Coup d’envoi du Festival international du film de femmes de Salé


Montassir SAKHI
Jeudi 1 Octobre 2009

Coup d’envoi du Festival international du film de femmes de Salé
Lundi 28 septembre à 18h30, des centaines de Slaouis attendaient l’arrivée des stars du cinéma marocain à la salle Hollywood au quartier Karima de Salé. Plusieurs personnalités du monde de l’art, de la politique et de la presse étaient présentes pour l’ouverture officielle de la troisième édition du Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS), organisé par l’Association Bouregreg en partenariat avec plusieurs institutions gouvernementales et bailleurs de fonds nationaux.
Dans son mot d’ouverture, Noureddine Chemaou, président de l’Association organisatrice a indiqué que la tenue de cet événement culturel et cinématographique est le fruit des grands efforts déployés depuis sept mois par son Association afin de réunir toutes les conditions favorables pour le bon déroulement du Festival. D’ailleurs, l’éditorial du magazine du (FIFFS) revient sur les difficultés de cette troisième édition qui devrait avoir lieu l’année dernière. D’après cet édito, ce retard est dû en particulier à l’absence d’une salle de projection dans la ville. Pour surmonter cet handicap, et en vue de garantir la continuité du Festival, l’Association a investi 550 millions de centimes pour «prendre en location une salle de cinéma et la restaurer complètement : construction, sièges et matériel de projection». Ainsi, la salle Hollywood a été rénovée pour accueillir des cinéastes venant des quatre coins du monde.
Pour Noureddine Lazrak, nouveau maire de Salé, les fruits de sa gestion commencent à voir le jour. Il a souligné que le Conseil de la ville a instauré une nouvelle politique en matière de l’animation culturelle et artistique. Ainsi, le nouveau maire a exposé son bilan et ses perspectives. Selon lui, durant son mandat, le conseil veillera à la restauration des salles de cinéma fermées, construira deux complexes culturels et un institut de musique. Il a précisé que les années passées ont connu une improvisation flagrante au niveau de la gestion. En commentant cette intervention, le réalisateur marocain Abdelhak Zerwali a souligné que Salé connaît une véritable crise au niveau de l’animation culturelle depuis plusieurs années. Il a ajouté que cet événement devrait être mensuel et toucher tous les domaines, à savoir le cinéma, le théâtre, la musique, la photographie… «Après 50 ans d’indépendance, nous sommes toujours à la première, la deuxième et la troisième édition des festivals. Où est-ce que nous étions toutes ces années ? Il faut savoir que dans les villes, et même les villages européens, ce genre d’activités se fait quotidiennement», a-t-il précisé. Et d’ajouter : «La créativité et la culture alimentent l’esprit du peuple, jouent un rôle primordial dans la société et favorisent le progrès et le développement social. Les élus doivent tenir leurs promesses et concrétiser leurs projets électoraux au lieu de se limiter à un discours démagogique».
Pour Noureddine Saïl, directeur général du Centre cinématographique Marocain (CCM), le FIFFS constitue une occasion en or pour rendre hommage au cinéma de la femme. Il a ajouté que l’apport de cette dernière au cinéma marocain est considérable (sur les 100 courts métrages réalisés annuellement, au moins 40 sont faits par des femmes cinéastes). Selon lui, le gouvernement «devrait prendre en charge la restauration des salles de cinéma et promouvoir le septième art».
La séance d’ouverture a connu également la présentation du jury du Festival composé de sept femmes cinéastes de différentes nationalités et présidé par l’actrice et critique cinématographique allemande Isolde Barth. Le jury devrait choisir entre 12 films en la compétition officielle. Signalons aussi qu’un hommage a été rendu par les organisateurs à six réalisatrices marocaines, et ce à l’occasion du 50ème anniversaire du cinéma marocain. Ainsi, Noureddine Saïl a présenté le Cierge d’or de Salé aux réalisatrices Farida Bourquia, Farida Benlyazid, Imane Mesbahi, Narjiss Nejjar, Yasmine Kassari et Laila Kilani.
Le cinéma palestinien féminin était également présent lors de cette manifestation. C’est l’écrivain et poète marocain Abdelatif Laâbi qui a présenté le Cierge d’or à la chercheuse et productrice de films documentaires Alia Arasoughly. Cette dernière a remercié chaleureusement le public et les organisateurs, en déclarant que le cinéma palestinien souffre énormément de l’état de siège et de la colonisation israélienne.
A la fin de la soirée inaugurale du Festival, le public salaoui avait rendez-vous avec un court-métrage intitulé « America ». Les invités du Festival se sont rendus au centre artisanal El Welja pour un dîner festif.


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