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Un gouvernement qui semble opter pour un double langage concernant sa volonté de faire adopter une loi sur la grève que 3 des 5 syndicats les plus représentatifs ont rejetée.
Après les déclarations tonitruantes de quelques hauts commis de l’Etat, défendant l’obligation de faire adopter pareil texte dans les plus brefs délais, le ministre en charge de l’Emploi est intervenu pour recadrer les choses en précisant que l’actuel Exécutif n’a nullement l’intention d’élaborer ce projet de manière unilatérale, mais en concertation avec les différents partenaires sociaux. Une position qui, à la veille du 1er Mai, peut apaiser la tension, mais ne semble pas avoir apporté ses fruits, tellement le battage médiatique fait autour de cette question a fait sortir de leurs gonds les syndicats et leurs bases. Lesquels ont d’autres priorités pour le moment.
Pour le secrétaire général de la Fédération démocratique du travail, Abderrahmane Azzouzi, la priorité est donnée en particulier à la mise en œuvre des dispositions de l’accord du 26 avril dont la promulgation de certains décrets relatifs à la Fonction publique, l’amendement de celui concernant les élections professionnelles dans les établissements publics et le secteur privé, la Caisse d’indemnisation pour perte d’emploi ainsi que la ratification de la convention internationale n° 87 relative à la liberté syndicale.
Il a également indiqué qu’il est urgent d’abroger l’article 288 du Code pénal qui punit d’emprisonnement et porte atteinte au droit syndical. Dans ce sens, il a demandé la réintégration des licenciés pour des raisons syndicales, la réouverture des établissements qui avaient été fermés dans le secteur public et le respect des dispositions du Code du travail.
Abderrahmane Azzouzi a ajouté que d’autres points prioritaires figurent sur la liste de la FDT tels que la défense des droits des salariés dans les secteurs public, semi-public et privé, la réforme des Caisses de retraite et le régime des impôts, entre autres.
Dans le privé, secteur où de nombreux problèmes et litiges existent, le gouvernement est appelé à relancer les négociations qui sont actuellement au point mort, et ce pour
atténuer la tension sociale, a tenu à préciser Abderrahmane Azzouzi.