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Diego Simeone : C'est non négociable

Samedi 28 Mai 2016

Avec Diego Simeone, pas de quartiers! Ex-milieu bagarreur devenu meneur d'hommes, l'entraîneur argentin a insufflé ses convictions et son intransigeance à l'Atletico Madrid, qui va disputer samedi une deuxième finale de Ligue des champions en trois ans.
A l'heure de monter au front, Simeone ne cède jamais sur les valeurs: travail, intensité, agressivité, fierté, persévérance... "L'effort n'est pas négociable" est la maxime favorite du jeune technicien (46 ans), dont la force de persuasion a déplacé les montagnes depuis son arrivée sur le banc madrilène en décembre 2011.
A l'époque, l'"Atleti" était victime d'une instabilité chronique, malgré son statut de troisième club le plus titré d'Espagne. Peu à peu, Simeone a façonné l'effectif à l'image du joueur qu'il était, un milieu défensif accrocheur, grand artisan du doublé Coupe-Liga en 1996 avec les "Colchoneros".
"Sur le terrain, il te tuait, il te mordait les mollets. L'Atletico d'aujourd'hui reflète un peu sa manière de penser", a résumé son fils Giovanni, joueur de Banfield en Argentine.
Leader charismatique sous les maillots de l'Atletico (1994-1997 et 2003-2005), de l'Inter Milan (1997-1999), de la Lazio Rome (1999-2003) ou de la sélection argentine (106 sélections), Diego Simeone n'a pas changé lorsqu'il est devenu entraîneur en 2006. Il a commencé par remporter deux titres de champion d'Argentine avec Estudiantes (2006) puis River Plate (2008). Et avec lui sur le banc, l'"Atleti" a fini par chasser son image de malchanceux chronique, empilant les trophées: Europa League 2012, Coupe du Roi 2013, Championnat d'Espagne 2014...
Héros des supporters du stade Vicente-Calderon mais convoité par les plus grandes écuries européennes, l'entraîneur a signé l'an dernier une prolongation de contrat jusqu'en 2020.
Il ne lui manque plus qu'un seul titre avec l'Atletico: la Ligue des champions, qu'il peut décrocher samedi à Milan face au Real Madrid. En 2014, Simeone en était passé tout près face au même adversaire (4-1 a.p.) mais l'Argentin n'aime pas parler de revanche, seulement de "nouvelle opportunité".
"Pour nous, il est comme un dieu", a résumé le Portugais Tiago, l'un de ses plus fidèles grognards. "Il est arrivé et il a tout changé. Ce qu'il nous a dit s'est réalisé. On le suit et s'il nous dit de sauter du pont, on le fait."
Costumes sombres et fines cravates, cheveux noirs savamment ramenés en arrière, Simeone est un taiseux en conférence de presse, où ses phrases-chocs font mouche.
"Je veux gagner et j'en veux toujours plus, dans toutes les situations", a dit un jour le natif de Buenos Aires, surnommé "El Cholo" ("le métis") par homonymie avec Carmelo "Cholo" Simeone, un joueur argentin des années 1960.
Et sur le bord du terrain, Simeone est un vrai diable qui bondit, harangue, siffle, hurle ses consignes. Parfois à la limite de la sportivité, on l'a vu fin avril encourager un jeune ramasseur de balles à jeter sur la pelouse un ballon supplémentaire pour perturber une contre-attaque adverse.
Ses méthodes de motivation sont également peu orthodoxes, comme lorsqu'il avait convié la victime d'un attentat de l'ETA à venir évoquer le dépassement de soi juste avant une rencontre contre l'Athletic Bilbao, remportée 2-1.
Mais "El Cholo" est surtout un fou de football, qui zappe sur son téléviseur jusqu'à trouver des matches à regarder. Et c'est un monstre tactique, qui a fait déjouer le Real Madrid en Liga (1-0), le FC Barcelone en quarts de C1 (1-2, 2-0) et le Bayern Munich en demi-finale (1-0, 1-2).
Ses combinaisons sur coups de pied arrêtés sont redoutables et son bloc défensif a fait de l'Atletico la meilleure arrière-garde d'Espagne cette saison (18 buts encaissés).
"Simeone fait partie des meilleurs entraîneurs", a reconnu mardi Zinédine Zidane, qui sera son adversaire samedi sur le banc du Real. "Je l'ai toujours apprécié comme joueur. C'est quelqu'un qui avait beaucoup de caractère sur le terrain et il a le même comme entraîneur. Il sait où il veut aller." L'objectif de Simeone: rivaliser avec le duo Real-Barça, dont les budgets respectifs sont environ trois fois supérieurs, grâce à une recette mêlant discipline, courage et abnégation, rebaptisée "Cholisme" par la presse.
"A la guerre, ce n'est pas celui qui a le plus de soldats qui gagne. C'est celui qui les utilise le mieux", a tranché Diego Simeone, l'intraitable stratège.


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