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Divisés, les socialistes espagnols choisissent dimanche leur chef

Trois candidats pour diriger le PSOE


Samedi 20 Mai 2017

Près de 188.000 adhérents du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) sont appelés dimanche à choisir le prochain secrétaire général du premier parti d'opposition en Espagne.
Ereintés par une crise interne, les socialistes espagnols doivent en effet décider dimanche s'ils prennent un virage à gauche en élisant à leur tête Pedro Sanchez, qui promet de mener la vie dure au gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.
Pedro Sanchez, 45 ans, évincé de son poste de secrétaire général par la direction du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) en octobre dernier, tente en effet de revenir au pouvoir.
Il se dispute avec la présidente de la région méridionale d'Andalousie Susana Diaz et le Basque Patxi Lopez les voix de près de 188.000 adhérents du premier parti d'opposition d'Espagne.
La conjoncture est des plus tendues : le PSOE, concurrencé sur sa gauche par la nouvelle formation radicale Podemos, tente de résister à la crise qui frappe les partis sociaux-démocrates européens, comme en France, aux Pays-Bas et en Grèce.
Les socialistes se sont déchirés sur l'attitude à adopter face aux conservateurs du Parti populaire, menés par Mariano Rajoy et englués dans d'innombrables affaires de corruption, pourtant reconduits au pouvoir en octobre 2016 grâce à l'abstention de députés du PSOE.
Pour Pedro Sanchez, cette abstention a été "la pire des erreurs". "La plus grande fracture actuellement est entre les militants et une partie de la direction", a-t-il affirmé jeudi à la radio Cadena SER.
Pour lui, le PSOE "doit être la solution alternative face au Parti populaire" de Mariano Rajoy, en s'alliant aux centristes de Ciudadanos ou avec Podemos, comme il le fait déjà au niveau des régions et des municipalités. Mais beaucoup de socialistes rejettent un pacte avec Podemos, qui aspire ouvertement à supplanter le PSOE.
Susana Diaz, 42 ans, reproche à son rival d'avoir effectué tant de "revirements" que les électeurs "ne savaient plus ce qu'on défendait".
C'est pour ça, dit-elle, que sous la direction de Pedro Sanchez le parti a encaissé coup sur coup les pires résultats de son histoire récente aux législatives, en décembre 2015 puis juin 2016.
Un argument qui a déclenché une fronde de l'appareil du parti contre Pedro Sanchez, poussé à la démission début octobre 2016.
Juan José Moreno, militant de 69 ans rencontré par l'AFP au cours d'un meeting de Pedro Sanchez à Madrid, qualifie de "coup d'Etat" cette rébellion contre le premier secrétaire général directement élu, en juin 2014, par les militants.
"Je n'ai jamais compris que le Parti socialiste doive s'abstenir pour que la droite gouverne", ajoute-t-il.
Pour lui, Susana Diaz "a été aveuglée par l'ambition. Elle a cru que le Parti socialiste était à elle parce qu'elle vient de la section la plus forte", celle d'Andalousie, bastion historique socialiste.
"Pedro Sanchez représente l'individualisme plus que le parti", affirme en retour José Miguel Aguilar, architecte de 30 ans partisan de Susana Diaz.
Entre les deux, Patxi Lopez, 57 ans, n'a cessé d'appeler à cesser ces disputes "destructrices".
Pendant un meeting à Leganès, dans la banlieue de Madrid, l'ancien président du Pays basque (2009-2012) a énuméré les trois problèmes fondamentaux à ses yeux des socialistes espagnols et européens : la division "suicidaire", la distance entre la base et les dirigeants et le "manque de modèles".
"Nous avons adopté tous les dogmes de la droite néolibérale", déplore-t-il. Pour lui, "la politique doit gouverner l'économie et la mettre au service de la société".
Mais Patxi Lopez, qui n'a recueilli que 10.800 parrainages de militants, semble avoir peu de chances de s'imposer face à Susana Diaz et Pedro Sanchez, qui en ont respectivement recueilli 59.400 et 53.100.
Si Pedro Sanchez gagne, il promet une opposition féroce à Mariano Rajoy, dont le gouvernement est minoritaire et qui aura le plus grand mal à faire voter le budget 2017, en plus encore celui de l'année prochaine.
Pedro Sanchez n'écarte pas la possibilité de déposer une motion de censure pour faire tomber M. Rajoy, mais seulement s'il est assuré de sa réussite. Podemos présente vendredi sa propre motion de censure, vouée à l'échec, les autres partis refusant de la soutenir.
Susana Diaz n'a quant à elle pas précisé de quelle manière elle comptait s'opposer aux conservateurs.


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