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Les éditions Graphely viennent de publier un livre biographique recueillant des oeuvres de Geneviève Barrier Demnati, une artiste-peintre qui, charmée par la beauté du Maroc, a choisi dès le début du 20ème siècle de troquer les brumes de Paris contre le soleil du Royaume, dont le Sahara, la lumière, le silence, lui ont servi de source d'inspiration intarissable.
Préparé par la petite-fille de Geneviève, Malika Demnati El Mansouri, cet ouvrage reconstitue le fabuleux destin de cette artiste hors pair, qui a parcouru, seule à cheval ou à dos de dromadaire, le désert envoûtant du Maroc, d'Algérie et de Tunisie, sillonnant les contrées de ce monde magique, de Figuig à Médenine, en passant par Touggourt, Ghardaia, Beni-Ounif, jusqu'à Demnate et Agadir au Maroc.
Geneviève Barrier Demnati, née en France en 1893, est l'une des artistes peintres dont les œuvres ont sillonné les galeries mondiales entre 1920 et 1960. Elle faisait partie du groupe des peintres étrangers au Maroc dont la plume a séduit plus d'un, tel Maurice Privat qui a écrit qu'"à défaut d'être peintre, elle aurait pu sans conteste être écrivain".
C'est une femme altière, qui avait fait du désert une part de son royaume et reconnu dans les ondulations brûlantes, les signes qui cisèlent dans l'esprit, l'unité et l'infini, dit d'elle l'historien d'art de renommée internationale, Maurice Arama, qui a écrit la préface du livre.
Toiles et pastels nimbés par le silence, croquis vifs, observations colorées qui subtilisent à l'atmosphère des notes magiques, des pochades dont le soir imbibe les ombres du rugueux de l'impatience. Tel est cet ouvrage, comme décrit par Arama. Parmi environ 130 oeuvres que compte cet ouvrage, l'on trouve des portraits de personnalités connues, tels Louis Lanave, constructeur du chemin de fer de Djibouti à Addis Abeba, et son épouse Noëlie, mais également des gens de tous les jours que l'artiste a rencontrés lors de son long périple dans le désert, ou durant son séjour à Taroudant et Marrakech.
On y trouve aussi des peintures captant des moments anodins mais combien marquants et mémorables, telle la toile du forgeron, celle de la préparation du couscous à Taroudant ou encore la mosquée Koutoubia à Marrakech peinte avec un effet crépuscule lui donnant un trait fascinant.