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Un concert aux couleurs d’été à Casablanca signé Laila Al Habash



Devoir de mémoire envers Mamasse, mère amazighe


Azergui Mohamed Pr. universitaire retraité.
Samedi 18 Août 2012

Devoir de mémoire envers Mamasse, mère amazighe
 

 
 "En Afrique, lorsqu’un vieillard (homme ou femme) meurt, c’est une bibliothèque qui brûle."
 
Amadou Hampâté Bâ 

Notre mère très âgée, vient de nous quitter en grand-mère et arrière grand-mère et laisse derrière elle, de nombreux descendants, aussi bien au Maroc  qu’en France. Elle aura gardé jusqu’aux derniers souffles de sa longue vie, toutes ses facultés mentales dont une très bonne belle mémoire, riche trésor de la langue, de l’histoire et de la culture amazighe. C’était une femme robuste de corps, forte de caractère, de grande piété et de foi profonde. Elle aura vécu presque toute son existence en montagne qu’elle aura chérie toute sa vie durant, dans la contrée des Aït Souab, fief  d’une des plus grandes tribus du Souss.
Elle aimait parler des flancs des monts, vallons et rivières où jeune, elle conduisait ses chèvres. Elle décrivait avec passion les cols communément appelés dans ces régions et en amazigh Tizis, que souvent elle traversait pour aller visiter les parents lointains, participer à une joyeuse Tiwizi' (solidarité) ou amener une cousine mariée dans sa nouvelle demeure.
         En vraie montagnarde (Taboudrart) elle grimpait au sommet des monts dominants la région ou de jour on pouvait observer un paysage impressionnant et de nuit un ciel bleu splendidement étoilé. Là, elle implorait en amazigh la bénédiction de Dieu et des Marabouts enterrés seuls là haut. Gaillarde, elle allait en expédition avec ses amis (es) sur le culminant massif (Lekest) domaine des cerfs et gazelles, ramener du bois, celui qui sentait bon ainsi que des glands de chêne.
       
 

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Elle aura parcouru presque tout le pays des Aït Souab à pieds, en bonne pèlerine pour se recueillir dans chacun des douze sanctuaires des saintes et saints protecteurs de l’ensemble de la tribu. Elle se plaisait au crépuscule de sa vie, à nous décrire ses périples et les gens qu’elle avait connus. Elle nous parlait des femmes et des hommes du passé, leur itinéraire de vie, les liens de parenté des uns et des autres, leur généalogie sans jamais oublier la sienne.  Elle serait née au début des années 20 du siècle dernier, mais ignorait sa date de naissance exacte. Cela ne la dérangeait nullement car son temps était cyclique (en fonction des saisons et des mois du calendrier amazigh) et non linéaire fixé à la vie de Prophètes du passé lointain.
Elle relatait avec précision les luttes intestines dans notre village qu’elle datait entre 1928 et 1929. Tout avait commencé à la suite d’un adultère supposé de la part d’une femme de notre clan. L’homme avait été assassiné et la femme répudiée et l’honneur prétendu sauvé. Mais de vengeance à la contre-vengeance,  des hommes furent tués. Un matin d’été notre grand père paternel fort et craint, est assassiné devant de son fils, alors qu’il labourait un petit lopin de terre. Les maisons de nos arrières grands parents furent ensuite  pillées et détruites. On épargna les femmes. Les survivants avaient fui, certains chez son père et de cela elle s’en souvenait le plus.  
Là, ils s’organisèrent pour contre-attaquer quelques mois plus tard. Il y eut de nouveau des morts. Il a fallu l’intervention du chef vénéré de la grande école islamique de Tanalt qui n’est autre que feu sidi hajj Habib* envers qui elle avait beaucoup de respect pour mettre fin au conflit. Sans omettre le moindre détail, elle nous avait raconté comment il s’était interposé avec ses étudiants entre les belligérants en psalmodiant le Coran. Il avait fait arrêter les massacres et enterra les morts. Il donna sa bénédiction à la trêve et exigea le retour des vaincus chez eux et la rétrocession de leurs terres et de leurs biens.
Il fit jurer les deux clans sur le Coran, de ne plus en venir aux armes et ce, lors d’une cérémonie religieuse et en présence des sages de la tribu. Il menaça de malédiction de Dieu et des marabouts de la région les éventuels transgresseurs de l’accord. Comme il le faisait depuis des années en tant que résistant et ex aide d’A.Hibba, il exhorta avec véhémence les uns et les autres, non de s’entretuer, mais de s’unir pour la guerre sainte contre les colons français déjà aux confins de la tribu.

