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Crise politique aux portes des institutions

Chef de gouvernement et chef de la majorité, Benkirane est dans la posture très révélatrice du seul contre tous


Narjis Rerhaye
Mercredi 6 Mai 2015

Crise politique aux portes des institutions
«Nous sommes au bord de la crise politique.  Abdelilah Benkirane a réussi à s’aliéner non seulement  l’opposition mais aussi les acteurs sociaux. Quant au mouvement féminin, il a rejoint le maquis depuis plusieurs mois déjà ».  En quelques phrases, ce politologue résume la situation. Les relations entre gouvernement et partis de l’opposition parlementaire sont au plus mal.  Le chef du gouvernement multiplie les attaques verbales à l’encontre des leaders de l’opposition.  Dans son costume de chef de l’Exécutif,  Benkirane accuse. La diffamation n’est jamais loin. Les insultes pleuvent. 
Au Parlement, la tension a atteint son paroxysme. Les députés battant pavillon opposition sont traités de voyous. 48 heures plus tard, le patron de l’Exécutif persiste et signe. Dans un discours prononcé à l’occasion du 1er Mai, les responsables de cette opposition qui décidément n’en finit pas de le déranger sont traités de « voleurs » sans scrupules,  courant après les postes de responsabilité.
A l’Union socialiste des forces populaires, on en est convaincus. Sous la houlette de leur leader devenu chef de gouvernement, les islamistes au pouvoir veulent museler les quatre partis de l’opposition. Pire encore, l’Exécutif essaie désespérément et par tous les moyens d’empêcher l’opposition de contrôler son action, un rôle  que lui confère la Constitution
Ce week-end dans la région des Rhamna, le Premier secrétaire de l’USFP l’a  rappelé aux militants réunis en Congrès provincial. Face à la gravité de la situation, Driss Lachgar a appelé à la démission d’Abdelilah Benkirane et son gouvernement. «Pour mettre fin à cette situation où la confusion le dispute à l’absurde et sortir le pays de la crise, la seule issue est le départ de Benkirane  et de son gouvernement.  L’organisation d’élections anticipées est l’unique solution d’autant que le chef de l’Exécutif est en train de mener le Maroc  tout droit vers l’inconnu », s’est exclamé le premier des socialistes.

« Benkirane doit partir »
C’est le même appel à la démission du chef du gouvernement qui a été lancé par les membres de la Commission administrative du parti de la Rose, réunis en session ordinaire samedi 2 mai. Les Ittihadis ont  fustigé un gouvernement « incapable de gérer le pays et qui se comporte d’une manière anti-démocratique ». “Le gouvernement et son chef essaient  de mettre  en œuvre un projet visant à vider les institutions de leur substance et à œuvrer à ce que l’action politique devienne farfelue et absurde. La situation est grave. Cet Exécutif est devenu un danger réel pour la stabilité du pays et ses équilibres sociaux», ont affirmé à l’unisson les Usfpéistes.
Un tableau sombre de la situation politique et sociale en terre marocaine. Les rendez-vous ratés se suivent. Les réformes sont en panne. La coalition gouvernementale est au bord de l’implosion. 
 «Benkirane a réussi l’exploit de ne pas faire défiler les principales centrales syndicales de ce pays. La fête du travail n’a été pratiquement célébrée que par le bras syndical du PJD. Du jamais vu dans l’histoire syndicale du Maroc.  Aujourd’hui, chef de gouvernement et chef de la majorité, il est dans la posture très révélatrice du seul contre tous.  Plus de dialogue social, plus de dialogue avec les formations politiques de l’opposition, plus de dialogue avec la société civile. La démarche participative a fait long feu », commente ce syndicaliste excédé par les promesses non tenues et les mensonges d’un gouvernement qui confond populisme et populaire.  Ce 1er mai 2015, les principales artères du Royaume étaient quasi–désertes. Pas question de défiler, ont expliqué les centrales syndicales les plus représentatives en  signe de protestation contre la politique de marginalisation du gouvernement Benkirane qui se fait fort  d’ignorer les revendications d’une classe ouvrière paupérisée.
Les premiers débrayages ont commencé hier mardi 5 mai. Les secteurs de la santé, la justice et les collectivités locales sont concernés par ce mouvement de protestation.  « Les prélèvements de salaire ne nous font pas peur », soutiennent haut et fort  les syndicalistes. 
Mai sera le mois de toutes les contestations, ont prévenu les syndicats qui ont boycotté la fête du travail.  A quelques mois du rendez-vous électoral, la fièvre a déjà commencé. 


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