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Dans les vallées de Draâ et Maidr, le secteur nuit à la biodiversité : Le tourisme coûte plus qu'il ne rapporte


DNES : Hassan Bentaleb
Vendredi 30 Mars 2012

Dans les vallées de Draâ et Maidr, le secteur nuit à la biodiversité : Le tourisme coûte plus qu'il ne rapporte
«Le développement touristique au niveau des vallées de Draâ et Maidr coûte plus qu'il ne rapporte». C'est ce qui ressort de la table ronde sur le potentiel de développement durable dans ces vallées, organisée dans le cadre du premier Forum international du tourisme durable et du développement local, tenu depuis le 29 mars jusqu'au 1er avril à Zagora.
« On est face à une équation difficile à résoudre. C'est comment créer un équilibre entre une arrivée massive des touristes et la préservation des ressources naturelles  de la région. Aujourd'hui, la population locale a le sentiment de perdre beaucoup par rapport à ce qu'elle gagne », a précisé  Aziz Bentaleb, chercheur à l'IRCAM. Selon lui, le tourisme développé dans les oasis génère de multiples impacts socioéconomiques négatifs et contribue à la perte de la biodiversité: l'eau, la faune, la flore et le bouleversement du tissu social!  
Ainsi, selon une étude sur l'impact du tourisme sur la palmeraie de M'hamid, M. Bentaleb a indiqué que les retombées  socio-économiques du secteur sur la population sont mitigées. A cet effet, l'intervenant a démontré que les emplois générés par le tourisme sont avant tout des emplois saisonniers et que les profits engendrés ne bénéficient qu'à quelques individus (notables locaux et prometteurs étrangers). Ce qui montre, selon lui,  la faiblesse de l'impact de ce secteur sur l'amélioration des conditions socioéconomiques de la population locale.  
Sur le plan écologique, le chercheur de l'IRCAM a expliqué que la palmeraie M'hamid avait perdu durant les 15 ans d'implantation des établissements touristiques plus de 60 ha. Ce qui correspond en moyenne à environ 2.520 palmiers dont 2.000 pieds sont productifs et représente un recul de plus de 3% de la superficie phoénicicole.
Ce mode d'investissement intensif en plein désert a provoqué également  une survalorisation de la terre puisqu'on assiste à une flambée du prix des terrains agricoles qui a doublé voir triplé.
Par ailleurs, l'évolution rapide des installations touristiques a été suivie par une augmentation des besoins en eau. A ce titre, la consommation de l'eau par l'ensemble des activités touristiques est passée de 5.760 m3 en 2002 à 17.078 m3 en 2006.
D'après notre source, les mesures réalisées sur le terrain ont montré une exploitation anarchique des eaux souterraines. Les estimations indiquent que plus de 90 m3 d'eau sont pompés quotidiennement dans la zone touristique. «Ce mode de pompage a conduit à l'épuisement de la nappe, à la salinisation des sols et a mis en danger l'avenir même de ces espaces oasiens», a-t-il affirmé.
De son côté, Najib Abdelwahab, président de l'Association des guides touristiques dans les oasis marocaines, a souligné que la situation du développement touristique dans la région  est inquiétante vu la multiplication des obstacles qui entravent sa progression. D'après lui, l'absence de coordination entre les nombreux intervenants du secteur (Etat, collectivités locales, opérateurs touristiques…), le manque de ressources humaines formées, l'absence d'un cadre juridique adéquat et l'anarchie au niveau des prix risquent de nuire gravement à ce développement.
Même appréciation de la part d'Abdelkhalek Elmajidi, enseignant chercheur, qui a qualifié le secteur du tourisme dans la région  d'anarchique et de  non-structurel. Pour preuve, la dégradation  du patrimoine historique et culturel de la région  dans un silence complice des pouvoirs publics.
Que faut-il faire face à cette situation ? Pour Abdellah Mtir, la solution passe par la réponse à deux questions : quel genre de tourisme veut-on mettre en place ? Et quel espace touristique veut-on offrir aux touristes ?


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