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A ce chapitre, notre défunte nous retraçait avec passion l’organisation de la lutte contre l’envahisseur. Elle se rappelait d’un espion déguisé en fquih arrêté dans la mosquée de son village, qui parlait parfaitement le tamazight.
Découvert on le ligota et on le conduisit au chef de zaouïa. Peu de temps après, disait elle, les gens furent attaqués par des «grands oiseaux en fer» (avions) qui lâchaient des bombes. Elle passait ses journées dans les grottes avec les habitants du village afin d’éviter les bombardements qui creusèrent d’énormes cratères et détruisirent des maisons en tuant énormément de personnes.
Mais cela n’avait pas arrêté pour autant la résistance séculaire amazighe face aux occupants, bien au contraire. Elle relatait avec fierté, comment son père aidait au ravitaillement des guerriers partis combattre. Il avait un bon mulet et avait acheté pour la circonstance un baudet. Les femmes lui apportaient les provisions pour leur mari, fils et frères partis au front.
Un soir alors qu’il s’apprêtait à partir de nouveau de nuit, un messager l’informa de la défaite des assaillants et du retour de nos combattants. Ce fut la fête au village. Notre mère était contente car elle avait reçu en cadeau un peu de ces provisions. Elle se gava de figues, de dattes, d’amandes grillées ou moulues, de bouts de cire garnis miel pur et de galettes de pain avec œufs entiers cuits dedans.
Mais la joie fut de courte durée, quelques jours plus tard les villageois virent avec frayeur arriver les troupes par la piste muletière qui traversait le village. Elle n’avait jamais vu de sa vie autant de chevaux et encore moins de soldats français ou leurs acolytes du Makhzen.
Par instinct elle s’enfuît avec d’autres filles vers un village situé au sommet des monts par peur de viols fréquents en pareils cas. Les hommes après s’être réunis à Tanalt, se concertèrent et déposèrent leurs fusils. C’était en 1934. Notre défunte mère nous raconta que son père était revenu de ce jour de reddition, très triste et bien diminué. Il se consola en espérant un avenir plein de paix. Son père, rude paysan, était un marchand et il avait besoin de sécurité.   Elle le vénérait. Malgré qu’il fut un homme de petite taille et bien maigre, le travail de la terre, le petit commerce et les prières ne l’avaient jamais fatigué. Il parlait peu, était honnête, respecté de tous et réputé riche héritier terrien. Elle adorait sa mère qui elle, était une femme de grande taille maigre, dure au travail et qui surtout aimait son homme. Ils eurent six enfants (cinq filles et un garçon) qu’ils n’avaient jamais punis.
Tout ce petit monde se réveillait tôt, aux chants des coqs tout en se grattant le dos. Les ablutions et les prières étaient obligatoires pour tous. Le petit déjeuner tôt à l’aube, était collectif. Il se composait de soupe chaude de semoule avec figues sèches et un morceau de pain d’orge chaud plongé dans de l’huile. Le travail quotidien était ensuite distribué  et consistait à amener les chèvres paître, chercher de l’herbe pour les animaux de l’étable, puiser de l’eau, préparer les repas et aider le père dans les perpétuels travaux d’entretiens des champs.

