“Ceci n 'est pas une valise ” , un ouvrage collectif sur les parcours migratoires d'écrivains d'expression arabe en Belgique


Libé
Dimanche 12 Février 2017

"Ceci n’est pas une valise", un ouvrage collectif auquel ont contribué des écrivains d’expression arabe résidant en Belgique, se veut une occasion pour mettre en avant leurs parcours migratoires différents sous le ciel belge. "A travers leurs témoignages et leurs récits, les auteurs, 17 écrivains issus de diffé- rents pays arabes, livrent une vision sur la Belgique et sur le monde en général, en offrant une image qui ne se limite pas aux clichés et aux stéréotypes, bien loin de ceux véhiculés par les médias", a souligné, vendredi, le coordinateur de l'ouvrage, Taha Adnan, dans une déclaration à la MAP. En marge d’une rencontre autour de ce livre, organisée dans le cadre de la 23ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL 2017), l’écrivain a relevé que cet ouvrage donne un aperçu sur la force, la vulnérabilité et l’humanité de ces immigrés qui tentent de défier toutes les frontières et céder à l’exil linguistique. "Les parcours, si différents, de ces 17 écrivains se croisent dans une même langue d’expression qui est l’arabe", a fait savoir M. Adnan, notant que le but de cet ouvrage est de montrer la diversité et le dialogue qui existent entre "belgitude et arabité". Il a, par ailleurs, relevé que la langue arabe est porteuse d’une identité culturelle, d’idées et d’une vision singulière du monde, ajoutant que la littérature favorise, quant à elle, les échanges interculturels et tend à éviter "le choc des ignorances". Bien que ces écrivains soient issus d’Irak, de Syrie, de Palestine, d’Egypte et du Soudan, vivent dans un même cadre géographique (Belgique), chacun d’eux a toutefois une approche très différente et donne son propre point de vue sur la Belgique à travers son œuvre créative, a indiqué, pour sa part, Xavier Luffin, professeur de littérature arabe à l'Université Libre de Bruxelles, et membre de l’Académie Royale de Belgique, qui a assuré la traduction de "Ceci n'est pas une valise" de l'arabe vers le français. "Chaque auteur a un background différent, puisque certains vivent en Belgique depuis 20 ou 30 ans et d’autres viennent d’arriver. Chacun a sa spécificité puisqu’il n’y a pas de fil conducteur dans le livre. Néanmoins, ils parlent tous de la Belgique", a-t-il précisé, faisant observer que ces écrivains ont vécu des expériences différentes, certains parlent de l’actuelle crise du Proche-Orient et de la guerre civile qui les ont poussés à venir en Europe, tandis que d’autres, installés depuis longtemps en Belgique, abordent leurs expériences dans le Plat pays de manière différente. M. Luffin, également professeur de littérature arabe à l'Université Libre de Bruxelles, a noté que certains auteurs approchent leur texte, caractérisé par une apparente absence d’unité stylistique, par le réalisme alors que d’autres abordent de manière saisissante les aspects du réalisme magique. "Dans certains cas, il y a des récits personnels qui se rapprochent plus des courts mémoires", a-t-il ajouté, relevant que la difficulté est de trouver une unité linguistique dans la traduction. "Ceci n'est pas une valise" a été rédigé avec la participation de Hoshang Ossi, Allal Bourqia, Emad Fouad, Majid Matrood, El Hadi Ajabeddour, Hazem Kamaleddine, Bissane Abou Khalid, Nabil Akhnouche, Zuhair Al-Jubouru, Nisma Al Aklouk, Ali Bader, Hicham Adam, Asaad El Hilali, Abdualla Maksour, Khaled Kaki, Mohanad Yaacoub et de l'artiste photographe Karim Ibrahim.


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