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Derniers préparatifs dans la Jungle de Calais, à la veille de l'évacuation des migrants


Libé
Lundi 24 Octobre 2016

La "Jungle" de Calais, immense campement de milliers de migrants dans le nord de la France, vit son dernier jour avant le début lundi de l'évacuation du camp, un processus complexe, en particulier pour les jeunes isolés.
Venus pour la plupart d'Afghanistan, du Soudan ou d'Erythrée, cantonnés dans ce vaste bidonville face aux côtes anglaises dans l'espoir de traverser la Manche, entre 6.000 et 8.000 migrants vont être dispersés dans des centres d'accueil répartis sur tout le territoire français.
Insécurité, exaspération des populations locales, le camp de Calais était devenu un abcès empoisonnant le débat autour de l'immigration, conduisant le gouvernement socialiste à annoncer fin septembre son démantèlement.
Si aucun départ n'est prévu avant lundi matin, des représentants des services de l'immigration devaient entreprendre dès dimanche après-midi des tournées dans le camp. Objectif: expliquer le déroulement de l'évacuation et convaincre de la nécessité de partir ceux qui hésiteraient encore.
"Tout le monde a préparé son sac depuis une semaine déjà", a confié Mohammed, un Soudanais de 43 ans. Lui a renoncé à passer en Grande-Bretagne mais certains de ses amis ont préféré quitter le camp avant l'évacuation, pour poursuivre ce rêve.
Pendant trois jours, 145 autocars se relaieront pour transporter les migrants vers près de 300 centres d'accueil temporaires dans toute la France. L'opération doit pouvoir être bouclée en "une semaine", espère le gouvernement, qui dit avoir mobilisé 7.500 places d'hébergement.
Reste à savoir comment se déroulera l'accueil, alors que quelques petites villes ont manifesté leur désaccord avec le plan de répartition imposée par le gouvernement tandis que des membres de l'opposition de droite évoquaient le spectre de la multiplication de "mini-Calais".
Le ministre de la Ville Patrick Kanner a réclamé dimanche du "respect" et de l'"humanité" pour ces migrants. "Accueillir dans des villes 30, 40 personnes (...) ça me paraît être la moindre des choses", a-t-il souligné.
Outre sa logistique complexe, l'opération s'annonce délicate au plan de la sécurité.
C'est "une opération à risque qui peut dégénérer" notamment si "des personnes qui souhaiteraient se maintenir sur le site" ou "des militants" refusent de partir, a-t-on souligné au ministère de l'Intérieur, qui s'inquiète notamment de la présence sur place de 150 à 200 membres du mouvement "No border", qui prône l'abolition des frontières.
Quelque 1.250 policiers et gendarmes ont été mobilisés, alors que des tensions ont déjà éclaté en fin de semaine, avec des jets de cocktail molotov sur les forces de l'ordre dans la nuit de mercredi à jeudi.
Dossier un peu à part et hautement sensible, le cas des quelque 1.300 mineurs isolés recensés dans le camp est traité en collaboration étroite avec les autorités britanniques.
Paris et Londres se sont longtemps renvoyé la balle pour expliquer leur difficulté à trouver une solution. Mais le gouvernement britannique a finalement accéléré les procédures d'accueil pour ces enfants ou adolescents, dont 500 environ ont des liens familiaux au Royaume-Uni.
"Nous avons mené 600 entretiens au total, et cette semaine 194 mineurs auront quitté Calais pour la Grande-Bretagne", explique Pierre Henry, le directeur général de France terre d'asile (FTDA) mandaté par le gouvernement français.
Londres s'est engagé à accueillir les jeunes de moins de 18 ans ayant un proche en Grande-Bretagne mais pourrait aller au-delà en vertu d'un amendement dit "Dubs" adopté en mai, qui prévoit l'accueil de tous les enfants réfugiés vulnérables et sans famille.
Pour la première fois, 53 jeunes filles, Érythréennes pour la plupart, ont été acceptées à ce titre samedi sur le territoire britannique, selon la presse d'outre-Manche.


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