim Bouabid sillonne le pays. Les autorités, devant l’adhésion populaire massive à la campagne de l’USFP multiplient les irrégularités et les fraudes. Ces pratiques atteignent leur paroxysme  à Agadir où les autorités dénaturent le suffrage et ses résultats pour empêcher Abderrahim Bouabid d’être élu. 
  1978:
Les 8, 9 et 10 décembre  se tient, à Casablanca, le 3ème congrès national de l’USFP.
Quelques jours  auparavant, Abderrahim Bouabid  assistait à la création de la CDT. 
1979-1981
Une grande vague de répression et de licenciement s’abat sur les enseignants et le personnel de la Santé publique qui ont usé, en avril 1979, de leur droit de grève à l’appel des syndicats nationaux de ces secteurs affiliés à la CDT. La situation s’aggrave encore plus à la fin de l’année scolaire quand le gouvernement décide de mesures unilatérales à imposer à l’accès à l’enseignement supérieur. Abderrahim Bouabid s’oppose à ces mesures  dans un exposé fait à Kénitra. Après cet exposé, se tient à Ifrane un colloque national sur l’enseignement auquel participe Abderrahim Bouabid. Après avoir relevé que le gouvernement n’assure pas l’exécution des décisions des commissions  issues du colloque, Abderrahim Bouabid déclare le retrait des représentants de l’USFP de ces commissions. 
1981
• 20 juin:
A la suite des hausses vertigineuses des prix des denrées de première nécessité, la CDT appelle à un mouvement de grève générale. Casablanca est le théâtre d’événements sanglants. La répression s’abat sur l’USFP et la CDT.
Les responsables des deux organisations sont arrêtés et leurs locaux assiégés. La presse de l’USFP (Al-Mouharir et Libération) est interdite. 
• 5 septembre:
A Naïrobi, au sommet  de l’OUA, le Maroc accepte l’organisation d’un référendum au Sahara. Le bureau politique  de l’USFP exprime ses réserves sur cette acceptation dans un communiqué daté du 5 septembre 1981. Abderrahim Bouabid et les membres du bureau politique sont arrêtés et jugés. Lors du procès, Abderrahim Bouabid déclarera: “Ce procès s’inscrira dans l’Histoire. La prison m’est plus agréable que de me taire et de ne pas exprimer mon opinion sur une question nationale déterminante”. Abderrahim Bouabid  est condamné, avec Mohamed Elyazghi et Mohamed Lahbabi, à une année de prison ferme et est transféré à Missour. Une vaste campagne nationale et internationale pour la libération de Abderrahim Bouabid se déclenche. 
1982 :
Abderrahim Bouabid recouvre sa liberté en février 
1983 :
Le 14 mai, l’USFP reprend son activité après la réunion de son comité central. La réunion s’est caractérisée par l’allocution de Abderrahim Bouabid où il a déclaré que les mesures  gouvernementales relatives aux élections doivent respecter les principes de la démocratie.
1984-1988:
Tenue à Casablanca, en juillet 1984, du 4ème Congrès national de l’USFP, Abderrahim Bouabid soumet au congrès un rapport politique qui réitère les positions du parti et fait le bilan de ses luttes.
Abderrahim Bouabid continue son action à la direction de l’USFP pour la défense de l’intégrité territoriale et l’instauration d’un Etat de droit où règnent la démocratie et les droits de l’Homme. 
1989 :
Le 30 mars s’ouvrent les assises du 5ème Congrès national de l’USFP à Rabat.
Les congressistes reconduisent Si Abderrahim à la tête de l’USFP.
Durant toute cette année et celle de 1990, Abderrahim suivra l’évolution de la question nationale soumise aux bons offices du secrétaire général  de l’ONU. Il relèvera, à chaque fois, les observations qu’il faut opposer aux propositions et aux rapports du secrétaire général quand il les jugera contraires aux droits du Maroc. Il œuvre également pour l’approfondissement de l’action unitaire entre les partis d’opposition nationale et démocratique et de la coordination entre les syndicats militants. 
11 janvier 1990:
Après le déclenchement de l’agression contre l’Irak, Abderrahim Bouabid lance un appel au peuple marocain pour qu’il exprime sa solidarité et son soutien au peuple irakien frère. Le 3 février, il participe à Rabat, à la grandiose marche populaire de solidarité avec le peuple irakien.
Pendant l’été, l’état de santé de Si Abderrahim Bouabid se détériore. Il préside une réunion du Bureau politique de l’USFP au début de septembre et propose que Abderrahmane Youssoufi et Mohamed Elyazghi assument les responsabilités de premiers secrétaires-adjoints du parti.
Après son retour de Paris, où il avait suivi un traitement médical, début octobre, Si Abderrahim assiste pour la dernière fois à une réunion du Comité central du parti.  Il prononce lors de cette réunion une allocution émouvante qui constitue un véritable testament. 



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