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En effet, le village était entouré de ravins en pentes fortes et exposés à l’érosion. Le socle de roc dur (granit) était presque à nu. Les sols rouges en argile étaient  pauvres, ils étaient retenus en terrasses bordées d’amandiers et petits figuiers. Le grand père avait la main bénie de l’arboriculteur sauf pour le rebelle arganier dit elle qui était  un arbre majestueux, divin, vestige endémique d’un passé géologique lointain et à l’époque impossible à reproduire. Les figuiers de barbarie ( berbéridacée ou cactus)  servaient d’enclos aux maisons, donnaient des fleurs jaunes au printemps et des fruits sucrés en été qu’on cueillait et asséchait. Notre mère malgré les épines excellait dans ce travail.
Les grands travaux annuels de la riche demeure de notre mère se faisaient en Tiwizi ou travail collectif bénévole comme d’usage en ces régions.
Il en était ainsi depuis de longues années. C’était le cas pour les moissons, le ramassage, le dépiquage et le vannage de l’orge. De même, la collecte des noix d’arganier en été ou le gaulage et ramassage des amandes se faisaient chez elle, toujours en Tiwizis familiales.  Notre mère avait passé toute son enfance et son adolescence dans cette maison parentale qu’elle n’avait jamais oubliée et qui peuplait ses souvenirs. Mais, devenue jeune fille forte et grande, elle dut quitter le foyer paternel pour aller dans celui de son mari.
Le prétendant au mariage (notre père) était de petite taille, basané, costaud et de bonnes mœurs, cela avait suffit au grand père. L’atout qu’avait retenu notre grand-mère maternelle pour le consentement était qu’il était orphelin de père et de mère et qu’il vivait avec son jeune frère. Notre défunte mère raconta qu’elle arriva dans une vieille maison vide. Elle était habituée dans le foyer paternel à un grenier plein d’orge, d’amandes, de noix d’arganier, de figues et de grandes jarres d’huile.
Qu’à cela ne tienne ! Elle était cependant heureuse. Son mari qui travaillait fort de jour comme de nuit, n’avait pas tardé à lui faire un bien gros ventre avant d’émigrer loin, suivi de son frère. Il s’en alla au nord du pays en petit boutiquier, la laissant seule, affronter les affres de la vie et la responsabilité d’un foyer. Elle dut faire, seule, tous les travaux de la maison, s’occuper de sa vache, lui chercher l’herbe, apporter l’eau et le bois, moudre son orge et maïs à la main. Dehors, elle labourait, sarclait, irriguait, moissonnait. Heureusement pour elle, son mari ne possédait que peu de terre.

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A l’époque, au milieu des années 40, la sécheresse avait sévi dans le pays trois années de suite. Ce fut la famine générale au Maroc et c’était le sud qui en avait souffert le plus. Elle nous raconta que les gens n’ayant plus d’orge à moudre, trompaient leur faim en emplissant leur estomac d’herbes, de racines, de gousses de caroubier, d’épis de maïs égrenés et moulus avec un soupçon d’orge. Notre mère et son bébé furent ravitaillés en aliments de substitut (navets et carottes secs) par son père et un vieux parent paternel. Les autorités françaises du « protectorat » rationnaient tout et prenaient tout ce qu’elles trouvaient chez les paysans (lait, huiles, animaux) pour les soldats restés dans la caserne de Tanalt.  
Le père lors de ses courts séjours au bled, faisait des travaux dans la maison et les champs et engrossait la mère. Il maria son jeune frère avec une proche. Cette dernière était brune, belle et espiègle. Les disputes ne tardèrent pas entre elle et notre mère. Le père se vit alors obligé de construire une maison plus loin. Notre mère s’investit à fond dans ce projet de vie. Elle prépara à manger aux ouvriers et maçons, moulut à la main l’orge, fit le pain, le couscous, puisa de l’eau, s’occupa des animaux de l’étable, nourrît ses enfants, et reçut les visites de nuit du père. Au bout de quelques mois de ce labeur infernal elle déménagea avec joie dans sa nouvelle maison et attendit son dernier bébé.
  A la même époque, le Maroc connaissait des événements graves. Le
Roi (Aglid) symbole de l’unité du pays depuis l’antiquité fut déporté.
C’était la révolte et la surrection amazighe dans les montagnes. Le père revint à Rabat participer avec d’autres proches parents dans la lutte clandestine urbaine contre la colonisation. Certains connaîtront la prison coloniale. Notre mère bien qu’analphabète se souvenait de la résistance d’autrefois. De tout cœur pour les siens engagés dans la lutte, elle s’inquiétait vivement pour eux.
En 1956 au départ des français c’est l’euphorie générale au Maroc. En haut, dans le « bled » lointain des Aït Souab, cela frisait la folie. Mais notre mère et tous les habitants amazighs du pays ne tardèrent pas à vite déchanter devant le mépris et les injustices des autorités arabistes. « La hache est la même, on lui a seulement changé de manche » dit un sage de la tribu ce que notre mère approuvera avec le stoïcisme séculaire des amazighs.
 Devenue veuve en 1982 elle n’avait jamais cessé d’évoquer trois décennies durant son cher époux et toujours avec affection. Elle aimait ses enfants à la folie. Ils la quittèrent pour le nord du pays ou émigrèrent en France. Son village réputé surpeuplé car proche d’une grande source et d’une belle oliveraie se vida petit à petit. Elle se réfugia alors dans ses souvenirs et son passé. Elle puisa sa force dans la langue, la sagesse et la culture amazighe qu’elle nous avait fait tant aimer.

