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Blouses blanches et colère noire

Les médecins internes et résidents déterminés à se pourvoir en justice contre Louardi


Hassan Bentaleb
Vendredi 27 Novembre 2015

Le bras de fer entre El Houcine Louardi et les médecins internes et résidents risque de prendre une nouvelle tournure. Ces derniers comptent, en effet, ester  en justice contre le ministre de la Santé. Annonce en a été faite avant-hier à Casablanca lors de leur première conférence de presse autorisée après près de 60 jours de grève.
« Si le ministre campe sur sa position de refus de nos revendications, on prévoit de l’attaquer en justice. Nous prévoyons de procéder en quatre étapes : Nous l’attaquerons, en premier, pour les ponctions   sur salaires qu’il a effectuées sans respect des procédures administratives. Dans un deuxième temps, nous ferons de même pour récupérer nos indemnités de garde gelées depuis 2007 avant que les médecins d’Oujda qui n’ont pas reçu leurs salaires depuis quatre ans ne le traînent également en justice. Le dernier procès le sera contre notre ministère de tutelle et contre le gouvernement marocain pour abandon du secteur de la santé à son triste sort, pour la dégradation de ses infrastructures et son manque de personnel », a déclaré Haytime Abou Ali, membre du Comité national des médecins internes et résidents. Et de poursuivre : « Nous comptons également aller de l’avant dans nos protestations malgré les menaces de ponctions sur nos salaires et l’invalidation de nos stages. Une série de rencontres avec les différents partis politiques figure aussi sur notre ordre du jour ».
Les membres dudit comité ne semblent néanmoins pas optimistes et pensent qu’El Houcine Louardi fait preuve d’un entêtement irresponsable et que l’Exécutif ferme toutes les portes de sortie. « Il n’y a pas une vraie volonté politique de trouver une issue à ce dossier. Le ministre nous joue des tours et déclare aux médias le contraire de ce que nous lui disons et interprète comme bon lui semble nos revendications», a lancé Mohammed Ben Chad, coordinateur national de la Coordination nationale des médecins internes et résidents. Et d’ajouter: «L’absence de volonté politique est palpable dans la gestion de ce dossier qui a fait le tour de tous les ministères sans que rien ne soit fait. Avec ses agissements, l’Exécutif cherche à paralyser totalement les hôpitaux, mais on ne va pas tomber dans son piège puisque notre conscience, en tant que médecins, ne nous permet pas d’agir dans le sens qu’il veut ».
Les membres du Comité national des médecins internes et résidents estiment  que nombreuses sont les contre-vérités et assertions fallacieuses qui entourent ce dossier et qu’il est temps de lever le voile sur les allégations propagées pour nuire à leurs revendications. « Nos principales requêtes sont légitimes et ne datent pas d’aujourd’hui. Elles se résument en quatre points, à savoir le versement des indemnités de garde, l’amélioration des conditions de formation et de travail, la régularisation de la situation des médecins internes et résidents et la garantie de leur sécurité au sein des hôpitaux lors de l’exercice de leur travail », a expliqué Mohammed Ben Chad.  
Ledit Comité cite l’exemple de la soi-disant augmentation  des salaires comme exemple type des mensonges colportés par certaines parties pour induire l’opinion publique en erreur. D’après ses membres,  les chiffres avancés par le ministre de la Santé affirmant que l’amélioration des émoluments des 702 médecins internes qui touchent aujourd’hui un salaire de 3.500 DH per capita  va coûter près de 2,4 millions de DH au ministère et que l’amélioration des salaires des médecins  résidents qui touchent 8.400 DH va s’élever à près de  25,87 millions de DH sont fausses. « Le ministre parle d’une augmentation alors qu’il s’agit d’une régularisation. Ceci d’autant plus que le coût de cette opération est  estimé à 227 millions de centimes et pas plus », a précisé Haytime Abou Ali.  Et de conclure : « Aujourd’hui, la situation  de ces  médecins qui représentent 75% du personnel des CHU est lamentable. Ils sont appelés à se former dans des amphithéâtres ou des services pleins  à craquer avec un nombre limité de professeurs dont un grand nombre est parti à la retraite ou préfère démissionner. La situation financière de ces médecins n’a rien de réjouissant.  En effet, il est inconcevable qu’un doctorat en médecine (Bac+8) équivaille à un master et que les médecins résidents contractuels qui représentent 40%  des effectifs touchent 8.600 DH par mois alors qu’un médecin résident non contractuel (Bac+8 ou 13) touche 3.500 DH par mois et qu’un médecin interne ne perçoit que 3.400 DH ».    


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