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Bolt, après quoi une légende peut-elle bien courir?

Jeudi 13 Décembre 2012

Bolt, après quoi une légende peut-elle bien courir?
Concurrencé par son partenaire d’entraînement Yohan Blake, malmené par un corps en délicatesse, Usain Bolt a, comme dans la légende, réussi à renaître de ses cendres pour conserver sa triple couronne olympique à Londres, pour écrire finalement sa propre histoire.
En ce 25 mai 2012, que la République Tchèque semble bien loin de l’Angleterre! Bolt est aux abois, à Ostrava. Là où l’industrie lourde de tout le pays semble s’être donné rendez-vous, le Jamaïcain a des semelles de plomb. En 10 sec 04/100e, il vient de réaliser son plus mauvais 100 m depuis trois ans, alors qu’il voulait lancer un avertissement à destination de ses adversaires effrayés.
Sous sa casquette un peu trop grande, Bolt a le regard perdu. “Je suis aussi surpris que vous, les gars”, glisse-t-il alors que la veille, il promettait 9 sec 70.
Six semaines plus tard, Yohan Blake, qui avait profité de son faux départ aux Mondiaux-2011 pour remporter le 100 m, lui inflige une double défaite lors des sélections jamaïcaines à Kingston, sur 100 m (9.75 contre 9.86) et surtout sur 200 m, son jardin (19.80 contre 19.83)!
A un mois des Jeux, +la Foudre+ manque de jus et tout le monde est au courant, aiguisant les appétits dans les Caraïbes comme aux Etats-Unis (Gatlin, Gay).
On connaît la suite... Trois coups de semonce, comme en 2008 à Pékin, et trois nouvelles médailles d’or à Londres, où il marche sur la concurrence. Un peu comme en 2009, où le champion avait claqué les records du monde des 100 et 200 m (9.58 et 19.19) aux Mondiaux de Berlin, deux mois après une course à Toronto (10.00) indigne de son rang.
C’est que le prodige de Trelawny n’est justement pas que “l’athlète le plus doué que le monde ait jamais vu”, comme il se présente lui-même sur les réseaux sociaux. Derrière les sourires, les mimiques et les nuggets, se cache aussi un professionnel que l’échec sait remettre à temps dans le droit chemin.
30 ans en 2016
Ostrava, Kingston, autant de claques salvatrices qui le ramènent à l’entraînement. Car la Foudre en a besoin, lui aussi. Le travail lui permet de gommer chaque jour le centimètre de différence - 1,4 exactement - entre sa jambe droite trop courte et sa gauche. Cette scoliose, ce déséquilibre du bassin dont le champion souffre depuis toujours devrait être un frein à sa longévité. Mais une légende est éternelle, non?
Alors, quatre ans après Pékin, au soir de son succès sur 200 m à Londres, quatre jours après celui sur 100 m, le roi livre à l’assistance un show mémorable.
“J’insiste bien. Si vous ne dites pas à tous les gens de vos pays, à la télé, à la radio et dans les journaux, que je suis une légende vivante, je ne donnerai plus jamais d’interview”, conclura-t-il. Avec le sourire bien sûr.
Son statut autoproclamé pose une nouvelle question: quels objectifs peut désormais se fixer une légende afin de garder l’appétit? Passer à la longueur, pour définitivement écraser Carl Lewis (quadruple champion du monde de la discipline) qui a laissé planer le doute du dopage sur ses performances? Ou bien souffrir comme jamais en passant sur 400 m? Professionnel certes, Usain Bolt, mais pas maso...
“Pour 2013, l’objectif est d’aller le plus vite possible et de récupérer le titre du 100 m aux Mondiaux de Moscou”, a-t-il récemment indiqué.
En 2014, il participera aux Jeux du Commonwealth à Glasgow pour combler la seule lacune de son prestigieux palmarès. Avec peut-être de la longueur au programme. Et en 2016, il visera le +triple triplé+ sur 100 m, 200 m et 4x100 m aux JO de Rio... Car Bolt va tellement vite qu’on en oublierait presque que le dernier soir des JO-2016, il n’aura que 30 ans. Au pays du foot, il sera temps pour lui de raccrocher les pointes, pour chausser, peut-être, les crampons.
“Je crois qu’après Rio je prendrai ma retraite simplement et je verrai si je suis bon au foot”, a-t-il expliqué. Une légende peut aussi avoir envie de réaliser un rêve de gosse.

AFP

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