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Ces Américaines folles de combat libre qui piétinent les stéréotypes


Jeudi 26 Mai 2016

La sueur perle du front de Brooke Carlucci pendant qu'elle enchaîne coups de poings et de pieds. Autour d'elle, d'autres jeunes femmes s'adonnent aussi au combat libre, sport à l'image machiste pourtant prisé de milliers d'Américaines, inspirées par la star Ronda Rousey.
Concentrée, le regard figé et le corps en position d'attaque, Brooke, 20 ans, cogne avec toute son énergie dans le punching-ball qui se balance devant elle: elle veut non seulement apprendre à se défendre, mais aussi améliorer sa condition physique et libérer tout son stress. "Les gens croient que c'est juste pour les garçons mais ce n'est pas vrai. Les filles aussi peuvent le faire. Nous pouvons être fortes, nous amuser, et progresser", raconte à l'AFP cette étudiante en journalisme, épuisée mais contente après un entraînement au gymnase de La Mirada, une banlieue au sud de Los Angeles.
Le combat libre ou arts martiaux mixtes (MMA) pâtit d'un "stéréotype selon lequel c'est violent, qu'on saigne et que c'est dégoûtant, à cause de ce qu'on voit à la télévision, mais ça n'a pas besoin d'être violent", ajoute-t-elle.
Les hommes ont régné pendant des années sur l'univers du MMA, une discipline qui combine des passes de judo, de lutte, de boxe, de kickboxing, de karaté et d'autres arts martiaux pour garantir le plus fort impact physique.
Sa popularité est montée en flèche depuis que l'entreprise Ultimate Fighting Championship (UFC) en a fait un empire financier en retransmettant les combats sur une chaîne télévisée payante à la demande. Elle compte aujourd'hui quelque 800 millions d'abonnés dans le monde.
L'ère de la domination masculine a toutefois touché à sa fin avec l'arrivée sur le ring de la tornade blonde Ronda Rousey, médaillée de bronze de judo aux Jeux olympiques de Pékin en 2008.
Aujourd'hui âgée de 29 ans, "Rowdy la tapageuse", comme on la surnomme, est la lutteuse la plus connue du monde et la huitième athlète la mieux payée au monde, avec des revenus d'environ 6,5 millions de dollars, dont 3,5 millions de dollars rien qu'en publicités.
Sa puissance dans l'arène, son intelligence hors du ring pour gérer ses affaires, son esprit vif en interview et son sourire de star en ont fait l'une des sportives les plus influentes du moment.
La belle a conquis Hollywood, tournant dans un film adapté de la série "Entourage", dans "Fast & Furious 7", "Expendables: Unité spéciale 3" avec Stallone, Mel Gibson et Antonio Banderas, et elle a posé dans le numéro sexy spécial maillots de bain de Sports Illustrated, le magazine de sport de référence aux Etats-Unis.
L'engouement pour le MMA au féminin va bientôt arriver dans les salles de cinéma: deux films sortent prochainement aux Etats-Unis sur le sujet, "Fight Valley" et "Female Fight Club".
L'effet Ronda Rousey s'est aussi traduit ces dernières années par une envolée des femmes dans les gymnases à travers les Etats-Unis.  
"Grâce à elle, les femmes voient le MMA comme un sport moins brutal qu'elles ne l'imaginaient", où on n'est pas assuré de perdre des dents et de glaner des yeux au beurre noir, constate le journaliste spécialisé dans ce sport Josh Gross, interrogé par l'AFP.
Ardente avocate de la présence féminine dans ce sport, Ronda Rousey inspire avec ses performances et son charisme exceptionnels: "c'est presque une super-héroïne", ajoute Gross.
Geneviève Soszynski est témoin de la fièvre MMA. Depuis dix ans, elle enseigne ce sport dans plusieurs gymnases de Los Angeles et voit chaque jour arriver de nouvelles converties.
"C'est magnifique de voir plus de femmes à l'aise (dans la discipline), déterminées à apprendre de nouvelles techniques", s'enthousiasme-t-elle, affirmant que l'appréhension initiale - "est-ce que ça va faire mal?" - disparaît vite.
Abrey Martin, l'une de ses élèves, prend son cours très au sérieux. Elle envoie les coups avec assurance dans son punching-ball et les réplique encore et encore pour essayer d'atteindre la perfection.
"Je voulais faire un sport qui me rende plus forte et ne pas en avoir honte", raconte l'étudiante de 21 ans, sans avoir complètement repris son souffle.
Tout comme Abrey, Brooke Carlucci n'a pas peur que sa musculature se développe. "C'est génial que les filles aient des muscles, que nous soyons fortes et ne cherchions pas à obéir au stéréotype de la minceur", dit-elle, en concluant: "Et c'est très sexy".


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