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Après qu’un des participants est tombé malade, le groupe pharmaceutique, né de la fusion en avril 1999 du suédois Astra et de l’anglais Zeneca, et qui promet au moins 300 millions de doses du vaccin candidat, a dû stopper net les essais cliniques de phase III, réalisés sur 30.000 personnes, de son vaccin contre le Covid-19. Si l’annonce a fait l’effet d’une bombe, plongeant par la même occasion le cours de la bourse de 8%, il ne faut pas pour autant s’inquiéter outre mesure. Les spécialistes évoquent une situation habituelle quand il s’agit d’études incluant des patients humains.
A priori, le participant en question aurait développé une inflammation de la moelle épinière selon le «New York Times». L’administration du vaccin aurait eu un effet semblable à une infection naturelle. Pour le porte-parole d’AstraZeneca, cité par le quotidien français «L’échos», cette suspension «avait pour but de donner aux scientifiques le temps de vérifier les données d’innocuité,sans compromettre l’essai». Et pour cause, toujours selon ce dernier : «Il se peut en effet aussi que les troubles du patient n’aient rien à voir avec le vaccin, en particulier, s’il a reçu le placebo et, même,s’il a bien reçu le vaccin. Ce sera aux membres du comité indépendant chargés de contrôler le déroulement de l’essai de le dire». Si l’on en croit le «Financial Times», le laboratoire anglo-suédois reprendra les essais la semaine prochaine contrairement à d’autres dont la flamme devrait s’éteindre bientôt.
En effet, tous les projets de vaccin ne se valent pas. On vise notamment ceux utilisant la technologie à base d’adénovirus. Pour ne pas les nommer, les vaccins chinois de CanSinoBio et russes actuellement en développement sont sur la sellette. La raison : un manque de rigueur dans l’application des procédures mais aussi l’opacité qui les entoure. Et quid du vaccin américain espéré pour le jour de l’élection présidentielle? Récemment, le Dr. Monçef Slaoui s’est montré pour le moins pessimiste. L’un des chefs de l’opération Warp Speed a expliqué qu’il y avait « de très, très faibles chances qu’un vaccin soit prêt avant l’élection américaine du 3 novembre 2020 » en dépit de l’optimisme débordant du prédisent Donald Trump, qui aurait fait pression sur les autorités de santé pour qu’elles abaissent à 50% le taux d’efficacité requise pour la validation du vaccin, au lieu des 75% habituels.
De toute évidence, l’enjeu est devenu autant politique que médical ou économique, mais dans l’ensemble, les laboratoires impliqués dans cette course folle ont réitéré leur engagement à développer et tester les vaccins potentiels contre le Covid-19 selon des normes éthiques exigeantes, avec pour base, des principes scientifiques solides, à mille lieues de toute notion d’urgence. Et pour cause, en cas de faux pas, c’est l’avenir de la vaccination dans son ensemble qui risque d’être compromis. On s’explique. Au même titre que les gouvernements responsables, les industriels pharmaceutiques n’ont rien à gagner à brûler les étapes. Au contraire, ils ont tout à perdre. Concrètement, un vaccin inefficace ou avec trop d’effets secondaires, encore plus s’ils sont graves demeure le meilleur moyen de ruiner une confiance dans la vaccination d’ores et déjà érodée. Un schéma somme toute logique puisqu’on attend des vaccins l’efficacité, l’innocuité et surtout une tolérance quasi-parfaite car on les administre à des personnes en bonne santé. Dès lors, l’anticipation des risques par le biais d’essais cliniques aussi larges que possible se révèle capitale.
Chady Chaabi