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Ces “notes sexuellement transmissibles” qui affectent certains milieux estudiantins

Transmettre des connaissances n’autorise pas la luxure et autres abus


Par Abdelkader Khalef
Jeudi 12 Janvier 2017

Le harcèlement sexuel est un phénomène dramatique, assez répandu, qui concerne et préoccupe toute la planète. Partout, dans le monde du travail, où domine le rapport hiérarchique, se manifeste l’abus de pouvoir de la part d’un pervers, qui procède de manière dictatoriale pour intimider ses victimes et assouvir ses penchants vicieux. Il s’agit donc d’une situation qui favorise l’agresseur par rapport à son objet de désir.
Contrairement à ce que l’’on croit souvent, le harcèlement sexuel est présent aussi d’une manière dramatique dans l’enseignement supérieur et n’épargne point lycées et collèges. Certains supposés enseignants, encadrants, responsables administratifs oublient leur devoir et se mettent dans des situations, le moins que l’on puisse dire, immorales.
Ces frustrés profitent de leur position et se permettent de croire que leur seul soi-disant ascendant sur les étudiantes, leur donne le droit de les soumettre à leurs pulsions et d’abuser d’elles à leur convenance. Ils commencent par appâter leurs proies et finissent par réclamer, sans scrupules, des faveurs sexuelles, moyennant la séduction puis le chantage, surtout lors des périodes d’examens, des rattrapages…
On parle dans certains milieux estudiantins de «notes sexuellement transmissibles». Ces indélicats ne se soucient nullement de l’impact de leurs méfaits et des dangers psychosociaux que ce genre d’expérience traumatisante peut engendrer. Certaines filles cèdent, par peur des représailles et d’autres s’assument et disent non et se retrouvent injustement recalées. Toutefois, la majorité des étudiantes réussissent intelligemment, à les décourager et les contraindre à renoncer à leurs desseins machiavéliques.
La proximité enseignant/étudiante, ne dispense nullement de l’’obligation du respect mutuel. Transmettre des connaissances n’autorise pas la luxure et autres abus. L’enseignant a le devoir d’honorer ses engagements dans le respect de la déontologie et de l’éthique professionnelle. Ses fantasmes ne doivent pas le distraire de l’essentiel. Il a tout intérêt à suspendre ses inclinations malsaines, se concentrer sur son travail et agir d’une manière appropriée, lors de l’exercice de son contrat.
Dans le cas contraire, les dispositions juridiques, selon chaque pays, doivent être prises pour suspendre la personne incriminée, pour d’une part protéger les élèves et d’autre part, pour ne pas porter préjudice à la réputation de ses collègues et de l’institution. Il ne s’agit pas là, de tenir un discours moralisateur mais de dénoncer des pratiques récurrentes, une réalité dont se plaignent les étudiantes qui tiennent à poursuivre, dans la dignité, leurs études pour s’épanouir et non pour se prostituer. Pour que cela cesse, il est du devoir de tout un chacun, victime ou témoin, de dénoncer et condamner d’une manière claire et ferme, ces agissements honteux, qui nuisent au bon déroulement des études et altèrent la vie estudiantine.
Il est conseillé dans ces cas, d’inciter les victimes à déposer plainte et porter ce type d’affaire devant la justice et ne pas chercher à l’étouffer, afin de réduire voire bannir ce comportement bestial des institutions scolaires. L’un des obstacles majeurs pour tenter d’éradiquer ce fléau, c’est le silence qu’impose la crainte d’un éventuel scandale.
Dans certains pays, des voix associatives s’élèvent pour lutter contre ce comportement de bas étage alors que dans d’autres, cette situation demeure encore taboue. Une structure d’éducation et d’enseignement doit rester un espace vertueux et sacré et ne peut ni ne doit inspirer un soupçon de perversion. Malheureusement certains dépravés prennent leur lieu de travail pour sérail. Il est important que l’ambiance, dans les écoles, soit propice à de bonnes relations, basées sur la civilité, et le respect réciproque et non un lieu de débauche. Les obsédés, les vicieux, leur place serait plutôt dans une structure spécialisée, pour se faire soigner de leur état maladif. Il est vrai que le harcèlement sexuel ne concerne pas seulement les enseignants, les encadrants, etc.., des fois, le harceleur peut être un camarade de cours et parfois aussi, les étudiantes ont leur part de responsabilité, mais cela est un autre chapitre.


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