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 Durant notre enfance pendant les nuits elle nous berçait et nous promenait dans le monde de ses contes.
Dans la forêt l’homme et les bêtes rusaient pour échapper aux griffes du lion et de la panthère. Pas loin du village, l’hérisson, boule de piquants, se joue du félin cobra et du rusé chacal. Le bouc fanfaronne devant son sérail de chèvres et s’éclipse à la vue des oreilles du chacal. A côté des maisons, le chien déjouait les tentatives du malin renard et de la perfide hermine. Les bergers et les bergères se lançaient des romances et faisaient parfois des expériences de la vie. Le coq galant et vantard de la basse cour se cachait le premier dès l’approche du faucon. Le chat simulait la paix avec les rats et les vipères du coin pour mieux les capturer et les manger. L’araignée tissait ses toiles et guettait en félonne ses victimes les mouches et les attrapait. Dans ses contes, le scorpion toujours prêt à mordre et à s’enfuir était à ses yeux le symbole de la traitrise. L’âne jouait le faux stupide et se vengeait des coups de bâtons par de ruades et coups de sabots. Le chameau, rare en ces lieux, était réputé dans ses récits pour sa mémoire de rancunier cruel. Tous les animaux du milieu étaient personnalisés dans ses légendes et elle nous les avait fait aimer.
 Elle tirait des moralités des contes de la société des bêtes en peignant ainsi celle des hommes. Elle s’amusait à nous raconter des histoires compliquées où les héros en étaient  les humains. Les bandits se déguisaient, trompaient et volaient habilement le bétail sans jamais agresser. Les fquihs étaient des tartuffes qui donnaient des grigris aux femmes qui à leur tour bernaient leurs hommes à des fins d’adultère. Les juifs amazighs étaient nombreux dans ses historiettes. Ils étaient des sorciers, des bijoutiers, artisans, négociants et faisaient fortune en dissimulant leurs richesses.  
Elle aimait mettre notre intelligence à l’épreuve avec des
énigmes à déchiffrer et des proverbes à assimiler. Elle nous incitait à comprendre et à goûter la poésie amazighe. Elle chantonnait, même âgée, à merveille et justement des poèmes dits en diverses circonstances. Les grands mariages et les fêtes religieuses étaient l’occasion de danses et de joutes poétiques qu’elle n’avait jamais oubliées.

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Pour nous conseiller et nous guider face à nos soucis et problèmes, elle nous citait des vers de ces poètes et poétesses, ou des proverbes amazighs. Elle passait son temps de femme âgée à prier, à égrener son chapelet, et à se chanter, paix dans l’âme, des poèmes amazighs à la gloire de Dieu, du Prophète des saintes et saints des Aït Souab.
Son répertoire culturel était un riche trésor d’où elle tirait sa grande sagesse qui émanait de la mémoire et conscience, collectives amazighes
élaborées par des siècles de résistances. Notre défunte ne parlait que le tamazight pur et ne connaissait de l’arabe que quelques versets du Coran nécessaires pour ses prières. Par contre son répertoire linguistique amazigh
était riche en noms spécifiques de roches, plantes, de bêtes et d’insectes. Il
était exempt de mots étrangers sauf quelques vestiges de conquérants passés.
Son répertoire cognitif elle le tirait de son vécu et de la nature des monts de l’Atlas. Elle observait les êtres vivants dans leur milieu ce qui lui permettait de démystifier les phénomènes biologiques et de comprendre les comportements humains.  Elle nous a quitté il y a peu, après neuf décennies de vie amère en femme amazighe libre. Elle a vécu comme le veut la tradition de chez nous, loin du regard des hommes sauf de celui des siens. Elle a respecté toute sa longue vie les strictes règles de l’Islam modéré, celui des Amazighs.
 

