De l’or pour Lacrim


Cinquième single d’or pour le nouvel album du rappeur franco-algérien

Mehdi Ouassat
Samedi 22 Juillet 2017

Après avoir purgé plus d'un an de prison, le célèbre rappeur franco-algérien Lacrim est revenu sur le devant de la scène avec "Force et honneur", son deuxième album studio, dans lequel il extériorise toute la "rage" accumulée ces derniers mois. Sorti il y a presque 4 mois, cet album  ne cesse de rafler des récompenses. Après ‘’Dolce Vita’’, ‘’Grande armée’’, ‘’Oh Bah oui’’ ou encore ‘’Traîtres’’, ‘’Colonel Carillo’’, l’un des disques qui avaient servi pour la promotion de ‘’Force et honneur’’ vient d’être certifié single d’or.  
Sur les vingt titres de ce nouvel opus, dont certains convoquent les rappeurs confirmé Booba ou émergent Sch, l'artiste de 31 ans dit avoir voulu exprimer "sa rage et sa frustration, comme un sportif qui n'a pas pu avoir de compétition pendant deux ans". Car l'histoire récente de Lacrim s'est principalement écrite derrière les barreaux. Condamné en mars 2015 à trois ans ferme pour détention d'armes, après avoir exhibé une Kalachnikov dans un de ses clips, au motif que cela faisait "plus vrai", il était parti en cavale. Après cinq mois de fuite, il s'était finalement rendu à la police.
Karim Zenoud de son vrai nom, Lacrim est né en 1985 à Paris. Il commence à se faire connaître par des apparitions sur mixtape et sur le projet de Mister You, «ArrêteYou Si Tu Peux». Il connaît comme son ami des démêlés importants avec la justice. D'où le titre de sa première mixtape «Liberté provisoire», composée de quinze morceaux parmi lesquels «La Rue a ses dibants ». Muni de cette seule arme, le rappeur débarque dans les magasins spécialisés hip-hop pour se faire un nom. Le bouche à oreille fonctionne, notamment grâce à Internet. «Faites entrer Lacrim» se positionne en mai 2012 parmi les vingt meilleures ventes françaises. Lacrim n'attend que quelques mois pour livrer la mixtape «Toujours le même» où l'on croise Léa Castel, Seth Gueko ou Mister You. Lacrim sort en juin 2013 les dix titres de «Né pour mourir», projet auquel il donne le qualificatif d'EP. D'août 2013 à février 2014, Lacrim est incarcéré à Aix-en-Provence, suite à une condamnation datant de 2012, pour une ancienne affaire liée au grand banditisme. 
Durant cette période, il participe tout de même à des titres de Mister You, Jul ou Hayce Lemsi. En septembre 2014, Lacrim entretient sa légende de parrain du flow avec l'album Corleone. 
Devenu pour la première fois numéro un des ventes françaises avec «Corleone», Lacrim peut croire son horizon dégagé. Malheureusement, une obscure affaire de possession supposée d'une Kalachnikov braque de nouveaux les feux de la justice sur Lacrim. En mars 2015, il préfère partir en cavale au Maroc plutôt que de répondre à une convocation de la justice. Cette nouvelle péripétie n'empêche pas Lacrim de sortir le 1er juin la mixtape R.I.P.R.O Volume 1 à laquelle participent Sadek, Gradur ou Nessbeal. Le deuxième volet de cette mixtape, R.I.P.R.O 2, paraît six mois plus tard, au moment où le rappeur a décidé de mettre fin à sa cavale et de purger sa peine. Mais son équipe se charge d'assurer la promotion en son absence diffusant les singles à succès «J'ai mal», «Poutine» ou «Marabout».
Libéré en novembre après 13 mois de détention, au cours desquels il a pensé et écrit les textes de "Force et honneur", Lacrim a orchestré son retour en pleine lumière avec une web-série du même nom, de quatre épisodes. Dans ce gros succès sur Internet (plus de 10 millions de vues), il joue son propre rôle, entre fiction et réalité, dans un contexte mêlant prison, trafic et règlements de comptes. Installé dans le fauteuil d'un palace parisien, bracelet électronique à la cheville, Lacrim dit avoir "dû survivre" durant son incarcération.
S'il y a "une revanche" à prendre, c'est "sur la vie, pas contre le système", dit-il. "Personne n'est responsable à part moi", enchaîne le rappeur parisien, dont l'attitude courtoise et affable contraste avec la force, voire la violence, de son album aux sonorités "hardcore". Dans son dernier album, toutefois, aucun titre ne met en avant cette facette : "Chaque chose en son temps", répond-il, alors que les deux premiers morceaux, "Colonel Carillo" et "Ça paie pas" évoquent explicitement son passé sulfureux. 
 


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