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Des manifestants envahissent le Parlement à Bagdad, la crise s’amplifie













23 pèlerins chiites tombent dans un attentat à la voiture piégée


Libé
Lundi 2 Mai 2016

La capitale irakienne restait sous haute sécurité après que des milliers de manifestants ont envahi le Parlement à Bagdad pour protester contre l'incapacité de la classe politique à s'accorder sur un nouveau gouvernement.
Criant, chantant et brandissant des drapeaux irakiens, les protestataires ont occupé pendant plusieurs heures samedi après-midi le Parlement situé dans la Zone verte, le quartier ultra-sécurisé de Bagdad où se trouvent les principales institutions de l'Etat.
Ces partisans de l'influent chef chiite Moqtada Sadr ont envahi le Parlement, certains saccageant du mobilier, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les forces de sécurité étaient présentes mais ne sont pas intervenues. Des mesures ont été immédiatement prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité autour de la Zone verte, où se trouvent également les bureaux du Premier ministre et des ambassades.
De leur côté, les manifestants ont placé des barbelés sur une route menant à l'une des sorties du quartier, empêchant certains parlementaires de s'enfuir. Les manifestants ont occupé le Parlement pendant six heures avant de quitter le bâtiment à l'appel de membres de la milice de Moqtada Sadr et d'entamer un sit-in sur la place Ihtifalate dans la Zone verte, a constaté un photographe de l'AFP.
Le Premier ministre Haider al-Abadi a affirmé dans un communiqué que la situation à Bagdad était "sous le contrôle des forces de sécurité".
Cette montée des tensions intervient alors que la capitale irakienne était déjà placée en alerte ce week-end en raison des craintes d'attentats à l'occasion d'un important pèlerinage chiite. 
Les manifestants ont décidé d'envahir la Zone verte après avoir appris que les députés avaient de nouveau échoué à approuver la formation d'un gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre.
Les postes clés au gouvernement sont depuis des années partagés sur la base de quotas politiques et sectaires, une pratique avec laquelle les manifestants veulent en finir.
Abadi, un élu chiite arrivé au pouvoir en septembre 2014, tente depuis des semaines de faire approuver par le Parlement une équipe gouvernementale composée de technocrates. Cette dernière pourra, selon lui, mener de manière plus efficace des réformes cruciales pour lutter contre la corruption.
Mais un certain nombre de politiciens s'y opposent redoutant de perdre leurs avantages. Mardi, les députés avaient approuvé une partie des candidats proposés lors d'une séance houleuse qui a vu des parlementaires jeter des bouteilles en direction du Premier ministre. Cette crise est suivie avec inquiétude par les Etats-Unis qui craignent qu'elle "ne détourne" les autorités de la lutte contre l'EI "qui constitue "la véritable menace" pour les Irakiens, selon un haut responsable américain. 
Cette occupation intervient au moment où une voiture piégée a visé samedi un pèlerinage chiite près de Bagdad, faisant au moins 23 morts et 38 blessés, ont indiqué des responsables irakiens, une attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
La bombe a explosé sur une route dans la zone de Nahrawan alors que les fidèles se rendaient sur la tombe de Moussa al-Kazim, le 7e des douze imams du chiisme, mort empoisonné en prison en 799 sur ordre du calife abbasside Haroun al-Rachid, ont précisé des responsables.
Chaque année des millions de pèlerins venus d'Irak mais aussi de l'Iran voisin affluent vers le lieu saint. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l'EI a affirmé qu'un kamikaze avait fait exploser son véhicule piégé avec trois tonnes d'explosifs. L'organisation ultraradicale sunnite prend régulièrement pour cible les pèlerins chiites, une communauté qu'elle considère comme hérétique.
L'EI contrôle toujours de larges pans de territoire irakien à l'ouest et au nord de Bagdad, mais perd du terrain face à l'avancée des forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale sous commandement américain.


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