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1.Posté par le manifestant. le 19/08/2012 16:48
Très bon article. En le lisant, je suis revenu 65 ans en arrière.
Je suis de la région des Ait Ameur (Tamanar) mais à l'âge de 9 ans, je suis parti avec mon frère aîné que Dieu ait son âme à Youssoufia, pour me soustraire à la misère et la famine.
De temps en temps, on venait passer des vacances au bled et là, je travaillais a aider mon père (travaux de champs, transport de fumier approvisionnement en eau à partir des citernes et parfois le gardiennage des animaux (chèvres et quelques moutons). Notre région est connue pour son aridité et il était impossible pour ces derniers de grimper les arganiers à l'inverse des chèvres.
Notre douar est situé sur une colline. A son bas il y avait le souk Sebt Ait Ameur ou se trouvait aussi aussi la citerne d'eau( matfiya).
En fin de journée, quand les petites commerçants emballaient leurs marchandises, nous fouillions parterre dans l'espoir d'y trouver des pièces de monnaies (10 ou 20 francs à l'époque). Il y avait aussi les cafés qui servaient les repas ainsi que le thé aux soukiers.
C'était une belle époque. La fraternité et l'amitié régnaient. Les gens qui venaient des douars lointains étaient conviviaux. On achetait les bonbons "ronds comme"comme des pièces de monnaie qu'on appelait "Fanide maguama".
De mon douar, une femme pouvait appeler son mari qui se trouvait au souk et il l'entendait. Le samedi jour de souk, on se permettait des tajines aux légumes avec un peu de viande de chèvre, le boeuf et le mouton n'étant pratiquement jamais au menu. Sinon les autres jours c'était le thé, l'huile de noix d'arganier, le beurre, le miel ou la soupe de semoule. Quant je partais garder le troupeau, ma mère me donnait du pain et un morceau de sucre que je gardais toute la journée.
J'allais avec mon père pour laver le linge dans l'oued et on y passait la journée. Notre repas était constitué toujours de thé et d'huile d'argan.
Une fois les vacances terminées, on regagnait Youssoufia.
Elle était belle la vie autrefois. Il n'y avait pas d'hypocrisie, pas de haine, et l'ambiance était régit par d'autres valeurs que celles actuelles.
Merci monsieur le professeur de nous avoir fait revivre notre enfance. On a comme l'impression qu'actuellement c'est le monde à l'envers pour nous autres qui avons avons vécu l'aube et l'aurore du Maroc nouveau et libre (la déposition de feu SM Mohammed V, les attentats contre le pacha El Glaoui et Mohammed Benarafa et toute l'histoire post-indépendance.

2.Posté par Azergui mohamed le 20/08/2012 08:07
Je remercie la personne qui a lu et illustré cet article Les photos sont celles belles

3.Posté par Azergui mohamed le 20/08/2012 08:10
Je remercie la personne qui a lu et illustré cet article. Les photos sont très belles

4.Posté par le manifestant. le 20/08/2012 11:51
Chers lecteurs, une faute de frappe s'est glissée lors de la rédaction de cette article
au lieu de mon fils ainé lire mon frère ainé................bonne fête de l'aide

5.Posté par le manifestant. le 20/08/2012 21:35
Il y a toujours des personnes sages,qui ne cherchent que le bien être des personnes.Voilà qu'une personne de bonne foie a ajouté certaines photos l'article.C'est une bonne idée,et nous espérant qu'il y aurait d'autres afin de nous faire découvrir notre pays qui est le Maroc.
Si chacun mis un de peu de soi,nous serons heureux de nous connaître,car notre histoire,notre culture n'a pas de prix.
Merci à tous ceux qui ne cessent de nous envoyer des articles.

