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Des attaques compliquent l'aide humanitaire aux réfugiés rohingyas

Neuf morts dans un accident de camion de la Croix-Rouge


Libé
Vendredi 22 Septembre 2017

 Prises à la gorge par l'afflux de réfugiés au Bangladesh et cibles d'attaques en Birmanie: les organisations humanitaires peinaient jeudi à venir en aide aux centaines de milliers de réfugiés rohingyas, victimes pour le président français Emmanuel Macron d'un "génocide".
En quelques heures, un bateau de la Croix-Rouge a été attaqué par une foule hostile en Birmanie et au moins neuf humanitaires ont été tuées dans l'accident au Bangladesh d'un camion de la même ONG.
Ces derniers acheminaient des denrées alimentaires pour les plus de 420.000 musulmans rohingyas qui fuient les exactions de l'armée et ont trouvé refuge au Bangladesh.
D’un autre côté, au moins neuf personnes sont mortes et dix ont été blessées jeudi dans l'accident d'un camion de la Croix-Rouge transportant des denrées alimentaires pour des réfugiés rohingyas dans le sud-est du Bangladesh.
Selon des sources policières et humanitaires, les victimes sont principalement des travailleurs engagés pour participer à l'effort humanitaire à destination des plus de 420.000 rohingyas arrivés de Birmanie depuis fin août.
"Neuf personnes ont été tuées, dont six sur le coup et trois à l'hôpital", a déclaré à l'AFP Yasir Arafat, vice-chef de la police du district frontalier de Bandarban.
Près d'un mois après le début de l'opération de l'armée, déclenchée par des attaques de postes de police par des rebelles rohingyas, le président français a parlé jeudi d'un "génocide".
Le chef de l'Etat a confirmé que la France "prendra l'initiative avec plusieurs de ses partenaires du Conseil de sécurité" pour que les Nations unies condamnent "ce génocide qui est en cours, cette purification ethnique, et que nous puissions agir de manière concrète".
Pour les réfugiés, dont les récits font état de viols, de meurtres, de torture, les conditions sont de plus en plus difficiles dans le sud-est du Bangladesh, zone reculée de cet Etat très pauvre.
Les pluies torrentielles de ces cinq derniers jours ont transformé en bourbiers les camps surpeuplés et leurs environs, où campent avec les moyens du bord les nouveaux arrivants faute de place ailleurs.
Ces conditions météo sont à l'origine de l'accident du camion de la Croix-Rouge: "Les victimes étaient assises sur les dix tonnes de vivres", a expliqué à l'AFP Anwarul Azim, garde-frontière bangladais. "La route est étroite et a été endommagée par les pluies des derniers jours", ajoute-t-il.
A certains endroits, l'eau monte dans les tentes jusqu'à un mètre. Les autorités redoutent des glissements de terrain meurtriers.
La distribution alimentaire du jour a dû être annulée, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la Croix-Rouge internationale (ICRC).
L'organisation a par ailleurs été victime d'une attaque de l'autre côté de la frontière à Sittwe, dans la capitale de l'Etat Rakhine.
La police birmane a mis plusieurs heures à disperser une foule hostile qui s'en prenait à l'aide de pierres et de cocktails Molotov à un bateau chargé d'équipements destinés aux civils touchés par les troubles.
Celui-ci contenait des vêtements, de l'eau et des moustiquaires et devait se rendre vers Maungdaw, district du nord, épicentre des troubles depuis fin août.
"Notre personnel est sain et sauf, le chargement n'a pas été endommagé et nous allons poursuivre nos actions comme prévu", a indiqué à l'AFP Graziella Leite Piccoli de la Croix rouge internationale.
Pour les équipes des organisations humanitaires, la situation est très tendue, depuis que le gouvernement birman, dirigé de facto par l'ex-dissidente Aung San Suu Kyi, les a mises en cause, au début des troubles, les accusant d'être liées aux rebelles.
Depuis, la majeure partie des opérations sont arrêtées en Etat Rakhine. L'accès aux populations déplacées, qui sont toujours sur les routes ou cachées dans les montagnes et les forêts, est impossible pour l'instant.


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