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Des ministres français poussés au départ par un vent de moralisation

Après Sylvie Goulard, c’est au tour de François Bayrou et de Marielle de Sarnez de démissionner


Jeudi 22 Juin 2017

 Quatre ministres français ont démissionné en trois jours, dont trois issus du parti centriste MoDem allié du président Emmanuel Macron, poussés au départ par un vent de moralisation en pleine recomposition du gouvernement.
Depuis son succès dimanche aux législatives qui lui ont donné une franche majorité, le nouveau chef de l'Etat français travaille à un remaniement ministériel.
Ce remaniement devait à l'origine être limité et "technique". Il devient, de fait, plus important que prévu.
D'après plusieurs médias, ce serait le renoncement surprise mardi de la ministre des Armées, Sylvie Goulard, impliquée dans une affaire d'emplois fictifs présumés au Parlement européen, annoncé au nom du "redressement moral" qui aurait fait boule de neige.
"C'est une Européenne et elle s'applique des règles qui peuvent étonner en France mais correspondent aux standards dans d'autres pays", souligne ainsi un journaliste politique du quotidien Le Figaro.
Après avoir fait valoir que cette décision était "d'ordre personnel", le ministre de la Justice François Bayrou, allié-clé d'Emmanuel Macron, et son bras droit, la ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez, eux aussi cités dans l'enquête judiciaire en cours sur les pratiques du parti Modem ont suivi mercredi son exemple.
Tous deux sont des piliers de cette formation centriste, visée par une enquête préliminaire ouverte le 9 juin, après un signalement auprès du parquet. L'enquête doit déterminer si le parti a salarié des collaborateurs travaillant en France, au frais du Parlement européen, avec des contrats d'assistants parlementaires européens.
L'affaire est d'autant plus embarrassante que M. Bayrou pilote un projet de loi sur la moralisation de la vie publique qui fait partie des chantiers prioritaires du nouveau président.
Plusieurs responsables politiques dont le secrétaire général du parti de droite Les Républicains (LR), Bernard Accoyer, avaient très vite appelé Edouard Philippe à "exiger" sa démission. Selon un sondage Harris interactive pour RMC et Atlantico, 57% des Français ne souhaitaient pas qu'il reste au gouvernement.
"J'ai pris la décision de ne pas faire partie du prochain gouvernement", a dit mercredi matin à l'AFP François Bayrou, en assurant que cette décision ne lui avait pas été dictée.
Puis une source du MoDem annonçait que Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes, allait désormais se consacrer à la présidence du groupe de son parti à l'Assemblée nationale.
François Bayrou comme Marielle de Sarnez sont susceptibles de devoir répondre à la justice dans le cadre de l'enquête ouverte pour "abus de confiance et recel".
Mardi, Sylvie Goulard a annoncé sa démission pour pouvoir "démontrer librement (sa) bonne foi" dans l'enquête sur les emplois fictifs présumés au sein du MoDem, dont elle est une ex-adhérente.
Un autre ministre, Richard Ferrand, un ex-socialiste fraîchement réélu député sous la bannière du parti présidentiel En Marche, a lui aussi été poussé vers la sortie après avoir longtemps résisté aux multiples appels à la démission.
M. Ferrand qui a accompagné Emmanuel Macron dans sa conquête du pouvoir, est visé par une enquête préliminaire pour des soupçons de favoritisme ayant bénéficié à sa femme dans une opération immobilière.
Après le départ des trois seuls ministres issus du MoDem, se pose la question de la participation du parti centriste dans le nouveau gouvernement que devait annoncer dans la journée le Premier ministre Edouard Philippe.
Le départ de François Bayrou du gouvernement est "un choix personnel" qui "simplifie la situation", a estimé le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, expliquant que le ministre de la Justice "souhaite se défendre" dans le dossier des assistants parlementaires européens du MoDem.
Le deuxième gouvernement composé par M. Philippe, lui-même issu de LR, devrait "être équilibré" et se composer "de gens qui viennent de la droite, de la gauche, du centre, des gens dont la légitimité ne résulte pas d'un engagement partisan", selon les souhaits du Premier ministre.
Il devait être dévoilé avant 18H00 (16H00 GMT) mercredi. Mais en cette journée de fête de la musique en France, une fois n'est pas coutume, il pourrait être annoncé ailleurs que sur le perron du palais présidentiel. Les lieux seront en effet occupés dès le milieu de l'après-midi par un orchestre de jeunes Colombiens.


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