6.Posté par Mohamed EL BAKI le 22/08/2012 08:44
Nos anciens pour une grande majorité ne savaient pas lire et écrire, mais ils avaient la mémoire. Une grande mémoire. Dans mon village d'Idelse, Fraction Issaguène,Tribu des Ait-Souab je me souviens des grands-pères, grands-mères qui nous racontaient les histoires des familles, des fractions et des tribus. Certaines guerres intestines entre clans, tribus ou fractions. La résistance contre l'armée française qui occupait peu à peu les territoires de Souss-massa-Draa... Nous restions nous les enfants là, à l'écoute, attentifs et interessés... Moi, je n'ai pas eu la joie de connaître mon grand-père, mais ma grand-mère paternelle m'avaient raconté que mon grand-père avait été assassiné suite à un conflit entre des familles de deux villages voisins. J'avais des grands oncles qui eux, avaient vécu longtemps et qui nous racontaient la vie de notre tribu, nos frations ou tribus voisines...
Ces hommes et ces femmes sont notre mémoire, il serait nécessaire que ces mémoires soient enregistrées, écrites et diffusées. C'est aussi notre culture, nos traditions et nos coutumes.
Oui nos anciens étaient une grande source d'informations et d'histoires...

7.Posté par le manifestant. le 23/08/2012 00:03
J'aimerai bien à ce que certaines personnes âgées,nous racontent leurs enfance,et jeunesse.Ca nous donnera un aperçu nous autres de revivre ces moments.

""Après avoir atteint la majorité,et nous sommes à l'école,on se rassemble prés d'une maison d'un nos amis,pour partir en classe en groupe.
En ces années,nous avons connus les chanteurs Egyptiens avec les nôtres(Marocains) comme Mohamed Abdelouhaba,Farid,Om Keltoum,Assmahane, Ahmed Bidaoui,Houssine slaoui,Abdelkader Rachdi,Abdelouhab Agoumi, etc.
Je me rappelle quant je pars au douar pour les vacances,il y avait une femme qui la nuit tombée,et après un souper léger elle nous raconté les histoires de la résistance Marocaine.Vraiment ça nous faisait peur.Elle nous parle des résistants qui viennent tuer les mouchards dans leur douar.
Ils viennent la nuit avec des véhicules et frappent à la maison du mouchard,le transport loin du douar et l'égorge.Beaucoup de ces gens ont payés pour leur trahison. Le même cas à Casa,Rabat, Marrakech,où ils ont tenté de tuer le pacha Thami El Glaoui. A Youssoufia, ces résistants venaient la nuit du samedi à dimanche et déposés des bombes artisanales qui n'ont jamais exploser. Pourquoi Dieu seul le sait.
Durant mon activité à Massa,j'ai rencontré un ex Moujahid de la résistance palestiniennes qui m'a montré ses documents. Un autre ex-caid qui était avec le Colonel Bouamama Tayeb dans cette résistance.
Par l'intermédiaire de cette page,je demande aux personnes ayant vécues ces temps,de nous faire un récit afin de revivre ces moments.
Parce que les résistants sont pour la plupart morts. El nous demandons à ce que les 3 glorieuses " soient célébrées les 16/17/et 18 Novembre en souvenir du retour de feu S.M Le Roi du peuple MOHAMMED 5,que Dieu ait son âme.

8.Posté par Abd Ouchagour le 24/08/2012 04:40
What did you find again that I should not say? Merci Beaucoup!!!
Qu'avez vous trouve' que je ne dois pas dire encore une fois. Thank you very much!

9.Posté par ahmed bouisc le 30/07/2015 16:26
excellent article, merci beaucoup, étant natif des ait souab; je lis là la biographie d'une femme
qui ressemble a celle de ma mère a la même période, que dieu ait leur âme en sa sainte miséricorde .

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